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Un symposium organisé le 9 mai dernier à Baltimore, dans le Maryland, a évoqué comment la prochaine génération de télescopes spatiaux pourra, pour la première fois, détecter des "biosignatures" dans la luminosité de planètes très éloignées.
Les prochaines étapes consisteront à observer l'infime
partie de la lumière de l'étoile qui aura été réfléchie par la
planète avant de nous parvenir. Les télescopes spatiaux Hubble
et Spitzer ont chacun détecté des gaz tels que le dioxyde de carbone
et de la vapeur d'eau dans les atmosphères de quelques exoplanètes
gazeuses géantes, alors qu'elles passaient devant leurs soleils.
Les molécules de gaz absorbent la lumière sur des longueurs d'ondes précises, ce qui se traduit par des lignes sombres dans le spectre de la luminosité observée qui a été filtrée par l'atmosphère de la planète.
Mais ces instruments n'étaient pas assez sensibles pour pouvoir détecter des biosignatures dans le spectre d'exoplanètes rocheuses assez petites pour être comparables à la Terre.
L'une des biosignatures recherchées est l'oxygène, abondante dans l'atmosphère terrestre parce qu'elle est produite par les plantes et les microbes impliqués dans la photosynthèse.
James Webb Space Telescope
Lors de ce symposium, on a pu apprendre comment le télescope à
infrarouge James Webb (JWST) de la NASA pourrait discerner des
signes de l'oxygène présent dans les atmosphères de planètes semblables
à la Terre, en orbite autour d'étoiles assez proches, à condition
qu'elles aient "transité" devant leurs étoiles.
Grâce à une simulation par ordinateur, utilisant le modèle de
la Terre et son atmosphère, Lisa Kaltenegger de l'Université d'Harvard,
et Wesley Traub, du JPL de la NASA, ont calculé la puissance de
la signature de l'oxygène dans la luminosité réfléchie par une
exoplanète semblable à la Terre, après qu'elle ait traversé son
atmosphère. "Si nous avons vraiment de la chance",
a déclaré Kaltenegger, "il y a peut-être une telle planète,
répondant à ces conditions, qui permettrait au JWST de détecter
cette biosignature."
Terrestrial Planet Finder
Autre projet, mais à l'échéance incertaine,
le Terrestrial Planet Finder de la NASA. Cet interféromètre
spatial devrait être assez puissant pour identifier des planètes
riches en oxygène dans des systèmes solaires assez distants, même
si elles ne transitaient pas devant leurs étoiles, parce qu'il
sera capable de percevoir la lumière réfléchie par la surface.
Du fait que le TPF pourra observer un grand nombre de systèmes
planétaires, il devrait avoir toutes les chances de répérer des
mondes riches en oxygène. Cependant, la seule présence d'oxygène
ne suffit pas à prouver que la vie existe quelque part, surtout
sur une planète proche de son soleil. Dans ce cas, la seule présence
d'oxygène s'explique du fait que l'énergie émanant de l'étoile
aurait évaporé l'eau; cette vapeur serait décomposée en oxygène
et hydrogène. Ensuite, l'hydrogène se dispersant dans l'espace,
nous aurions une atmosphère riche en oxygène mais peu propice
à la vie.
En revanche, comme l'a expliqué Jim Kasting, de l'Université de
Pennsylvanie : "sur une planète qui serait plus éloignée
de son étoile, il serait plus difficile d'expliquer une abondance
d'oxygène sans qu'il y ait de vie. L'oxygène peut être une très
bonne biosignature, pourvu qu'on ait pris soin d'identifier les
circonstances de sa présence."
Polarisation de la lumière
Une autre biosignature peut être découverte dans la lumière réfléchie
par de la matière vivante. Bill Sparks, du Space Telescope Science
Institute, à Baltimore, dans le Maryland, a mesuré la polarisation
de la lumière réfléchie par les feuilles et les cyanobactéries.
Il a découvert qu'environ 1% de la lumière est en polarisation
circulaire, "ce qui devrait être détecté par l'un des télescopes
géants, dotés de miroirs de 30 mètres de diamètre ou davantage,
dont la mise en place sur Terre est attendue pour la prochaine
décennie". Le physicien et astrobiologue Paul Davies,
de l'Université d'Arizona, a déclaré qu'il serait très important
de découvrir des formes de vie dans un système solaire éloigné,
parce qu'elles se seraient développées indépendemment de nous
: "La probabilité est infinitésimale qu'un fragment de roche
se soit trouvé arraché à la Terre et qu'il ait véhiculé des micro-organismes
terrestres vers une autre planète semblable à la Terre, dans un
autre système solaire."
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