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11.06.09 A la recherche du spatial au salon aéronautique du Bourget
 

D'éditions en éditions, le salon du Bourget confirme sa prééminence aéronautique et la contraction de sa participation spatiale. Les raisons en sont multiples : la concentration de l'industrie, l'absence de grands projets emblématiques, l'indisponibilité de matériel susceptible d'être exposé et surtout les très faibles retombées que peut générer un pareil événement sur les ventes effectives de matériel ou d'équipements, ce qui ne justifie pas d'y investir des frais de représentation disproportionnés.

Est-ce à dire que l'amateur de spatial n'a rien à faire au Bourget ? Non, mais il lui faudra en arpenter les couloirs et - s'il le peut - les salles de presse pour y débusquer les nouveautés intéressantes. Une bonne partie de celles-ci ne se matérialiseront que sous la forme de maquettes, voire de simples plaquettes ou même de présentations vidéo lorsqu'il s'agit de services (navigation, observation, etc.). Parmi les concepts présentés cette année, on devrait toutefois noter le grand retour du vol spatial habité, éclipsé depuis l'arrêt d'Hermes, après qu'il eût assuré le spectacle au Salon de… 1989.

Au pied des Ariane 1 et 5, les pavillons de l'ESA et du CNES s'acquitteront d'une présentation institutionnelle des programmes et projets des deux agences. Au CNES l'accent sera mis sur l'exploration automatique et les applications avec une maquette de rover martien et une autre de la Terre vue de l'Espace, tandis que l'ESA célèbrera ses succès dans le domaine du vol habité avec l'ATV et Columbus. Le point d'orgue sera la présentation, mardi, de la nouvelle génération d'astronautes européens.

Le même jour, le CNES et Novespace organiseront une démonstration de vol parabolique avec l'Airbus " Zéro G " à l'intention d'un parterre de politiques.

Grands industriels

Du côté des grands industriels, les européens EADS, Thales Alenia et Snecma, afficheront leurs réalisations spatiales aux côtés de leurs activités aéronautiques ou de défense. Astrium exposera notamment une version remaniée de sa capsule ARV - déjà vue à Berlin l'an dernier - ainsi qu'une nouvelle génération de satellite d'observation, proposition de composante optique pour le système militaire européen MUSIS (Multinational Space-based Imaging System). Le Salon devrait être aussi l'occasion d'annoncer quelques contrats ou partenariats.

En revanche, les américains Boeing, Lockheed Martin et Northrop Grumman affecteront leur traditionnel profil bas, et le journaliste spatial aura fort à faire pour rencontrer un interlocuteur dans leurs chalets. L'inédit sera donc plutôt à chercher chez des industriels épargnés par le gigantisme comme l'allemand OHB-System, habituellement guère avare en projets et concepts novateurs, ou l'italien Avio, qui devrait mettre en avant son rôle dans le petit lanceur Vega, un an avant son vol inaugural.

Le lanceur Vega sera d'ailleurs présenté en maquette au 1/10e (3 m de haut) aux côtés du Soyouz (4,5 m) et d'Ariane 5 ECA (5,5 m), sur le statique d'Arianespace. L'opérateur d'Ariane donnera la priorité aux images avec un écran géant et une salle de cinéma pour présenter ses activités et surtout l'avancée du chantier de Soyouz en Guyane.

Projets et nouveautés

Des projets et des nouveautés, il devrait également y en avoir du côté de la Russie, avec un vaste espace coordonné par Roskosmos, où les industriels russes disposeront chacun une grande collection de maquettes dont probablement celle de la sonde Fobos-Grunt chez Lavotchkine, mais surtout la nouvelle famille de lanceurs Rus chez Samara ou, chez Energiya, le nouveau vaisseau PPTS, qui succède au Klipper en vedette il y a deux ans. De même, le Shenzhou chinois devrait figurer en bonne place sur le stand de China Great Wall, mais on y guettera plutôt la possible apparition des lanceurs de nouvelle génération Longue Marche 5 ou du module-laboratoire Tiangong. Sur les stands japonais, la vedette spatiale devrait être le cargo ravitailleur HTV, à trois mois de son premier vol, ainsi que son lanceur H-2B, mais il devrait aussi être possible d'y voir le lanceur américano-japonais GX.

Enfin, le curieux ira visiter le pavillon israélien et le stand de l'agence spatiale ukrainienne NKAU, où il y a toujours quelque chose à apprendre, mais aussi les stands des industriels brésiliens et coréens - voire indiens - où il est parfois possible d'avoir des nouvelles indirectes mais fort instructives sur les programmes spatiaux de ces pays.

© Stefan Barensky (pour flashespace), chroniqueur spatial, arpenteur du salon du Bourget depuis 1987.


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