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Les instruments scientifiques de la sonde ont parfaitement fonctionné.
Près de 1500 images de l'astéroïde ont été acquises, ce qui représente
plus de 1 gigaoctet de données. Le spectromètre infrarouge a pris
plus de 75.000 mesures et l'altimètre radar, près de 1,4 millions
de mesures. Quant au spectromètre X, il a fonctionné plus de 700
heures.
Itokawa n'a pas été choisi au hasard. L'objectif de la mission visant
à rapporter d'une part des échantillons de la surface d'un astéroïde
et, d'autre part, de fournir des informations significatives sur
la structure et la composition des astéroïdes proches de la Terre,
il a bien fallu trouver un astéroïde assez représentatif de ces
objets. Itokawa a été choisi non seulement parce que son orbite
l'amène près de la Terre mais surtout parce qu'il est de type S,
une famille d'astéroïdes extrêmement répandue dans le Système Solaire.
Notez que les astéroïdes sont les résidus de la formation des planètes.
Ils sont des reliques des débuts de l'histoire du Système Solaire
et contiennent de fait des informations sur les conditions propres
à cette époque aujourd'hui disparus mais que les scientifiques aimeraient
bien connaître de façon à comprendre l'histoire de l'évolution des
objets du Système Solaire.
Itokawa est un tout petit astéroïde d'environ 500 m où l'on remarque
deux régions bien distinctes. Pour les scientifiques du projet,
Itokawa ressemble à une sorte de loutre de mer.
Avant le survol par ,
la surface de l'astéroïde n'avait jamais été vue de sorte que les
images rapportés sur Terre ont vraiment surpris les scientifiques
à plus d'un titre. Ce qui frappe surtout, c'est sa composition très
différente de celle des autres astéroïdes déjà étudiés. On pensait
que les astéroïdes étaient constitués de pierres solides, sorte
de gros blocs rocheux, il n'en est rien. Itokawa est formé essentiellement
d'un empilement de roches meubles et poreuses, à peine tenues ensemble
par la gravité de l'astéroïde. Sa surface est couverte de rochers
énormes et pour la première fois, on a pu observer un astéroïde
n'est pas recouvert de régolite. Cette découverte renforce l'intérêt
de son étude de cet astéroïde car jusqu'à présent les astéroïdes
observés depuis la Terre ou par des sondes étaient toujours couverts
d'une épaisse couche de régolite.
Autre particularité, la surface d'Itokawa a des zones de terrain
rugueux éparpillées de galets et des 'mers' couvertes de particules
fines de gravier. Sur les clichés de la sonde, ces régions apparaissent
lisses.
Si un objet devait heurter Itokawa, le résultat serait identique
à la chute d'une roche tombant dans un récipient rempli de sable.
Du fait de sa structure, Itokawa ne garde pas longtemps les traces
d'impacts avec d'autres objets et très peu de cratères d'impacts
sont visibles sur Itokawa. Ces traces tendent à disparaître parce
que la surface bouge après chaque impact.
Notez que la revue
publie un numéro spécial sur les résultats
scientifiques et les découvertes de la mission Hayabusa.
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