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14.05.09 |
L'innovation
: La garantie du succès scientifique d'Herschel et Planck |
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Avec le lancement d'Herschel et de Planck, parachève huit années d'intense coopération avec
l'ESA, la communauté scientifique et l'une des plus grandes équipes
industrielles jamais réunies sur un projet de cet ordre.
Jean-Jacques Juillet, le Directeur des programmes observation optique
et science chez , revient sur 'ce projet qui nous a contraint
à de réelles innovations' parce que Planck sera le satellite
'le plus froid jamais lancé' et Herschel le plus grand
observatoire spatial d'imagerie jamais réalisé.
Planck
Pour parvenir à observer le rayonnement fossile dont la température
est de 2,725 K (-270,435°C) et déceler les infimes variations de
température qu'il comporte et qui n'excèdent pas 0,002°, Planck
se doit d'être refroidi dans ce même ordre de grandeur. Or, comme
l'explique J-J. Juillet, l'industrie spatiale n'avait 'jamais
construit de satellite aussi froid'. Avec des températures
de fonctionnement proches du zéro absolu, TAS 'a du innover
au niveau de la cryogénie' et concevoir un système de refroidissement
passif et actif qui fait appelle à des 'technologies complètement
nouvelles'.
3 écrans thermiques
Le système passif se compose de 3 écrans thermiques en aluminium
situé entre le télescope et la plateforme. 'Il s'agit d'un
concept entièrement nouveau' qui a été conçu spécifiquement
pour Planck. Jusqu'à présent, 'nous utilisions des matelas
multicouches constitué de feuille d'aluminium dorées'. De
cette façon, la charge utile est installée sur la face qui pointera
en permanence à l'opposé du Soleil. 'Elle est séparée du module
de service par ces 3 écrans de protection thermique' ce
qui permet de maintenir le télescope à moins de 60 K (-213°C).
Refroidisseurs
Quant au refroidissement actif du satellite, il est 'assuré
par des refroidisseurs qui ont pour mission de faire baisser encore
plus cette température'. Jusqu'à 4 K, voire 0,1 K pour les
bolomètres de l'Instrument à Haute Fréquence (HFI). Ils n'ont pas
été construits par Thales Alenia Space mais fournis par l'Agence
spatiale européenne. 'Il a fallu les intégrer à la plateforme
du satellite et s'assurer dans une série d'essais que toute la chaine
cryogénique fonctionnait'. TAS a pour cela utilisé les installations
du où 'nous avons pu descendre la température
du satellite à -273,05°C (à 0,1°C du zéro absolu) pour la partie
la plus froide'. Une température maintenue durant deux semaines,
ce qui représente un défi technique de très haut niveau. C'est en
effet la seule fois que la chaîne complète de refroidissement du
satellite Planck a été testée sur Terre avant son lancement.
Ondes millimétriques
Planck observera l'ensemble du ciel dans le domaine des ondes millimétriques,
c'est-à-dire entre l'infrarouge et les ondes radio. 'Pour
s'assurer des performances du satellite dans ce domaine, il a fallu
le tester'. La chambre anéchoïde de , actuellement utilisée par les satellites de télécommunications
à la fréquence de 40 gigahertz n'était pas dimensionnée pour le
faire. Or, pour Planck, le défi 'c'était de monter à 300 gigahertz'
! Il a fallu l'adapter et développer des moyens de mesures spécifiques.
'Ce qui a été fait avec succès'.
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Planck
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Vue en coupe du satellite
Crédit
ESA
(image AOES Medialab) |
Dans la chambre de l'ESTEC
(mars 2008)
Crédit
ESA |
Test du modèle de qualification au Centre spatial de
Liège (2006)
Remarquez les 3 écrans thermiques
Crédits
Thales/ESA/Sutdio Bazile |
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Herschel
Le d'Herschel est évidemment la pièce maitresse de ce
télescope spatial. 'Il est le plus grand jamais réalisé à
ce jour pour un satellite'. Construit par en coopération avec ,
ce miroir de 3,5 m est fait de carbure de silicium. La maitrise
de cette technologie a permis de limiter son poids à seulement 350
kg. A titre de comparaison, Hubble est doté d'un miroir de seulement
2,4 mètres de diamètre et qui pèse trois fois plus.
Comme nous le rappelle J-J. Juillet, 'Herschel est en quelque
sorte un super ISO' D'ailleurs il reprend certaines des
technologies qui ont fait d'ISO un succès technique et scientifique
(1995-1998).
Cryostat
Large et haut de 3 mètres, le cryostat d'Herschel est identique
dans son principe à celui d'ISO à la différence que le télescope
ISO avait pu être entièrement logé à l'intérieur du cryostat grâce
à la taille de son miroir (de 70 cm de diamètre seulement). Ce qui
n'est pas le cas avec le miroir de 3,5 m d'Herschel qui sera situé
à l'extérieur et face au cryostat.
Pour Thales Alenia Space, 'la difficulté a été de le rendre
le cryostat plus efficace', en ligne avec les spécifications
et les objectifs de la mission. Sa durée de vie est bien plus longue
'4 ans contre 18 mois pour ISO' et, il a été adapté
à l'orbite d'Herschel très différente de celle d'ISO.
Saut technologique
Par rapport à ISO, le saut technologique est significatif même 's'il
y a moins d'innovations qu'avec Planck'. Mais après tout,
'tout est dans le détail' comme le souligne J-J. Juillet
! Ainsi, la conception globale du satellite répond à 'une
multitude de contraintes' comme celles imposées par les
panneaux solaires. Beaucoup plus grands et chauds que ceux et d'ISO
leur mise au point a posé quelques problèmes liés à cette température
élevée (jusqu'à 130°C) au niveau de la tenue mécanique et des cellules
solaires. Comme avec ISO, ils jouent également le rôle de pare-soleil.
Autre souci, il a fallu s'assurer que le miroir primaire 'soit
à la température la plus basse possible avec le moins de lumière
parasite possible'.
D'ISO à Herschel
L'observatoire spatial dans l'infrarouge (ISO) a été lancé en novembre
1995 par une fusée Ariane 4 depuis le Centre spatial de Kourou.
Il a fonctionné bien au-delà des espérances, jusqu'en mai 1998 date
à laquelle les réserves d'hélium nécessaires au refroidissement
de ses instruments se sont épuisées. Il était alors du titre de
satellite infrarouge le plus sensible jamais lancé.
ISO laisse un riche héritage. Ses résultats ont eu une influence
sur la plupart des domaines de l'astronomie, pour ainsi dire des
comètes à la cosmologie. Si certains de ses résultats ont permis
de répondre à des questions que se posaient les scientifiques, d'autres
ont suscité de nouvelles interrogations qu'Herschel aidera à y voir
plus clair.
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Herschel
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Vue en coupe du satellite
Crédit
ESA
(image AOES Medialab) |
Préparation du satellite aux tests accoustiques
(ESTEC, juin 2008)
Crédits
ESA / le Floc'h |
Le cryostat d'Herschel
Crédit
ESA |
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