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La Corée du Sud vient d'annoncer que le lancement de son premier
lanceur est prévu en juillet 2009 depuis le Centre spatial de
Goheung, situé à 450 kilomètres au sud de Séoul, la capitale.
Le
est le premier lanceur d'une famille évolutive que développe actuellement
l' (la KARI). Il s'agit d'un lanceur à
2 étages de 30 mètres et d'environ 140 tonnes capable de lancer
de petites charges utiles sur orbite basse (jusqu'à 1500 km d'altitude).
Le premier étage est fourni par la firme russe Khrunichev. Il
s'agit d'un Angara adapté au lanceur coréen de façon à l'intégrer
au deuxième étage, développé et construit par la Kari. Il utilisera
le moteur russe RD-151 de 170 tonnes de poussée contre un moteur
de plus de 190 tonnes de poussée dans la version russe de l'Angara.
Le premier tir ne se fera pas à vide. Le lanceur embarquera un
satellite scientifique sud-coréen d'une centaine de kilo qui doit
étudier l'atmosphère du Soleil dans la raie Lyman alpha de l'hydrogène
et mesurer de façon aussi précise que possible la distance entre
ce satellite et la station au sol qui le contrôle.
Ce lanceur n'a pas vocation à encombrer le marché des lancements
commerciaux. Le KSLV-1 vise les orbites basses et sera utilisé
pour des lancements nationaux et garantir l'accès à l'espace de
la Corée du Sud de façon à s'affranchir de la tutelle des Etats-Unis
dans le domaine militaire. Petite explication.
Les relations entre les Etats-Unis et la Corée du Sud sont solides
mais, il existe des divergences de vues concernant la Corée du
Nord, une réelle menace pour la région. Les américains souhaitent
la chute du régime en place mais les responsables sud-coréens
sont plus circonspects sur cette question. Ils gardent en souvenir
les déboires de la réunification de l'Allemagne en 1990. La Corée
du Sud ne veut pas voir se produire un effondrement du régime
en place qui risque d'affecter le pays bien plus profondément
que l'ont été les allemands de l'Ouest.
Bien que les Etats-Unis aient toujours apporté un soutien important
dans le renseignement militaire et la surveillance satellite de
la région, la Corée du Sud veut se doter d'une infrastructure
spatiale militaire. Une initiative que désapprouvent les Etats-Unis
et le Japon qui craignent que la Corée du Nord se braque un peu
plus
Note
Il est tout à fait prématuré de parler des versions futures du
KSLV. Il va de soit qu'elles viseront des orbites plus hautes
et, comme la Lune est à la mode, la Corée du Sud a également annoncé
sa propre mission lunaire vers 2020.
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