|
Des milliards de personnes à travers le monde verront leur avenir
marqué par le recul des glaciers de mer, des montagnes et des
lacs ainsi que par le dégel autour des pôles, estime un nouveau
rapport lancé à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement
par le (PNUE).
' Bien que ce rapport porte sur la glace et la neige, il concerne
aussi bien les personnes résidant dans les tropiques ou sous des
cieux tempérés - de Berlin à Brasilia, en passant par Beijing
et Boston - que les habitants de l'Arctique ou des régions de
montagnes recouvertes d'une calotte glaciaire' , a déclaré
Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et
Directeur exécutif du PNUE.
Selon ce rapport sur les perspectives mondiales pour les glaciers
et la neige, 'la perte de la neige et le recul des calottes
glacières des montagnes d'Asie auront un impact direct ou indirect
sur 40% de la population mondiale'. 'Les conséquences sont multiples
et importantes : l'approvisionnement en eau douce (pour l'agriculture
et la consommation) sera affecté, l'élévation des niveaux de la
mer aura des répercussions sur les régions côtières et les îles
de faible altitude, et la subsidence des sols actuellement gelés
et d'autres phénomènes représentent des menaces croissantes'.
Des Alpes aux Andes en passant par les Pyrénées, les pays, les
communautés, les fermiers et les centrales électriques font face
à des défis semblables. La fonte des glaces et de la neige provoquera
également une augmentation de risques tels que les avalanches
et la formation de lacs gelés. Ces lacs pourraient rompre leurs
digues et déverser des murs d'eau sur les vallées à une vitesse
semblable à celle de missiles antichars modernes.
Plus de méthane dans l'atmosphère
La hausse des températures et la fonte des sols gelés (le pergélisol)
entraînent l'expansion et la formation de nouvelles étendues d'eau
en Sibérie par exemple. Des zones de bouillonnement à méthane
apparaissent alors sous la glace de ces lacs dits de dégel, et
le violent dégagement du gaz dans l'atmosphère brise la glace.
Or, le méthane est un puissant gaz à effet de serre. Et les dernières
recherches indiquent que les lacs de dégel produiraient 5 fois
plus de méthane que prévu. Parallèlement, moins de neige et une
diminution de la glace de mer encourage, sur les terres et dans
les mers
s, l'absorption de la chaleur solaire qui à son tour accélère
le réchauffement climatique mondial. Ces phénomènes figurent parmi
les rétroactions que les experts craignent pourraient conduire
à des changements climatiques d'autant plus rapides et soudains,
à d'importantes répercussions sur les populations, les économies,
et la faune sauvage.
Le rapport reconnaît que de nombreuses communautés autochtones
n'ont ni les moyens financiers ni les connaissances technologiques
nécessaires à l'adaptation. De plus, plusieurs régions du monde
ne sont actuellement pas en mesure de suivre le rythme des changements
climatiques. ' 2007 marque l'année du dégel, en terme du changement
climatique, ses fondements scientifiques, ses impacts et coûts
probables. En effet, le Groupe intergouvernemental sur l'évolution
du climat a conclu que la facture s'élèverait à moins de 0,1%
du PNB annuel mondial. Faire face au défi que pose le changement
climatique représente donc l'affaire du siècle', a dit Achim
Steiner.
'Le chaînon manquant est une volonté politique universelle.
Le rapport rendu public aujourd'hui devrait donner les arguments
nécessaires aux populations pour leur permettre de prendre leurs
leaders à partie, et les encourager à leur demander de combien
la température devrait encore augmenter avant qu'ils n'agissent
en faveur d'un accord, équitable et visionnaire, de réduction
des émissions à Bali en décembre prochain', a expliqué M.
Steiner.
Le Rapport Global Outlook for Ice and Snow
Le Rapport Global Outlook for Ice and Snow, auquel plus de 70
experts du monde ont participé au côté du PNUE, constitue une
contribution importante à l', célébrée de 2007 à 2008. Parmi les
questions les plus préoccupantes: le sort des inlandsis de l'Antarctique
et du Groenland qui renferment 98 à 99% des masses de glace d'eau
douce de la planète.
La fonte totale de l'inlandsis du Groenland résulterait en une
élévation de sept mètres du niveau de la mer. Un dégel de l'ordre
de juste 20% au Groenland et cinq% en Antarctique résulterait
en une élévation de quatre à cinq mètres. Cela risque bien d'arriver
dans les siècles à venir si les gaz à effet de serre ne sont pas
réduits au 21ème siècle et encore plus tôt si la hausse des températures
dans l'atmosphère et en mer continue de déstabiliser certaines
régions des inlandsis. La fonte des inlandsis, ainsi que des glaciers
de montagne et des calottes glaciaires, aussi bien que l'expansion
thermique des océans, ont provoqué, du début des années 1990 à
2006, une élévation annuelle de 3 millimètres du niveau de la
mer. Savoir de combien la glace risque de fondre est d'une importance
primordiale pour les peuples des régions et des îles basses. Si
aucune mesure d'adaptation n'est adoptée et compte tenue des populations
recensées actuellement dans le monde, une montée du niveau de
la mer d'un mètre exposera 145 millions de personnes à des inondations,
l'Asie étant la région la plus affectée.
D'autres régions qui pourraient être sévèrement touchées sont
les îles basses et les populations des méga deltas du Ganges-Brahmapoutre,
du Mékong et du Nile. Le pays de faible altitude le plus en danger
est le Bangladesh. D'un point de vue économique, une élévation
d'un mètre du niveau de la mer se traduira en près de 950 milliards
de dollars à la charge des communautés et du secteur industriel
et de l'infrastructure.
La couverture saisonnière de neige est la source première de ruissellement
dans de nombreuses régions montagneuses. Globalement, les eaux
de fonte répondent aux besoins domestiques, agricoles et industriels
(y compris, dans certains cas, ceux des centrales hydroélectriques)
de plus d'un milliard de personnes. La neige est également importante
d'un point de vue économique : pour les sports d'hiver, l'agriculture,
l'élevage et la survie d'animaux tels que le renne et le caribou.
En effet, la neige fondue qui gèle à nouveau forme une couche
de glace coriace qui empêche les animaux de brouter le lichen,
leur source principale d'alimentation. 'Le caribou de Peary
a subi des pertes catastrophiques dans les îles arctiques d'Amérique
du Nord et l'animal est aujourd'hui répertorié parmi les espèces
menacées. La formation de couches de glace a été identifiée comme
une des principales causes de sa disparition', estime le rapport.
La surveillance satellite montre que la couverture nivale dans
l'hémisphère nord a enregistré une baisse de 1,3% au cours de
chaque décennie depuis la fin des années 1960. L'Ouest des Etats-Unis,
et plus particulièrement le Nord Ouest Pacifique au printemps,
font partie des régions qui subissent les pertes les plus importantes.
C'est là que la quantité d'eaux de fonte a baissé de 50 à 75%
ces dernières décennies. Le rapport Global Outlook on Ice and
Snow affirme que si aucune mesure n'est adoptée pour pallier le
réchauffement climatique, les changements continueront à s'intensifier.
Téléchargez le rapport Global Outlook for Ice
and Snow ( ou une )
Articles connexes
(05.05.07)
(29.04.07)
(14.04.07)
(06.04.07)
(17.02.07)
(10.02.07)
(07.02.07)
(03.02.07)
(03.02.07)
(03.03.07)
(02.03.07)
|