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Les récents survols de Titan par la sonde Cassini ont permis aux
scientifiques de se faire une idée un peu plus précise de cet objet.
Additionnés aux résultats de Huygens, les chercheurs se disent confiants
sur leur capacité à mieux comprendre l'origine et l'évolution de
cette lune de Saturne et par similitude comprendre une partie de
l'histoire primitive de la planète Terre. Confiance d'autant plus
renforcée que Cassini doit revisiter plusieurs fois Titan tout au
long de sa mission. Au terme des 45 survols prévus, si seulement
1% de la surface aura été sondée c'est environ 40 % de la surface
qui aura été balayée par le radar installé sur Cassini.
Bien que les données rapportées sur Terre ne contiennent aucune
information 'surprenante', elles confirment nos premières impressions
sur cet objet. Surtout elles décryptent mieux l'atmosphère de Titan
qui apparaît très complexe et dont la compréhension des mécanismes
qui l'animent aura des répercussions sur des recherches menées sur
Terre et qui touchent des domaines aussi vastes que l'apparition
de la vie et la problématique de la diminution de l'ozone dans l'atmosphère.
Titan et la Terre sont les deux seuls objets du Système Solaire
à posséder une atmosphère riche en azote. Mais le second élément
le plus abondant dans l'atmosphère de Titan est le méthane et non
pas l'oxygène
comme c'est le cas pour l'atmosphère terrestre. Cette analogie avec
la Terre est remarquable dans le sens où elle va renseigner les
scientifiques sur de nombreux aspects de la Terre primitive. En
effet, la chimie primitive à l'œuvre sur Titan peut fournir des
indices sur l'origine des matériaux (les fameuses briques du vivant)
qui donneront naissance à la vie sur Terre, il y à environ 3,45
milliards d'années.
Mosaïque de Titan. Images acquises dans
l'infrarouge. (Crédits NASA / JPL / Space Science Institute)
D'autres données acquises, dans les zones comprises entre 450 et
1600 km au-dessus de la surface, caractérisent un peu mieux l'atmosphère
de Titan. Des mesures de température et des profils verticaux notamment
fournissent une valeur sur le niveau de l'abondance des principaux
constituants de l'atmosphère montrent quelques similitudes avec
l'atmosphère de la terre de sorte que les scientifiques veulent
confronter leurs modèles sur la problématique du trou dans la couche
d'ozone au-dessus de l'Antarctique aux caractéristiques de l'atmosphère
titanesque. Enfin, des cycles saisonniers existent. Ils sont confirmés
par la comparaison des données acquises par Voyager lors de son
survol au début des années 80 et celles de Cassini-Huygens.
Concernant la surface de Titan, pas de révolution. Plus Cassini
cartographie sa surface, environ 1 pourcent l'est déjà et plus ses
observations radar montrent une surface complexe, jeune et à l'évidence
très peu cratérisée. Cette absence de cratères visibles pourrait
s'expliquer par un processus de re-surfacing. Des dispositifs qui
laissent à penser que des écoulements de surface se produisent et
l'on aperçoit des sortes de dômes que les chercheurs lient à une
activité volcanique de type cryo-volcanisme.
Enfin, les scientifiques ont tenté de savoir comment l'atmosphère
de Titan réagit à l'entrée des particules énergiques envoyées pat
la magnétosphère de Saturne. Ce processus a des conséquences directes.
Il fournit une source d'énergie pour la production continue des
hydrocarbures, des nitrites et des aérosols complexes de l'azote
et du méthane atmosphériques.
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