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Dans le cadre de la plus longue expérience sur l'alitement réalisée
auprès de femmes en Europe, douze femmes sont restées couchées pendant
60 jours dans des lits de la clinique spatiale du
(Institut de médecine et de physiologie spatiales), à Toulouse,
en France. Le Dr Guy Trudel, du département de médecine de l'Université
d'Ottawa, et le Dr Richard L.Hughson, du département de kinésiologie
de l'Université de Waterloo, prennent part à l'expérience de concert
avec des collègues américains et européens.
Le Dr Trudel étudie diverses réactions causées par une longue période
d'inactivité : la réduction des niveaux de cellules sanguiformatrices
dans la moelle osseuse, l'augmentation du risque de tendinite et
l'accumulation de lipides dans les muscles. Le Dr Hughson, pour
sa part, cherche principalement à évaluer les changements que subit
le système cardiovasculaire, tant au niveau de sa structure que
de son fonctionnement, lors d'une période d'inactivité prolongée.
Les résultats de ces recherches seront comparés à ce que l'on observe
chez les astronautes suite à des périodes en impesanteur.
De mars à juin 2005, les femmes participant à l'étude sont restées
allongées avec une inclinaison de 6 degrés, les pieds légèrement
surélevés par rapport à la tête. Cette position permet d'induire
dans l'organisme des phénomènes similaires à ceux que subissent
les astronautes en impesanteur, comme la perte de masse musculaire
et de capacité à l'effort, de même que la diminution de la masse
osseuse et l'affaiblissement du système cardiovasculaire.
" La compréhension des mécanismes physiologiques qui régissent cette
adaptation de l'organisme aux conditions d'impesanteur est très
utile pour le développement de contre-mesures pour les astronautes
", a déclaré Nicole Buckley, directrice des Sciences physiques et
de la vie dans l'espace à l'Agence spatiale canadienne. " Ces recherches
pourraient également trouver des applications sur Terre; par exemple,
pour développer un traitement pour les patients après des hospitalisations
de longue durée et, plus généralement, pour comprendre les effets
de l'inactivité physique sur la santé. "
L'Agence spatiale canadienne a contribué financièrement à la participation
des deux scientifiques canadiens à cette étude internationale menée
conjointement par l'Agence spatiale européenne, la NASA et le CNES
(Centre national d'études spatiales, en France).
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