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Le premier rapport officiel depuis près de dix ans à évaluer les effets des changements climatiques dans diverses régions des États-Unis confirment les travaux de recherche décrivant la hausse des températures de l'eau et de l'atmosphère, la montée du niveau des océans, la fonte des glaciers, l'intensification des cyclones et de nombreux autres changements qui se produisent à l'heure actuelle. De tels changements continueront de se manifester à l'avenir et auront des effets sur les ressources hydriques, l'agriculture, les zones côtières et la santé.
Intitulé en anglais « Global Climate Change Impacts in the United States », ce rapport a été rendu public le 16 juin lors d'une conférence de presse donnée à la Maison-Blanche par le directeur du service de la politique scientifique et technologique de la Maison-Blanche, M. John Holdren, et par la directrice de l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques (NOAA), Mme Jane Lubchenco.
Le nouveau rapport, dont l'élaboration a duré plus d'un an, « nous dit pourquoi il faut prendre des mesures correctives dès maintenant et pourquoi ces mesures doivent comprendre aussi bien la réduction des émissions mondiales (de gaz à effet de serre) en vue d'atténuer l'ampleur des changements climatiques que des mesures locales d'adaptation afin de réduire les dommages causés par les changements que l'on ne peut plus éviter », a dit M. Holdren.
Ce rapport se fonde en grande partie sur les résultats du programme américain de recherche sur les changements mondiaux lancé en 1989 et que le Congrès a inclus dans la loi de 1990 sur la recherche relative aux changements mondiaux. Treize organismes fédéraux participent à l'exécution de ce programme.
Les changements climatiques en cours
Aux États-Unis, la hausse des températures de l'eau et l'acidification des océans causée par l'absorption du gaz carbonique de l'atmosphère portent atteinte aux récifs de coraux et aux riches écosystèmes qui les font vivre. Ces effets ainsi que d'autres liés au climat sur les écosystèmes côtiers et marins ont de grandes implications pour la pêche et le tourisme.
Les infestations d'insectes et les incendies de forêt sont plus fréquents, et leur fréquence devrait selon les prévisions s'accroître encore plus avec le réchauffement climatique. Les vagues de chaleur deviendront aussi plus fréquentes et plus intenses, ce qui portera atteinte à la santé et à la qualité de la vie. La chaleur extrême aura une incidence sur les transports, les réseaux d'électricité, l'agriculture et l'élevage.
La montée du niveau des océans qui pourrait atteindre 1 mètre avant la fin du siècle et l'augmentation des précipitations constitueront de plus en plus une menace pour les habitations et l'infrastructure situés le long des côtes. L'inondation des zones côtières deviendra plus fréquente et plus grave, et une superficie croissante de ces zones deviendra définitivement submergée du fait de la montée des eaux.
L'accroissement des pluies torrentielles entraînera une augmentation des inondations et des maladies d'origine hydrique, des effets négatifs sur l'agriculture et des perturbations frappant les réseaux de transport, d'électricité et d'alimentation en eau. En été, la réduction du niveau des cours d'eau et l'augmentation de la demande d'eau accroîtra la concurrence entre certaines régions, en particulier dans l'ouest du pays, pour l'alimentation en eau.
En vue de l'établissement de ce rapport, les chercheurs du programme
américain de recherche sur les changements mondiaux ont intégré
leurs travaux avec ceux effectués dans le reste du monde, notamment
ceux du Groupe international d'experts sur l'évolution du climat
(),
dont la principale activité est de fournir régulièrement une évaluation
de l'état des connaissances sur les changements climatiques.
Le rapport le plus récent du GIEC remonte à 2007, et ce groupe prépare actuellement son cinquième rapport qui doit être achevé en 2014.
Les mesures à prendre
Les changements climatiques constituent un phénomène mondial, mais leurs effets sont locaux et régionaux et touchent aussi bien les agriculteurs et les pêcheurs, les responsables de la santé publique, l'alimentation en eau et de l'organisation des secours, les chefs d'entreprise que les simples particuliers.
Au cours des cinquante dernières années, la température moyenne aux États-Unis a augmenté d'environ 1,2 degré, les précipitations se sont accrues de 5 % en moyenne et le niveau des océans s'est élevé le long de la plupart des côtes du pays. Selon le rapport, de tels effets devraient s'aggraver pour la plupart des habitants et des localités au fur et à mesure que le réchauffement climatique s'accentuera.
Les auteurs du rapport classent les mesures que la société peut prendre face aux changements climatiques en deux catégories : atténuation et adaptation.
La première catégorie englobe les mesures visant à limiter les changements climatiques, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique, le méthane, l'oxyde d'azote et les hydrocarbures halogénés ou en enlevant de l'atmosphère certains de ces gaz.
Le rapport ne donne aucune indication sur l'évaluation des techniques d'atténuation ou sur l'efficacité des diverses méthodes. Ces questions font actuellement l'objet d'une étude dans le cadre du « Climate Change Technology Program » de l'État fédéral à laquelle participent la NOAA, l'Agence de protection de l'environnement ainsi que les ministères de l'agriculture, de l'énergie et des transports.
La seconde catégorie intitulée adaptation a trait aux changements à effectuer pour mieux tenir compte des conditions climatiques et écologiques en réduisant les effets néfastes ou en tirant parti de nouvelles possibilités. C'est ainsi qu'un agriculteur peut cultiver des céréales ou d'autres plantes mieux adaptées à un climat plus chaud ou plus sec, une entreprise peut déplacer ses installations situées à l'heure actuelle dans une zone côtière susceptible d'être touchée par la montée du niveau des océans ou par des cyclones et qu'une commune peut modifier son zonage et sa réglementation afin d'interdire toute construction sur des terrains inondables.
L'avenir
Les choix faits au sujet de la réduction des émissions des gaz à effet de serre maintenant et au cours des décennies à venir auront des conséquences de grande ampleur pour ce qui est des effets des changements climatiques, soulignent les auteurs du rapport.
Quelle que soit l'ampleur de cette réduction, certains changements climatiques se produiront à cause des émissions antérieures. Toutefois, la réduction des émissions de gaz carbonique devrait réduire le réchauffement de notre planète au cours de notre siècle et des siècles à venir.
La réduction importante et durable des émissions de gaz carbonique dès que possible pourrait considérablement ralentir le rythme des changements climatiques et atténuer leur ampleur. Elle serait plus efficace qu'une réduction de même grandeur effectuée plus tard.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre qui durent moins longtemps dans l'atmosphère, tels que le méthane, et de certains types de particules, telles que la suie, aurait pour effet de diminuer le réchauffement en quelques semaines dans certains cas.
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