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L'Académie chinoise des sciences vient d'annoncer que les dépôts lunaires d'hélium-3 atteindraient 100.000 tonnes, au lieu des précédentes estimations de 500.000 tonnes, contre seulement 500 kg sur Terre. L'hélium-3 pourrait devenir dans le futur le carburant privilégié des centrales nucléaires à fusion contrôlée, une des deux types de réaction thermonucléaire, permettant de produire des quantités phénoménales d'énergie sans la moindre pollution ni radioactivité.
Les données fournies par la sonde chinoise ont également permis de déterminer que la profondeur moyenne du sol sur la lune est de 5 ou 6 mètres et que l'hélium-3 s'y trouve mélangé au régolithe. Ce qui signifie que ce ne sera pas simple de le récupérer.
Pour certains scientifiques, l'hélium-3 est une des solutions du futur pour répondre aux besoins énergétiques de la planète d'ici la fin du siècle. En 2050, la population mondiale pourrait atteindre 9 milliards d'individus. D'ores et déjà il apparaît qu'il sera très difficile de répondre à leurs besoins si l'on continue à favoriser les énergies fossiles.
Evidemment personne ne peut dire si cette voie sera un succès ou une impasse technologique et économique. Reste que les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l'Inde ont des projets d'utilisation de cette ressource mais pas avant 2060. Les technologies nécessaires ne sont pas maîtrisées sur Terre où, si elles le sont, elles ne le sont que partiellement et à petite échelle.
Pour y parvenir, les scientifiques attendent beaucoup d'ITER, un projet mené par sept pays qui doit mener à la maitrise et l'utilisation de la fusion nucléaire - qui se produit lorsque l'on combine les noyaux de deux atomes - comme source d'énergie pour faire face à la croissance rapide de la demande mondiale. L'ITER sera construit à Cadarache (France) et devrait entrer en service vers 2016. Dans ITER, la fusion combinera 2 des 3 isotopes de l'hydrogène. Le deutérium et le tritium formeront un atome stable plus lourd, l'hélium, et un neutron, tous deux dotés d'énergie cinétique. Leur fusion libérera de l'énergie. ITER, pourrait très bien préfigurer des centrales basées sur l'Hélium-3 mais à lointaine échéance.
Seul hic, l'hélium-3 se trouve en trop faible quantité sur Terre. 500 kg sont répartis un peu partout sur la planète d'où l'intérêt d'aller le chercher sur la Lune ou l'exploiter directement sur place.
A l'échelle de la Lune, on peut penser que l'utilisation de 100.000 tonnes d'hélium-3 ne se justifie pas. Au contraire, ce gaz peut produire de grandes quantités d'énergie. Ainsi, l'énergie produite par 10 tonnes d'hélium-3 permettrait de subvenir aux besoins énergétiques annuels de l'ensemble de la Chine, et 100.000 tonnes seraient suffisantes pour une durée de 10.000 ans.
Origine de l'hélium-3
Si certains éléments, comme l'hydrogène ou le deutérium, se sont formés lors du Big Bang, ce n'est pas le cas de l'hélium-3 qui se forme à l'intérieur des étoiles. Sa présence sur la Lune en plus grande quantité que sur la Terre vient du fait que le vent solaire qui le transporte peut le déposer sur sa surface sans obstacle ce qui n'est pas le cas avec la Terre. La Lune n'a pas d'atmosphère au contraire de la Terre. Mais, c'est surtout Le champ magnétique terrestre qui le repousse et explique qu'on le trouve à l'état de trace.
La très faible gravité de la Lune devrait faciliter sa dispersion dans le milieu interplanétaire. Mais l'absence d'atmosphère fait que la Lune depuis sa formation est continuellement bombardée par des météorites de toutes tailles, de sorte que l'hélium-3 est mélangé au régolite de la surface.
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