18.05.06 |
La vie :
où, quand, comment ? |
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Où en est la recherche sur l'existence des extraterrestres ? À cette
question si excitante, un très sérieux colloque 'bilan et prospectives'
du
(Centre national de la recherche scientifique, France) apportera
une réponse entre le 22 et le 24 mai prochains.
Cela va se passer à Orléans. Le Colloque national d'exobiologie
y réunira tous les spécialistes français de la vie en dehors de
notre planète. Avec un objectif : dresser un bilan des activités
du GDR (groupement de recherche du CNRS) «
», lequel coordonne les travaux menés sur le territoire national
dans ce domaine aux frontières des sciences de la vie et de l'Univers.
À dire vrai, « l'exobiologie » n'a pas pour seul centre d'intérêt
les organismes vivant en dehors de la Terre. Depuis son invention,
le terme a élargi sa définition. Il désigne aujourd'hui l'étude
de la vie dans l'Univers. C'est que celle-ci n'ayant pas encore
été détectée ailleurs que sur notre planète, les scientifiques de
cette discipline doivent consacrer leurs efforts à la débusquer
ou à élaborer de nouveaux procédés adaptés à cette chasse. Or, cette
tâche passe par une meilleure connaissance des conditions dans lesquelles
la vie est apparue et s'est développée dans le seul environnement
dont nous sommes certains qu'il l'abrite : la Terre.
Le GDR « Exobio » reflète cette approche en miroir. Créée en 1999,
puis renouvelée en 2003, cette fédération d'équipes, cofinancée
par le département
des sciences de l'Univers (SDU) du CNRS et par le (CNES), articule son action autour
de quatre axes, dont chacun vise à répondre à une question précise.
Quatre questions fondamentales, quatre indices à découvrir, pour
mieux nous préparer à la première rencontre du troisième type…
Question 1 : Quels étaient les ingrédients de la vie primitive
?
Les chercheurs estiment que Luca, l'ancêtre commun à tous les êtres
vivants, est apparu sur Terre il y a entre trois et demi et quatre
milliards d'années. Aussi les scientifiques se demandent-ils où
et comment ont été élaborées les molécules organiques à l'origine
des protéines et des acides nucléiques primitifs ayant conduit à
l'apparition de ce premier organisme. Certains souhaitent déterminer
si elles ont été synthétisées dans l'espace, avant de rejoindre
la Terre enfermées dans des micrométéorites ou des comètes. D'autres
suspectent les « fumeurs noirs », sortes de geysers des sources
hydrothermales des dorsales océaniques, d'en avoir été les producteurs.
Mais dans quelles conditions ? Grâce à la sonde Huygens de l'Esa,
qui a atterri en 2004 sur Titan, les astronomes ont eu accès à une
planète bloquée à un stade précoce de son évolution. Mais le satellite
de Saturne est différent de la Terre primitive. Aussi les géologues
cherchent-ils à reconstituer le climat de l'enfance de notre planète
en effectuant des carottages et en développant des modèles. Si la
majorité pense depuis plusieurs décennies que l'atmosphère était
composée de gaz carbonique, certains affirment qu'elle aurait pu
contenir du méthane en proportion notable. Enfin, les chercheurs
ont récemment découvert que les océans se sont formés plus tôt qu'ils
ne le pensaient : il y a environ 4,3 milliards d'années alors que
la Terre n'est âgée que de 4,56. Ces surfaces liquides étaient-elles
acides ? Chaudes ou froides ?
Question 2 : Comment Luca est-il né de quelques molécules ?
Les acides aminés et les nucléotides qui composent les protéines
et les acides nucléiques sont les briques élémentaires de la vie.
Alors que l'on peut en fabriquer des milliers différents, la vie
sur Terre ne fait appel qu'à vingt acides aminés et à quatre nucléotides.
De plus, en observant ces dernières molécules, les biologistes sont
frappés par leur grande complexité et fragilité. Aussi se demandent-ils
aujourd'hui si Luca – l'ancêtre primitif – n'est pas, lui-même,
le résultat d'une évolution biologique. Luca descendait-il d'un
organisme fait d'acides nucléiques moins élaborés ?
Question 3 : Par quels moyens débusquer la vie ?
Si la vie existe ailleurs dans notre système solaire, alors elle
est certainement de nature microbienne. Comment débusquer ces tout
petits organismes ? Les scientifiques veulent pouvoir détecter sans
ambiguïté la trace de bactéries dans des fossiles anciens. Ils travaillent
également à identifier des « biomarqueurs », des indicateurs moléculaires
ou isotopiques, qui une fois quantifiés dans un échantillon démontreraient
l'existence d'une activité biologique passée ou présente. Autre
défi : cibler les types d'environnements susceptibles d'abriter
la vie. Cette tâche passe par une meilleure connaissance des conditions
où celle-ci est possible sur Terre. Et donc par l'étude des organismes
habitant ses contrées les moins accueillantes. Une traque des «
extrêmophiles » qui transporte les spécialistes du CNRS des sources
hydrothermales des dorsales océaniques jusqu'au désert d'Atacama
au Chili, en passant par le lac de Vostok sous la banquise antarctique
!
Question 4 : Où chercher ?
Outre l'analyse des poussières de comètes des missions Stardust
(Nasa) et Rosetta (Esa) en 2014 ou, celle, à plus long terme, d'échantillons
de Mars rapportés sur Terre par Mars Sample Return (Nasa), les astronomes
ont des projets. Parmi les corps du système solaire, ils voudraient
en explorer deux : Mars et Europe. Pour le premier, ils planchent
avec l'Esa sur la mission Exomars, consacrée à l'exobiologie. Pour
le second, ils ont mis en place un groupe de travail européen chargé
d'imaginer l'instrument qui sera capable de déterminer si l'océan
interne du satellite de Jupiter abrite ou non des habitants. Enfin,
les scientifiques s'intéressent à la vie sur les exoplanètes. Une
vie qui sera peut-être découverte par la future mission Darwin (Esa)
qui leur sera consacrée.
© Vahé Ter Minassian / CNRS
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