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L' de la NASA vient d'octroyer quelques milliers
de dollars à Daniella Della-Giustina et Rigel Woid, deux étudiants
de l', de façon à les aider à pousser plus en avant leur
projet.
Découvrons le projet de Daniella Della-Giustina
Un astéroïde pour rejoindre Mars
Parmi les contraintes d'un voyage vers Mars, celles liées à la sécurité
des équipages sont un sujet de préoccupations majeurs. Lire à ce
sujet notre article sur le . Ce problème des radiations n'est
pas nouveau. Lors de l'épopée Apollo des années 60 et 70, la NASA
en était bien consciente. Mais, les astronautes étaient exposés
pendant seulement quelques jours. Or, dans le cas d'une mission
vers Mars, le problème est tout autre. Au bas mot, le voyage aller
peut durer de 6 à 10 mois et autant pour le voyage du retour.
Ce temps d'exposition est suffisamment élevé pour qu'une solution
soit trouvée avant l'envoi d'une première mission habitée sur Mars.
Si en orbite basse (- de 500 km d'altitude) les Ceintures de Van
Allen protègent les astronautes des particules du rayonnement cosmique
et celles du vent solaire, ce n'est plus le cas au-delà. Ses explorateurs
seront alors exposés pendant plusieurs mois à un bombardement incessant
qui peut avoir des effets néfastes sur leur santé. Dans des cas
extrêmes, les particules libérées lors d'éruptions solaires sont
capables de tuer un équipage.
Les radiations spatiales
Les sources de radiations sont connues. Il s'agit des Ceintures
de Van Allen, celle-la même qui protègent la Terre du rayonnement
cosmique, du Soleil qui souffle en permanence un vent de particule
dans toutes les directions du Système Solaire et de ses soubresauts
d'activité et enfin, le rayonnement cosmique.
Une traversée rapide des Ceintures de Van Allen limite l'exposition
des astronautes à leur radiation ce qui amoindrit de fait leurs
effets. Le vent solaire qui souffle en permanence à travers
tout le Système Solaire, n'est pas ce qui inquiète le plus la NASA,
au contraire des éruptions solaires qui libèrent dans le
milieu interplanétaire une quantité de particules très énergétiques
susceptibles d'affecter gravement la santé des astronautes. Reste
que ces éruptions sont très localisées et surtout prévisibles. Une
éruption envoie dans l'espace un flux de particules dans une seule
direction et peut ne pas affecter un équipage en route vers Mars.
La météorologie du Soleil mise en en place ces dernières années
permet des prévisions assez fiables des pics d'activités du Soleil
et donc d'anticiper sur des éruptions que l'on sait liées à l'activité
du Soleil. Enfin, les satellites dédiés à l'observation du Soleil
sont en mesure de prévenir la Terre dès leur apparition ce qui peut
laisser le temps aux astronautes de prendre des mesures appropriés
comme se réfugier dans la pièce la mieux protégée du vaisseau
et/ou d'orienter le vaisseau de façon à l'exposer au minimum au
flux de particules attendus.
Très difficile de se protéger
A vrai dire, il n'existe pas de solutions techniquement acceptables
pour protéger les astronautes de ces radiations à moins d'envisager
un blindage de plusieurs mètres d'épaisseur ! Le blindage de quelques
centimètres d'épaisseur qui équipera l'engin spatial sera conçu
avant tout pour protéger l'équipage contre les impacts de micrométéorites.
Il sera dérisoire face aux rayons cosmiques. Une pièce centrale
du vaisseau sera vraisemblablement aménagée pour les protéger des
événements les plus critiques. Mais la seule solution viable est
encore une exposition minimale. Autrement dit, le voyage entre les
deux planètes devra être aussi rapide que possible.
Un pronostic vital pas engagé
Mais, ne soyons pas non plus trop alarmistes Si les risques encourus
par les astronautes sont indéniables, il n'en reste pas moins que
le pronostic vital des astronautes n'est pas engagé sauf dans des
situations bien précises et qui ne sont pas non plus la norme habituelle.
Si les premiers symptômes contraignants n'apparaissent qu'entre
75 et 200 rems (fonction de la personne), la situation ne devient
critique qu'à partir d'une dose supérieure à 300 rems, où la mortalité
peut apparaître. A 1000 rems la dose est mortelle.
Or, un voyage aller retour vers Mars et le séjour sur la planète
soumettrait l'équipage à un rayonnement de 50 rems, augmentant ainsi
la probabilité de mourir d'un cancer d'un petit %. On est loin des
doses mentionnées ci-dessus.
L'étudiante Daniella Della-Giustina de l' propose d'utiliser un des nombreux astéroïdes croisant
entre les deux planètes pour protéger les astronautes des radiations.
Pour cela, l'engin se poserait à la surface de l'astéroïde qui agirait
alors comme un bouclier des plus imperméables aux radiations. Bien
que ce profil de mission puisse allonger la durée d'un voyage vers
Mars, les astronautes profiteraient de cette situation pour non
seulement explorer l'astéroïde mais surtout exploiter ses ressources
naturelles. On peut penser qu'ils essayeront d'excaver la glace
de façon à récupérer de l'eau liquide ou encore séparer les molécules
d'oxygène de façon à les utiliser pour fabriquer du carburant, si
nécessaire et si ce carburant est à base d'oxygène.
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