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Dans le cadre de la Nouvelle Vision de l'Espace, un ambitieux projet
initié par le président Bush d', qui prévoit de retourner sur la Lune avant d'aller
sur Mars, la NASA vient d'octroyer un contrat portant sur le développement
de technologies capables de produire de l'oxygène à partir du régolite
lunaire, cette couche poussiéreuse qui recouvre la surface de notre
satellite naturel.
Les bénéficiaires de ce contrat sont Florida Tech, British Titanium,
l'université de Cambridge et le Centre spatial Kennedy de la NASA.
L'oxygène est l'élément le plus abondant des roches lunaires mais
un processus d'extraction est nécessaire avant d'envisager son utilisation.
La NASA est engagée dans plusieurs projets qui visent tous à mettre
au point un appareil capable de transformer la poussière lunaire
en oxygène. L'Université de Cambridge et son laboratoire de Science
des matériaux et métallurgie sont en pointe dans ce domaine d'où
l'intérêt que leur porte la NASA.
Ce contrat vise à produire de l'oxygène à partir d'un processus
mis au point par l'Université de Cambridge et connu sous le nom
de Fray-Farthing-Chen (FFC) Cambridge qui utilise la réduction électrochimique
d'oxydes métalliques dans un électrolyte de sel en fusion. L'utilisation
de cette technologie est prometteuse parce qu'elle offre des possibilités
intéressantes d'extraction de tout l'oxygène contenu dans le régolite
à des températures plus basses que des processus concurrents qui
apparaissent bien moins performants.
Une des clés de la réussite du retour de l'homme sur la Lune et
de l'installation de base humaine lunaire, étape préalable à l'exploration
de mondes plus lointains, comme Mars est la capacité qu'auront les
astronautes de demain à utiliser au mieux les ressources naturelles
de façon à les traiter industriellement pour répondre à leurs propres
besoins.
Or, l'oxygène liquide est le composant principal de tout carburant
de fusée. Il peut représenter jusqu'à 85 % de son poids total. Sa
production sur la Lune permettrait ainsi de réduire la masse de
tout véhicule à destination de la Lune, de réduire hautement les
risques techniques afférents au transport de carburant.
A plus long terme, l'oxygène serait utilisé par les vaisseaux pour
se ravitailler en vue de voyages bien plus loin, vers Mars , à la
rencontre d'astéroïdes et au-delà, mais d'ici une petite centaine
d'années.
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