|
L'administrateur de la ,
M. Griffin, a chargé une équipe de travailler sur de nouvelles spécifications
du projet Constellation qui vise à développer une flotte multiple
d'engins spatiaux pour l'orbite basse et à destination de la Lune.
Mais ce n'est pas tout. Il souhaite modifer de nouveau la séquence
d'assemblage de la Station spatiale et jeter les bases d'une architecture
pour l'exploration planétaire en définissant dès aujourd'hui la
meilleure configuration et les équipements pour un cargo et un transport
d'équipages pouvant être utilisés pour les programmes d'exploration
lunaire et martienne.
Véhicule d'exploration avec équipage
Concernant le Véhicule d'exploration avec équipage ()
qui doit remplacer les navettes spatiales en 2014, M. Griffin veut
revoir le calendrier du projet et réduire les coûts de son développement.
Initialement, il est prévu que la NASA finance en parti les deux
concepts en concurrence de et associé à .
Après quoi, elle doit choisir l'équipe en charge du développement
et de la construction du premier exemplaire du CEV en 2008 après
un 'flyoff' des deux concepts. Des vols d'essai non habités sont
programmés en 2011 et la NASA prévoit les premiers vols habités
dès 2014.
Or, M. Griffin ne veut pas engager la NASA dans cette voie et veut
voir son engin voler non pas en 2014, mais dès 2009-2010, en même
temps que le retrait des navettes spatiales. Et grande nouveauté,
le CEV doit être capable de rejoindre la Station, ce qui n'était
pas du tout envisagé initialement.
Cette réorganisation du projet, si elle est adoptée, vise avant
tout à garantir l'accès à l'espace aux astronautes américains. Les
premières spécifications prévoyaient que le CEV entre en service
4 ans après le retrait des navettes spatiales de sorte que les Etats-Unis
dépendront de la seule Russie pour envoyer des hommes dans l'espace.
Mais ce n'est pas tout. La Russie bien décidée à construire un successeur
à ses capsules Soyouz, risque de devenir la seule porte d'accès
à l'espace pour de nombreux pays et marginaliser les Etats-Unis.
n'est pas Soyouz ! Avec six passagers et 200 kg de fret ou en version
cargo, cet engin réutilisable peut devenir un véritable taxi de
l'espace, d'autant plus que l'ESA, approchée par la Russie, va vraisemblablement
débloquer une ligne de crédit lors de la Session du Conseil de l'ESA
au niveau ministériel prévue à la fin de l'année.
Station spatiale internationale
La position étasunienne est difficile à comprendre. D'une part ils
se désintéressent ouvertement de la Station et ne souhaitent plus
que l'utiliser pour préparer des vols de longue durée. Cela signifie
que le laboratoire Destiny et les installations existantes sont
nécessaires pour mener à bien leur programme. Ils ne feront toutefois
pas l'économie de l'installation d'un nouveau jeu de panneaux solaires,
d'une part il est prêt et d'autre part il augmentera sensiblement
les performances énergétiques de la Station.
Enfin, alors qu'en janvier 2005, les
partenaires internationaux de l'ISS s'étaient mis d'accord sur une
séquence d'assemblage, qui prévoyait les lancements des modules
européens (Columbus) et japonais (Module Expérimental Japonais (JEM),
de récentes fuites dans la presse semblent indiquer que la NASA
s'apprête une nouvelle fois à modifier la séquence d'assemblage
de la Station spatiale rendant les lancements du module scientifique
européen Colombus et du Module Expérimental Japonais (JEM).
La Station spatiale internationale au 2 décembre
2002 (Crédit NASA, mission STS-113)
Si tel devait être le cas, d'ici une dizaine d'années, la Station
pourrait passer sous le contrôle de la Russie d'autant plus facilement
qu'elle dispose également d'un centre de contrôle et que Houston
n'est pas une fin en soi.
Alors, pourquoi les Etats-Unis veulent-t-ils se garantir un accès
à la Station ?
La réponse pourrait être politique. En Europe, le projet Galileo
(le GPS européen) avance bien, mais le financement du programme
accuse actuellement un dépassement budgétaire très important. En
conséquence, appel a été fait à des entreprises étrangères extra-européennes
pour en construire certains éléments. Ainsi, le système d'alerte
en mer SAR (Search And Rescue Service) embarqué sur les satellites,
sera construit à moindre coût par la Chine, tandis que les horloges
atomiques au sol le seront vraisemblablement en Egypte. Cela ne
se fera évidemment pas sans retour sur investissement, et déjà,
la Chine a laissé transparaître son intérêt pour… la Station Spatiale
Internationale dès lors que celle-ci serait délaissée par les Américains
dépourvus d'un système de liaison.
L'idée d'une Station Spatiale assemblée par les Américains passant,
même très partiellement, sous pavillon chinois est évidemment insupportable
aux fils de l'Oncle Sam, et dès lors on comprend tout leur intérêt
à y conserver un pied-à-terre.
|