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Des radiotélescopes répartis un peu partout dans le
monde ont réussi à se relier en temps réel
pour créer un télescope virtuel de près de
11000 kilomètres de diamètre !
L'instrument virtuel résulte de la liaison de radiotélescopes situés
en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède, au Chili, à Puerto-Rico
et en Afrique du Sud. Les astronomes ont observé simultanément diverses
sources, dont le quasar 3C454.3, une source lumineuse permettant
de détecter les franges d'interférences.
Ces observations ont été transmises en temps réel à un superordinateur
situé au Joint Institute for Very Long Baseline Interferometry (JIVE)
à Dwingeloo (Pays-Bas), via une liaison dont le débit agrégé était
de 1,44 Gbits/s.
L'interconnexion des télescopes s'est faite grâce au travail collaboratif
de GÉANT2, le plus grand réseau de recherche et d'enseignement pour
la communauté universitaire en Europe, aux côtés d'autres réseaux
de recherche du monde entier.
Le docteur Huib Jan van Langevelde, coordinateur d'EXPReS et directeur
du JIVE, estime que c'est une grande réussite pour les astronomes
et pour l'astronomie elle-même. «La connexion de télescopes du
monde entier, en vue de créer un interféromètre électronique international
à très longue base (Very Long Baseline Interferometer ou e-VLBI),
nous permettra d'obtenir les preuves de l'existence d'événements
astronomiques encore jamais vus», commente-t-il. «Les réseaux
haut débit sont au coeur de notre mission, et la collaboration avec
[de tels] partenaires [...] repousse les limites de l'astronomie.»
Ce télescope virtuel s'appuie sur l' (VLBI), une technique dans laquelle un même
objet est observé simultanément par plusieurs télescopes. Cette
méthode revient à utiliser un télescope disposant d'un pouvoir de
résolution équivalent à un instrument dont le diamètre correspondrait
à la plus grande distance entre deux télescopes du réseau.
Grâce à la VLBI, on peut générer des images de sources radio cosmiques
avec une résolution 100 fois supérieure à celle des meilleurs télescopes
optiques. Parmi les autres observations à porter au crédit de la
VLBI, citons les particules de haute énergie éjectées par les trous
noirs, ainsi que la mesure de la vitesse [de propagation] de la
gravité.
De son côté, le projet EXPReS relie 16 radiotélescopes du monde
dans le cadre de la e-VLBI, où les données de chaque instrument
sont envoyées de manière électronique, et traitées en temps réel.
Ce système évite d'envoyer les données via un support physique,
offrant plus rapidement aux astronomes les données corrélatives
et leur permettant d'étudier des événements de courte durée, par
exemple des supernovae ou des bouffées de rayons gamma.
«L'étendue et la puissance du projet EXPReS révolutionne notre
vision de l'univers en permettant aux astronomes de collaborer dans
le monde entier», commente Dai Davies, directeur général de
DANTE, le fournisseur du réseau international de recherche et d'enseignement
qui gère .
«Le travail réalisé avec le JIVE et nos collègues réseau pour
soutenir cette démonstration montre tout ce qu'un réseau à grande
vitesse peut apporter aux chercheurs, au niveau mondial.»
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