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La surface
de Titan possède des similitudes avec celle de la Terre |
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Les dernières images rendues publiques par la NASA montrent
un monde actif et, par certains côtés, similaire à la Terre. Ce
plus grand satellite de Saturne a souvent été comparé, à tort,
à une Terre prébiotique congelée. A tort, parce que la Terre n'a
jamais été affectée par les températures très basses qui sévissent
sur le satellite.
La surface
Ce qui frappe dans les images de Cassini, c'est la complexité
de la surface. Elles montrent une surface soumise et façonnée
par une variété de processus que l'on trouve également sur Terre
comme des mécanismes tectoniques, des phénomènes d'érosions dus
à l'activité du vent, mais également à des fluides. Enfin, il
n'est pas exclu que la lune connaisse une activité volcanique
(cryovolcanisme). Toutefois, ces processus sont bien plus lents
sur Titan que sur la Terre.
L'activité tectonique est très présente et a vraisemblablement
joué un rôle important dans l'évolution de Titan. Les frontières
linéaires qui délimitent les secteurs lumineux des secteurs foncés
sont dominantes. Des images globales, comme celles de Cassini
et plus locales (Huygens) le montrent très nettement.
Le seul processus planétaire connu et capable de créer ce type
de 'frontières' linéaires à grande échelle est une activité tectonique
où des processus internes provoquent la rupture d'une partie de
la croûte et parfois son déplacement vers le haut, vers le bas
ou en longueur. L'érosion par des fluides peut, dans certains
cas, accentuer ces contraintes en déposant la matière sombre (qui
n'a pas encore été identifiée mais qui apparaît sur certains clichés)
ou en élargissant ces ruptures. Ce type de phénomène se retrouve
sur Terre.
Concernant les dispositifs curvilignes, les scientifiques pensent
que ces dispositifs sont des canaux et ce malgré qu'aucun indice
ne montre la présence de fluides. Si ces caractéristiques s'avèrent
être des canaux, nous serions face à un paysage près du Pôle sud
de Titan ressemblant étonnamment à la Snake River. Puisque la
majeure partie de l'activité nuageuse sur Titan est observée au-dessus
du pôle sud, les scientifiques pensent qu'il peut s'agir de l'endroit
où le cycle d'activité du méthane ainsi que les pluies qu'il engendre
en creusant des rigoles d'écoulement et de l'évaporation en abondance
présente le plus d'activité, une hypothèse qui pourrait expliquer
la présence des canaux et autres dispositifs aperçus dans cette
région.
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Crédits NASA / JPL / Space Science
Institute
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Ces structures curvilignes ont
été observées par Cassini et Huygens. Cassini les a vues dans plusieurs
régions de Titan, mais surtout concentrées près du pôle sud et s'étirant
sur plusieurs centaines de km alors que la sonde Huygens à montré
à l'évidence l'existence de petits chenaux de quelques km de long
probablement remplis de méthane.
Les cratères
Dans un
précédent, nous avions abordé la problématique des cratères sur
Titan. Les derniers communiqués de presse nous permettent d'approfondir
le sujet. Pour estimer le nombre de grands cratères d'impact (plus
de 20 km de diamètre) sur Titan, les scientifiques se basent sur
Ganymède, la plus grande lune de Jupiter.
En effet, Titan est de taille et de densité à peu près identiques
à Ganymède et leurs surfaces sont vraisemblablement aussi vieilles.
Enfin, les scientifiques tiennent compte du réchauffement par effet
de marée, phénomène bien connu pour retravailler la surface de Ganymède
mais inconnu sur Titan.
Si l'on se réfère aux grands cratères présents sur Ganymède, la
surface de Titan devrait être marquée d'au moins une centaine de
grands cratères. Or, ce n'est pas ce que montrent les images de
Cassini ni celles de Huygens, acquises lors de sa descente dans
l'atmosphère de Titan en janvier 2005.
Pour expliquer cette absence de cratères, les scientifiques ont
plusieurs hypothèses. La première c'est de dire que Cassini et Huygens
n'ont finalement survolé qu'une toute petite partie de Titan et
que beaucoup reste à découvrir. La seconde est que les cratères
ont été soit effacés ou enterrés de la surface par effet d'érosion,
ou bien qu'ils existent toujours mais que des fluides se sont engouffrés
à l'intérieur et forment aujourd'hui des réservoirs ou des lacs.
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