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Les sondes spatiales Pioneer 10 et 11 ont respectivement été lancées
en mars 1972 et avril 1973. Leur mission principale visait à nous
faire découvrir le Système Solaire au-delà de l'orbite de Mars et
Jupiter pour Pioneer 10 et de Saturne pour Pioneer 11.
Après avoir dépassé ces planètes, les deux sondes ont suivi des
trajectoires hyperboliques opposées et il est apparu qu'aux confins
du Système Solaire le signal doppler émis par les sondes différait
de la valeur calculée selon le modèle standard. Les sondes Pioneer
subissent une accélération non prévue orientée vers le Soleil :
c'est ce qu'on appelle l'anomalie Pioneer.
Concrètement après plus de 30 années à voyager à travers le Système
Solaire, les sondes sont 240.000 km plus proches du Soleil que le
prévoit le profil de mission.
Aujourd'hui, il est très difficile d'expliquer l'origine de cette
anomalie. Beaucoup d'hypothèses ont été suggérées, comme l'action
thermique du plasma interplanétaire et du vent solaire en combinaison
avec la matière noire et leur implication toujours possible sur
la source d'énergie nucléaire du vaisseau en une manifestation inconnue
de la physique, voire une modification de la loi de la gravitation.
Les données de la mission qui ont été analysés par le passé n'ont
pas permis d'apporter un semblant de réponse. Quelques scientifiques
se sont intéressés à cette anomalie. Et en 2004, l'un d'entre eux
à décidé de ré analyser toutes les données enregistrées par les
missions Pioneer 10 et 11. Ce projet n'a pas été financé par la
NASA mais par la Planetary Society. Cela a permis de restaurer les
données enregistrées mais jamais exploitées par la NASA, en raison
de restriction budgétaire.
L'analyse de ces dizaines d'années de données pourraient fournir
de nouvelles informations afin de résoudre l'anomalie de Pioneer.
les scientifiques s'attendent à récupérer des informations concernant
l'historique de la navigation des deux sondes, mais également des
informations scientifiques des observations effectuées lors des
survols de Jupiter et Saturne.
Pioneer 10 parle encore ! (27.02.03)
Lancée le 2 mars 1972 vers Jupiter et Saturne, la sonde spatiale
Pioneer 10 avait été conçue pour une durée de vie de 21 mois. Plus
de 30 ans après, le 22 janvier 2003, le DSN (Deep Space Network)
a réussi à en capter un (dernier ?) signal radio. Pioneer 10 détient
plusieurs records. Son vol vers la géante gazeuse Jupiter (qu'elle
a été la première à déterminer la nature in situ) s'est effectué
à une vitesse de 52.400 km/heure, ce qui représente la distance
Terre-Lune en moins de 8 heures. Premier engin de fabrication humaine
à avoir traversé la ceinture d'astéroïdes, Pioneer 10 a croisé Jupiter
à 132.000 km/heure (36,6 km/s) le 3 décembre 1973. Elle a aussi
été le premier objet à franchir l'orbite de la lointaine Pluton.
Alors que sa mission scientifique a été officiellement clôturée
le 31 mars 1997, Pioneer 10 est devenue la cible privilégiée du
DSN dans le cadre d'une étude sur les communications à très longues
distances en vue du futur programme d'exploration interstellaire
de la Nasa. Lors du dernier contact, le 22 janvier 2003, la sonde
se trouvait à 12,2 milliards de kilomètres de la Terre, soit 82
fois la distance moyenne Terre-Soleil, ou encore le double de la
distance moyenne Soleil-Pluton, et ses signaux (réels mais non interprétables)
ont mis 11 heures et 20 minutes pour nous parvenir.
Les derniers signaux de la soeur jumelle de Pioneer 10, pioneer
11, ont été reçus le 30 septembre 1995.
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