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L'expérience russe de science de la vie Biorisk-MSN, installée à l'extérieur de la Station spatiale de juin 2007 à juillet 2008, livre ses premiers résultats. Ce type de recherche vise à mieux comprendre le comportant des organismes vivants de façon à voir comment protéger l'homme du rayonnement spatial lorsqu'il voyagera vers Mars et au-delà.
Biorisk-MSN contenait des larves de moustiques, des spores de champignons et des microorganismes. Cette expérience a été installée sur Pirs, le Port d'amarrage russe sur lequel peuvent s'amarrer les vaisseaux russes Soyouz et Progress et également la navette spatiale américaine. Elle a été exposée au vide spatial pendant un peu plus de un an, de juin 2007 à juillet 2008. Pour les scientifiques russes, ils s'agissaient de voir comme le rayonnement spatial peut influer sur les organismes vivants pendant de longue période.
Ramené sur Terre, l'analyse des échantillons a révélé de très bonnes surprises. Plus de 80% des larves de moustiques ont survécu après plus d'un an baigné dans le milieu interplanétaire. Ces larves ont non seulement réussi à survivre, mais elles ont également rétablie leur métabolisme ce qui signifie, d'après les chercheurs russes qui ont étudié ces larves, que les métazoaires peuvent vivre dans l'espace. Il s'agit d'organismes animaux formés de plusieurs cellules, par opposition aux protozoaires, qui sont formés d'une seule cellule.
Enfin, un des aspects de cette étude portait sur la cryptobiose de ces larves qui, par la force des choses ont été contraintes d'adopter un état de vie ralentie en raison d'une part d'une absence totale de nourriture pendant toute la durée de l'expérience et d'autre part des variations extrêmes de température (allant de -150° à l'ombre de l'ISS à +60° sur sa surface éclairée, voire 110° selon les caractéristiques de la surface). La cryptobiose permet à certaines espèces appartenant à des groupes divers de résister à des conditions de vie inhabituelles, pendant parfois de très longues durées. L'organisme en cryptobiose montre des modifications structurales considérables, ainsi qu'une réduction de son activité métabolique au point que celle-ci soit dans certains cas indécelable.
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