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est le premier satellite européen à utiliser la propulsion hélioélectrique
comme principal mode de propulsion et à exploiter les immenses avantages
qu'elle présente. Une technologie que seule la sonde américaine
Deep Space 1 avait jusqu'alors expérimentée.
Son moteur hélioélectrique a été mis à feu avec succès pour la première
fois le 30 septembre 2003 au cours d'un premier essai d'une heure.
Depuis, il a fonctionné de façon nominale et donné entière satisfaction
et même au-delà. En effet, ses performances sont légèrement supérieures
à celles enregistrées lors de tests similaires effectués à terre.
Il s'agit du moteur de ce type ayant fonctionné le plus longtemps
dans l'espace.
Il été testé de façon originale. Après un lancement réussi le 27
septembre 2003, la sonde a parcouru une trajectoire en spirale et
décrit des boucles de plus en plus larges autour de la Terre jusqu'à
sa capture finale par la gravité lunaire et à sa mise en orbite
autour de la Lune, qui s'est produite en novembre 2004. Cette trajectoire
atypique de 13 mois a été mise à profit pour valider en vol le moteur
hélioélectrique de Smart-1.
Ce n'est pas la première fois que l'Agence spatiale européenne utilise
un moteur ionique. Le satcom Artemis qui avait été placé sur une
orbite de transfert plus basse que prévu par une Ariane 5 (juillet
2001), a conduit les responsables de la mission d'utiliser les deux
paires de moteurs ioniques du satellite pour lui permettre de rejoindre
son orbite géostationnaire de travail.
Or, ces moteurs ont été conçus initialement pour contrôler l'inclinaison
du satellite, une fois à poste. Leur utilisation dans ces conditions
particulières a non seulement permis de sauver la mission, mais
a également souligné la capacité de l'ESA et des industriels concernés
à s'affranchir d'une situation critique.
La sonde lunaire Smart-1 Crédits
ESA / Medialab
Note
Le système de propulsion hélioélectrique de Smart-1 est une des
principales technologies que le démonstrateur a testé tout
au long de la mission. Ce moteur fonctionne en expulsant vers l'arrière
un faisceau continude particules chargées - des ions - ce qui crée
une poussée en direction opposée et permet de mouvoir les satellites
vers l'avant. L'énergie nécessaire à ces moteurs est fournie par
des panneaux solaires, d'où le qualificatif d'hélio-électrique attribué
à ce mode de propulsion.
Ce type de moteur permet d'obtenir des impulsions 10 fois supérieures
à celles qui caractérisent les propulseurs chimiques classiques.
C'est-à-dire qu'il éjecte les ions a une vitesse 10 fois supérieure
à l'éjection des ergols des moteurs chimiques. Avantage de cette
technologie, elle est économique : à puissances égales, un moteur
ionique consomme dix fois moins de combustible qu'un moteur fusée
classique à base d'ergols. Toutefois, cette propulsion électrique
ne permet pas d'avoir des poussées très fortes mais ces poussées
peuvent durent plus longtemps (selon le profil de la mission).
et , deux futures missions de l'ESA devraient être les principales
bénéficiaires de ce test grandeur nature. Un tel moteur permettrait
à Bepi-Colombo de rejoindre, en 2009, la planète Mercure en moins
de 2,5 ans.
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