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La découverte de traces de méthane (CH4), notamment par Mars Express,
dans l'atmosphère martienne laisse perplexes les scientifiques qui
ont bien du mal a déterminer son origine. Bien que la quantité découverte
sur Mars soit somme toute assez dérisoire, environ 10 particules
par million (PPM) dans l'atmosphère, les conditions martiennes font
que ce gaz ne peut pas subsister plus de 600 ans. Cela signifie
que le méthane est produit d'une façon ou d'une autre et que cette
source doit générer au moins 150 tonnes chaque année, quantité minimale
pour que les instruments de Mars Express détectent ces 10 PPM dans
l'atmosphère.
Cependant, il n'y a pas cinquante hypothèses pour expliquer sa .
Elle peut s'expliquer soit par une activité volcanique ou hydro
thermique ou, pourquoi pas, liée à la présence d'une forme de vie
! Sur Terre le méthane est un sous-produit du métabolisme biologique.
Autant d'ire, qu'il s'agit d'un marqueur biologique. Le méthane
serait ainsi produit par des bactéries productrices de ce gaz. Enfin
dernière hypothèse, mais bien moins probable, le méthane détecté
proviendrait d'une comète qui se serait écrasée il y a quelque centaines
d'années.
On en serait resté là si une équipe de scientifiques n'avait pas
émis une nouvelle hypothèse, tout à fait crédible, pour expliquer
l'origine de ce gaz.
Cette hypothèse se base sur des mesures d'échantillons d'eau souterraine
prélevés en Afrique du Sud, dans le bassin de Witwatersrand qui
abrite des roches sédimentaires vielles de plus de 2,9 milliards
d'années. Les scientifiques voulaient découvrir la source du méthane
dans ce bassin.
Ils proposent qu'un processus non biologique, c'est-à-dire abiologique
soit responsable des émissions de méthane détectées dans l'atmosphère
martienne. Une source radiolytique d'hydrogène (H2), réagissant
biologiquement ou abiologiquement avec du CO2 dissous dans de l'eau
interstitielle, pourrait former le méthane à fleur de terre et expliquer
la présence des traces de ce gaz sur Mars aujourd'hui. L'hydrogène
radiolytique se forme quand le rayonnement provenant de la désintégration
naturelle des éléments radioactifs collisionne des molécules d'eau,
les transformant en hydrogène et oxygène.
Les mesures du rapport du méthane à l'hélium, à l'hydrogène et à
l'éthane ainsi que la composition isotopique du carbone et de l'hydrogène
composant le méthane et l'éthane durant les changements journaliers
et saisonniers ont pu aider à distinguer entre les sources de méthane
non biologiques et biologiques.
Les scientifiques indiquent également qu'un instrument bien spécifique
envoyé sur Mars, à bord d'un rover, serait capable de découvrir
l'endroit où les émissions de méthane sont localisées et y mener
des expériences qui pourraient en découvrir l'origine.
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