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La mission ExoMars de l' a été revue complètement pour des questions
de financement. L'Europe étant dans l'incapacité à financer ce programme
phare de l'exploration robotique de Mars, les responsables de la
mission ont été contraints à réduire la voilure.
Un budget multiplié par 2
Initialement, le programme ExoMars bénéficiait d'un financement
de 650 millions d'euros (2003). Le coût du projet a été évalué à
1 milliard en 2007 avant d'être revu à la hausse en 2008 quand Thales
Alenia Space, responsable industriel du projet, l'a finalement estimé
à 1,2 milliards d'euros. A la sortie de la ministérielle de l'ESA
en novembre 2008, seuls 850 millions d'euros avaient été trouvés.
Aucun Etat membre de l'ESA ayant souhaité augmenter sa participation
ou financer ce déficit, l'Agence avait alors été contrainte de reporter
le lancement de la mission à la fenêtre de tir suivante (de 2013
à 2016). Début 2009, le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques
Dordain, se voulait
devant la presse, estimant possible une solution à ce problème de
financement à travers un partenariat technique et/ou scientifique
avec la NASA et/ou Roscosmos.
L'augmentation par 2 du coût de la mission contraint donc les responsables de la mission a débarquer le paquet géophysique, d'abandonner le bras robotisé, de restreindre l'utilisation du foret de 2 m et de confier le lancement du rover à une Atlas-5 de Lockheed Martin (United Launch Alliance) et non plus à Ariane 5 comme prévu.
Les grands objectifs de la mission n'ont pas changé. Il s'agit toujours de chercher des traces de vie éteinte ou active et de mieux comprendre les dangers auxquels s'exposera l'homme lorsqu'il débarquera sur Mars.
Le paquet géophysique débarqué
Dénommée station Humboltd, le paquet géophysique est une suite de 11 instruments (30 kg) qui devaient étudier l'intérieur de Mars, caractériser son environnement et mesurer l'orientation et la rotation de la planète pour comprendre son évolution et son habitabilité. Cette station devait embarquer le sismomètre conçu par Ph. Lognonné pour la mission Net lander du CNES, abandonnée en 2003 qui ne désespère pas de le voir poser sur …la Lune. A suivre donc.
Utilisation restreinte du foret
Concernant la foreuse, ingénieurs et scientifiques ont convenu de restreindre son utilisation. Cet instrument est conçu pour forer la surface martienne sur 2 m de profondeur. Il est équipé pour cela de 4 sections de 50 centimètres chacune. Il a été décidé qu'une seule section sera utilisée pour forer le sol martien, soit 50 centimètres. C'est seulement à la fin de la mission que l'on tentera d'utiliser 2 sections pour forer à 1 mètre de profondeur.
Cette décision s'explique par notre incapacité à déterminer le taux de résistance de la surface qui sera forée et un risque élevé de dysfonctionnement du foret qui pourrait casser ou ne pas réussir à remontrer à la surface les échantillons pour analyse.
Seule bonne nouvelle, l'intérêt de la NASA pour la mission n'est pas remis en cause comme le montre la fourniture du lanceur et le fait que l'étage de croisière (le carrier) utilisé pour transporter le rover de la Terre à la Mars sera équipé d'un relais de données et d'une petite suite d'instruments.
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