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Le satellite radar d'observation de la Terre TerraSAR-X lancé pendant le Salon du Bourget 2007 signe 2 années d'exploitation à la fois fructueuses et concluantes avec pas moins de 35 000 images radar de la topographie terrestre, qui ont donné lieu à 50 000 produits de haute qualité à destination des utilisateurs scientifiques et commerciaux.
Les résultats obtenus depuis sont supérieurs aux attentes et permettent à un large éventail d'applications scientifiques et commerciales d'exceller dans leurs domaines d'utilisation.
Ce satellite a été lancé en juin 2007 par
un missile russe reconverti en lanceur (Dnepr) depuis Baïkonour
et 5 jours après son lancement fournissait déjà
des images. Il sera rejoint en orbite par TanDEM-X (TerraSAR-X
add-on for Digital Elevation Measurement), un satellite radar
construit quasi à l'identique qui doit être lancé
en octobre prochain. Les 2 satellites voleront en formation ce
qui permettra de fournir aux utilisateurs des données tridimensionnelles
de façon.
Applications scientifiques et commerciales
Les produits de TerraSAR-X peuvent être déclinés en de nombreuses applications scientifiques et commerciales. L'accent est mis sur les applications liées aux sols comme l'agriculture et la sylviculture, la répartition des terres selon la végétation, l'observation des zones rurales et la cartographie. La glaciologie ou encore les applications maritimes bénéficient également des données radar.
Les trois exemples ci-après illustrent la diversité des applications.
Réactivité en cas de catastrophe naturelle
Les données de TerraSAR-X ont été exploitées à maintes reprises
par les autorités internationales à la suite de catastrophes naturelles,
afin de contribuer à la gestion des situations de crise sur site.
Ces informations permettent notamment de cartographier les zones
inondées et d'évaluer les dommages après les tremblements de terre.
Début novembre 2007, des pluies diluviennes de plusieurs semaines
ont provoqué des inondations dévastatrices dans les Etats de Tabasco
et de Chiapas au Mexique, occasionnant le déplacement d'un million
de personnes et près de la moitié de la population totale du Tabasco.
Plus des trois quarts du territoire de cet Etat, soit près de
25 000 km², se sont temporairement retrouvés sous les eaux. Le
centre d'informations de crise par satellite (ZKI) du DLR a soutenu
l'autorité de protection civile mexicaine (CENAPRED) en fournissant
des cartes d'imagerie satellitaire des inondations. Indépendamment
de la couverture nuageuse, de jour comme de nuit, TerraSAR-X est
en mesure de fournir une imagerie d'une résolution métrique.
Détection avancée des changements dans l'Antarctique et de
l'influence climatique
Grâce au satellite TerraSAR-X, les scientifiques ont pu observer
la fonte d'un gigantesque pont de glace sur le Plateau Wilkins.
Les premiers icebergs se sont en effet détachés le 20 avril 2009.
Les images de TerraSAR-X permettent justement de visualiser ces
icebergs " vêlés " par la calotte glaciaire au niveau des zones
fragilisées qui se forment progressivement depuis les quinze dernières
années. La haute résolution des images du satellite TerraSAR-X
permet d'observer les déformations du Plateau Wilkins jusqu'à
une portée de 100 m, voire plus. Ces informations offrent aux
glaciologues la possibilité de décrire les distorsions avec une
plus grande précision, modèles à l'appui.
Les nouvelles fissures ne sont donc pas visibles sur des images
de résolution inférieure comme celles fournies par les précédents
satellites. Pour reconstituer la séquence chronologique des événements,
il est nécessaire de disposer des images de haute résolution livrées
par TerraSAR-X.
Prévision des embouteillages et suggestion de meilleurs itinéraires
grâce aux informations satellitaires sur le trafic transfrontalier,
indépendamment des conditions météorologiques
Le DLR a amorcé une campagne de tests de plusieurs mois visant
à déterminer la possibilité d'obtenir des informations sur le
trafic par satellite. TerraSAR-X va donc surveiller des tronçons
spécifiques d'autoroutes en Allemagne, en Autriche, en Suisse
et en Californie.
L'objectif de ce projet consiste à élaborer un procédé de saisie
de données de trafic à grande échelle et indépendamment des systèmes
terrestres, de manière à relayer les informations aux différents
fournisseurs de renseignements routiers. Contrairement aux procédés
de mesures utilisés jusqu'à présent, fixes pour la plupart, les
informations recueillies par satellite peuvent fournir des renseignements
à la minute, même sur des routes sans capteurs, et ce quelles
que soient les conditions météorologiques et les frontières. La
technologie ne se limite pas à détecter les zones d'encombrement
du trafic, mais peut également servir à calculer la vitesse moyenne
du trafic autoroutier de façon à pouvoir établir le temps exact
d'un trajet entre embranchements. De telles informations permettront
aux fournisseurs de service d'informations routières de proposer
de meilleurs itinéraires - même en cas de brouillard, de pluie
intense et d'obscurité - grâce à cette toute dernière technologie
radar, qui ne permet toutefois pas la reconnaissance des plaques
minéralogiques des véhicules.
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(22.06.07)
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