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La nouvelle de la NASA vise à terme à coloniser
l'espace compris entre la Terre et la planète Mars. Consciente de
l'effort financier considérable à faire ces prochaines décennies,
la NASA a décidé de soutenir bon nombre de projets développés sous
fonds privés, quitte à prendre une participation minoritaire de
façon à accélérer cette colonisation et rendre l'accès à l'espace
aussi simple et fiable que bon marché.
S'il est évident que les grosses infrastructures orbitales et qu'un
système de transport, le
en l'occurrence, resteront sous l'entière responsabilité de la NASA
et du gouvernement des Etats-Unis, il est probable que la NASA décide
d'utiliser des services de transports spatial, de fret mais également
de passagers qu'elle n'aurait pas développés et encore moins construits.
L'orbite basse terrestre
Bien que le retour sur la Lune et l'envoi de la première mission
habitée vers Mars soient les objectifs les plus emblématiques des
nouveaux programmes, l'utilisation par l'homme de l'orbite basse
terrestre doit connaître une progression fulgurante en raison de
nouveaux marchés qui apparaissent et de l'achèvement de la construction
de la Station spatiale internationale. L'orbite basse sera également
le point de départ de la plupart des missions habitées vers la Lune
et Mars mais également d'astéroïdes. Les vaisseaux nécessaires à
ces voyages seront assemblés sur cette orbite.
Mais c'est surtout grâce à l'industrie du tourisme spatial que l'on
assistera à de fréquents allers-retours. Les premiers vols orbitaux
sont prévus ces prochaines années et déjà l'on peut séjourner à
bord de l'ISS une semaine. Mais des projets plus ambitieux existent
tels que la construction d'un hôtel spatial ou de petites stations
orbitales un peu comme les sous-marins de poche qui sillonnent les
mers du globe.
Enfin, de nombreuses firmes, essentiellement américaines, développent
des systèmes de lancement des plus modiques capables de placer en
orbite de petites charges utiles répondant ainsi aux attentes d'industriels
mais surtout de scientifiques qui souhaitent valider, confronter
leurs expériences au vide spatial mais dont les capacités financières
ne leur permettent pas d'utiliser les moyens étatiques ou ceux des
opérateurs de lancement traditionnels.
Bref on le voit, ce foisonnement d'idées est à même de favoriser
l'émergence de nouvelles technologies dites de rupture que seule
la compétition économique est capable de générer dans un laps de
temps assez court.
Dream Chaser
Le projet de véhicule spatial Dream Chaser de la firme américaine
est intéressant pour la NASA. D'une part il répond à un cahier des
charges pour le transport d'un équipage d'au moins six personnes
en orbite basse mais surtout il est bien avancé. D'ailleurs la firme
collabore depuis longtemps avec l'administration américaine mais
également avec le de la NASA avec qui il travaille activement
dans le développement de nouveaux lanceurs à faibles coûts.
Ce véhicule spatial de transport de passagers réutilisable estmû
par une propulsion hybride. Il est conçu pour des missions
en orbite basse autour de la Terre et sera capable de rejoindre
la Station spatiale internationale. L'engin est conçu pour transporter
jusqu'à 6 passagers. Son système de propulsion utilise des ergols
à base de tetraoxyde d'azote et d'extraits de caoutchouc, à l'instar
du SpaceShipOne.
Des vols d'essais habités orbitaux sont prévus d'ici 2010 et dès
2008 SpaceDev prévoit des vols habités sub-orbitaux.
Bien que SpaceDev destine son engin au marché du tourisme spatial
et de celui de la recherche scientifique sous fonds privés, la NASA
étudie la possibilité de l'utiliser pour le transport de fret dans
un premier temps puis d'astronautes.
Il ne s'agira pas d'un engin novateur et encore moins un engin adoptant
des technologies dites de rupture. La firme américaine prévoit d'utiliser
des technologies et des concepts éprouvés disponibles sur étagère.
Cette solution vise à développer et mettre l'engin sur le marché
rapidement et à un coût bien moindre.
L'accès à l'espace
Si SpaceDev pousse plus en avant son projet d'engin spatial, il
est probable que la NASA soutienne son développement plus fermement
qu'elle ne le fait aujourd'hui de façon à garantir l'accès à l'espace
à ses astronautes entre 2010 et 2014. Explications
Selon les projections les plus optimistes de la NASA, le véhicule
d'exploration avec équipage (CEV) doit entrer en service en 2014
soit quatre années après l'arrêt de l'exploitation des navettes
spatiales une fois l'achèvement de la construction de la Station
spatiale internationale terminé. Pendant ces quatre années, la NASA
dépendra de la Russie pour rejoindre la Station. Déjà des tensions
existent entre les deux grandes puissances sur la fourniture des
capsules habitées russes Soyouz utilisées comme véhicules de secours
des équipages de la Station. La Russie souhaitant que les américains
participent au financement de leur construction car d'ici quelques
années, ce n'est plus un seul vaisseau qui devra rester amarré en
permanence à l'ISS mais deux.
Bref on image mal les Américains dépendre de l'agence spatiale russe
pendant ces 4 années, voire plus. Il n'est pas exclu d'une part
que les navettes spatiales soient de nouveau clouées au sol ces
prochaines années voire remisés purement et simplement si un accident
mortel ou une défaillance significative devait affecter la flottille
et d'autre part que le CEV soit livré avec 1 ou 2 années de retard.
Son développement peut s'avérer plus complexe, le budget ne pas
suivre. On le voit la NASA peut se trouver sans véhicule spatial
pendant plusieurs années. Or, le Dream Chaser peut être en service
dès 2010.
SpaceDev
Fondée en 1997, SpaceDev crée et vend des produits et des solutions
spatiales accessibles et innovatrices au gouvernement US et aux
entreprises commerciales. Les produits et solutions de SpaceDev
incluent la conception, la fabrication, le marketing et l'exploitation
des micro et nano-satellites, des moteurs hybrides de manoeuvre
et transfert en orbite (MTVs), mais aussi des lanceurs suborbitaux
et orbitaux basés sur des moteurs hybrides.
SpaceDev a également participé à la conception du système hybride
de propulsion de ,
le premier véhicule spatial entièrement réalisé sous fonds privés
qui a récemment accompli avec succès son premier vol.
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