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15.07.09 Mars 500
Fin de la simulation de 105 jours
 

La simulation de 105 jours prélude à une simulation de la durée réelle d'une mission aller-retour à destination de Mars, prévue début 2010, a pris fin aujourd'hui avec la sortie à l'air libre des 6 membres de l'équipage confinés depuis le 31 mars dans le simulateur situé à l'Institut russe des problèmes biomédicaux (IBMP) de Moscou.

4 russes et 2 européens choisis par l'ESA sont restés confinés pendant 6 mois à l'intérieur d'un simulateur représentant un vaisseau spatial et différents modules d'habitations comme une cuisine, des salles de vie et d'exercices ou encore une serre.

Cette expérience de 105 jours avait comme objectif de s'assurer que les participants seront bien capables de vivre l'expérience de 520 jours jusqu'au bout. Ces 520 jours correspondent au temps nécessaire pour aller sur Mars (250 jours), y rester un mois et en revenir (240 jours).

Pendant toute la durée de cette simulation de 105 jours, des expériences scientifiques ont été menées de façon à mieux comprendre et appréhender les aspects psychologiques et médicaux des vols spatiaux de longue durée. Les participants ont été soumis à un large éventail de tests et d'expériences destinés à évaluer les effets de l'isolement sur différents paramètres psychologiques et physiologiques. Les expériences conduites ont été élaborées par des instituts de recherche de toute l'Europe, notamment d'Allemagne, de France, d'Italie, de Belgique, d'Autriche et des Pays-Bas, ainsi que de Russie et des États-Unis.

L'Agence spatiale européenne qui vient de récupérer en bonne santé ses 2 cobayes nous a expliqué que les 6 membres avaient été soumis à toute une série de simulations, comme s'ils étaient vraiment partis pour un voyage à destination de la planète rouge: lancement, voyage-aller, arrivée et atterrissage sur Mars, redécollage et long voyage de retour.

Leurs tâches ont été similaires à celles qu'ils auraient effectuées dans le cadre d'une véritable mission spatiale. Ils ont dû faire face à des situations d'urgence simulées et s'accommoder de délais dans la transmission des communications pouvant aller jusqu'à 20 minutes dans un sens comme dans l'autre.

Chercheurs et medecins vont devoir maintenant exploiter ces données afin de mieux comprendre le comportement humain attendu lors de la véritable mission vers Mars. Parmi les paramètres pris en compte, on citera ceux liés aux questions des rapports humains face au stress et la fatigue, entre les membres de l'équipage et les personnels du segment sol. D'autres observations plus insidieuses ont permis d'aborder les problèmes liés au rendement, au sommeil ou encore à l'éclairage. Enfin, cette simulation a également permis d'examiner la faisabilité de certaines technologies développées pour améliorer la performance de leur déploiement dans un environnement de travail très exigeant.

L'étape suivante est prévue début 2010 avec l'enfermement d'un nouvel équipage de 6 personnes dans ce même simulateur mais pour une durée bien plus longue de 520 jours, c'est-à-dire pendant toute la durée d'une vraie mission martienne. Cette durée beaucoup plus longue devrait fournir aux médecins et chercheurs des informations importantes sur les aspects psychologiques du voyage vers Mars et voir dans quelle proportion la promiscuité et l'ennui peuvent favoriser :

- une baisse d'énergie et diminution des capacités intellectuelles ;
- une baisse de la productivité et des compétences ;
- une augmentation de l'hostilité envers les collèges et les supérieurs, irritabilité ;
- une fatigue, une anxiété, un repli sur soi, un état dépressif ou encore une diminution de l'efficacité des communications ;
- ou un comportement impulsif, réactions psychophysiologique et psychosomatique.

Si questions trouveront une réponse, aucune expérience terrestre ou en orbite basse pourra dire ce qui se passera dans la tête de ces explorateurs lorsque la Terre ne sera plus qu'un petit point lumineux dans l'espace.

Note

Ces deux études font partie du programme Mars500 conduit par l'ESA et son partenaire russe, l'IBMP. La Direction Vols habités de l'ESA conduit le programme Mars500 dans le cadre du Programme européen de recherche et d'applications en sciences physiques et sciences de la vie dans l'espace (ELIPS) en préparation des futures missions à destination de la Lune et de Mars.


 


Sortie des 6 membres après de 105 jours de confinement











Big Brother...


Crédits ESA / S. Corvaja

Le 'vaisseau spatial' des 6 volontaires n'est ni plus ni moins qu'une série de gros bidons reliés entre eux par des passages étanches comprenant une zone médicale, une zone de travail, un coin cuisine et un poste d'équipage. Lors du séjour sur la planète Mars, des simulations d'exploration des environs du vaisseau sont également prévues.

 

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