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Des observations radar ont permis de démontrer qu'au moins une partie
du noyau de Mercure est liquide. Cette découverte à priori anodine
pour la plupart d'entre nous marque une avancée significative dans
la compréhension de cette planète, la plus proche du Soleil, et
par ricochet sur la formation des planètes du Système Solaire.
La petite structure interne de la planète était une énigme, notamment
depuis la surprenante découverte il y a 30 ans d'un champ magnétique
interne par Mariner 10, une sonde de la NASA qui la survola en 1974
et 1975. L'explication la plus répandue à la présence d'un champ
magnétique est l'existence d'un noyau liquide, comme sur la Terre.
Or, avec une masse égale à environ 5 pour cent de celle de la Terre,
les scientifiques ont toujours pensé que la planète devait s'être
refroidie au point de n'avoir plus qu'un noyau solide ou du moins
dépourvu de mouvements de convection à l'origine du champ magnétique.
Cette théorie était renforcée par le fait que Vénus n'a pas un tel
champ et certaines observations indiquent que Mars et la Lune n'en
ont eu un que par le passé.
Notez que la découverte s'est faite en utilisant une technique appelée
" interférométrie des tavelures ", où des irrégularités ou tavelures
sont détectées dans le signal radar renvoyé par la planète visée,
pour sonder la dynamique de la rotation de Mercure. En se basant
sur ce qu'ils ont appris de l'axe de rotation, de l'oscillation
et de l'orbite de la planète, les auteurs suggèrent que le manteau
de Mercure se comporte indépendamment de son noyau partiellement
fondu.
L'existence d'un noyau liquide (ou partiellement liquide) plusieurs
milliards d'années après la formation de la planète signifie qu'il
contient un élément plus léger, vraisemblablement du souffre qui
expliquerait cet état. De fait, mieux comprendre la composition
chimique de la planète peut fournir aux scientifiques des indices
sur les processus de formation des planètes du Système Solaire et
partant de là comprendre comment des mondes habitables peuvent se
former et évoluer autour d'autres étoiles.
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