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Le lander martien
sera lancé le 3 août 2007 et se posera sur Mars en mai 2008 à proximité
de la calotte polaire nord, dans la région de Vastitas Borealis
où de vastes stocks de glace ont été détectés juste au-dessous de
la surface. La mission est prévue pour durer au moins 90 sols (soit
trois mois martiens) durant l'été boréal.
A quelques semaines de son lancement, un scientifique de l'Université
du Michigan a mis en garde la NASA sur les risques que feraient
peser l'utilisation des 12 rétrofusées du lander et la force du
vent martien, capable d'empêcher le bon fonctionnement du bras du
lander. Il s'apprête à réaliser une série d'essais qui visent plus
à prévoir ce à quoi s'attendre lorsque le lander sera posé qu'à
remettre en cause la conception du rover à moins de 2 mois du lancement
!
D'après le scientifique, les rétrofusées, utilisées pour poser Phoenix
sur Mars, risqueraient de dénaturer le sol en le récurant, voire
le polluant par des fuites d'hydrazine, le combustible liquide qu'elles
utilisent pour fonctionner.
Quant au vent martien, le scientifique suppose qu'il peut poser
un problème s'il souffle trop fort, empêchant de fait le bras robotique
de déposer dans les instruments de mesure les échantillons qu'il
aura récolté.
Ce bras très sophistiqué sera équipé d'une petite pelle est fixée
à son extrémité capable de creuser une tranchée de 50 centimètres
de profondeur environ et de collecter des échantillons pour d'autres
instruments. D'une longueur de 2,35 mètres, ce bras offrira quatre
degrés de liberté, et pourra exercer une force de 80 Newtons. Ce
qui inquiète le scientifique, c'est la vitesse du vent attendu à
environ 18 km/h qui selon lui risque d'empêcher le bon fonctionnement
du bras d'autant plus qu'ils sont prévus pour durer pendant une
grande partie de la mission.
Les objectifs scientifiques
Ce lander est construit autour de la plate-forme initialement prévue
pour le lander Mars Surveyor de 2001. Cette mission a été abandonnée
en 2000 après l'échec de Mars Polar Lander, écrasée sur Mars en
1999. Il embarque une suite d'instruments, hérités des missions
Mars Polar Lander et Mars Surveyor 2001 et développés spécifiquement
pour la mission.
Les deux principaux objectifs scientifiques de Phoenix sont d'étudier
l'eau sous toutes ses formes et de déterminer le potentiel d'habitabilité
du sol du pôle nord martien, c'est à dire son aptitude à conserver
des formes de vie fossiles, ou à héberger des microorganismes dormants,
qui n'attendraient qu'un dégel pour se réveiller (par exemple lors
du basculement des pôles vers le soleil). Comme on peut le voir,
il ne s'agit pas de rechercher directement des formes de vie martiennes,
mais d'identifier des environnements qui ont pu être favorables
à son développement passé ou présent.
Phoenix devrait retourner de nombreuses informations sur le sol
martien et la glace qu'il renferme, ce qui permettra aux scientifiques
d'avoir une idée plus claire sur l'habitabilité de la surface mais
également comme on le fait sur Terre quand on extrait des carottes
de glace aux pôles d'avoir des informations sur l'histoire du climat
à l'échelle de la région et dans une moindre mesure à l'échelle
de la planète.
Quant à la problématique de la vie, l'objectif principal étant d'étudier
les composés volatils martiens présents dans le sol comme les molécules
organiques récemment générées et d'identifier des régions compatibles
avec l'existence de formes de vie éteintes ou présentes et déterminer
l'habitabilité des hautes latitudes de l'hémisphère nord.
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