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Le rapprochement de
et de façon à créer un joint venture dénommé United Launch
Alliance pour construire et lancer des fusées EELV (Evolved Expendable
Launch Vehicle, ou véhicule de lancement évolué non récupérable)
pour le compte du gouvernement des Etats-Unis et annoncé en mai
2005 devrait voir le jour très prochainement.
C'est en tout cas le souhait du Pentagone qui veut mieux utiliser
ses ressources financières. Rappelons que l'Armée de l'Air finance
en partie le programme EELV. Aujourd'hui, deux fusées font partie
de ce programme. Il s'agit de l'Atlas 5 de Lockheed Martin et
de la Delta IV de Boeing aux performances similaires. En raison
d'un marché des lancements commerciaux atone, l'Armée de l'Air
a été contrainte de soutenir financièrement la production de ces
deux vecteurs. Cette mesure se justifie par un besoin de redondance,
un seul système de lancement ne pouvant garantir à lui seul un
accès à l'espace en toutes circonstances et en tout temps, en
raison des aléas toujours possibles d'un accident mettant en cause
un lanceur quel qu'il soit et entraînant son retrait du marché
pour une durée indéterminée.
United Launch Alliance sera détenue à part égale entre les deux
compagnies. Elles assureront conjointement les charges de travail
afférentes à toutes campagnes de vol, c'est-à-dire, de la production,
l'ingénierie, et aux essais des deux lanceurs EELV aujourd'hui
en service. United Launch Alliance ne commercialisera pas sur
le marché des lancements civils ses deux lanceurs ni ce que le
joint-venture sera amené à développer dans le futur. A charge
pour les deux industriels de vendre leur service de lancement.
Notez que United Launch Alliance ne sera pas impliquée dans le
développement des lanceurs et / ou systèmes de lancements attendus
dans le cadre de la nouvelle stratégie d'exploration spatiale
de la NASA.
L'accord préliminaire prévoit que les structures administratives
seraient basées dans le Colorado, sur un site de Lockheed Martin
et que l'usine de Boeing, en Alabama, soit utilisée comme principal
centre de construction des lanceurs.
Initialement prévue pour la fin 2005, la formation l'Alliance
a été reportée à la demande du Gouvernement US qui souhaite plus
d'éclaircissements sur ce rapprochement et les conséquences d'un
procès intenté et perdu par SpaceX , qui refusait ce rapprochement
en invoquant qu'il empêcherait son lanceur lourd, le de prétendre à tout contrat militaire.
Atlas V
L'Atlas V est le dernier-né de la famille des lanceurs développés
par Lockheed Martin dans le cadre du programme EELV (Evolved Expendable
Launch Vehicle, ou véhicule de lancement évolué non récupérable).
Il entre directement en compétition avec la Delta 4 de Boeing
pour les lancements de l'USAF et s'affiche sur le marché des lancements
commerciaux comme un redoutable concurrent vis-à-vis de la fusée
européenne Ariane 5, l'H2A japonaise, les fusées Zenith (Sea Launch)
et les Longue Marche chinoises.
Son développement se base sur les missiles balistiques Titan et
Atlas, retirés du service actif de l'USAF. A partir de la version
basique, une Atlas V à deux étages capable de placer sur une orbite
de transfert géostationnaire jusqu'à 5000 kg, Lockheed Martin
propose également plusieurs versions (ou configurations) en fonction
du profil de mission.
Ainsi, la famille Atlas V sera capable de placer jusqu'à 12.500
kg en orbite de transfert géostationnaire, pour la version lourde
(Heavy). La version de base, l'Atlas V 401 sera capable de placer
jusqu'à 4950 kg sur orbite de transfert géostationnaire.
Quant à la série 500, c'est-à-dire avec une coiffe de 5 m de diamètre
et 5 boosters peut placer jusqu'à 8200 kg en orbite de transfert
géostationnaire et 5940 kg en Orbite de satellite géostationnaire,
(GSO). Dans cette dernière option, le satellite est mis à poste
directement sur son orbite définitive sans passer par le stade
de l'orbite elliptique de transfert.
Delta IV
La Delta IV de Boeing est le lanceur lourd de la famille Delta.
Elle se décline en cinq versions et s'annonce comme une concurrente
redoutable d'Ariane 5. Au terme de son développement, elle sera
capable de placer sur orbite de transfert géostationnaire jusqu'à
13.000 kg et 22.000 kg en orbite basse.
Les cinq versions de Delta IV sont conçues autour du premier étage
CBC (common booster core) équipé de trois nouveaux moteurs (RS-68)
et du second étage, une version dérivée et plus performante du
second étage de la Delta III.
Vol inaugural de la version lourde de la famille
Delta IV (Delta IV Heavy), le 21 décembre 2004
Tout comme le faisait Arianespace avec ses Ariane 4, Boeing adjoindra
à la version de base deux ou plusieurs propulseurs d'appoint en
fonction de la charge utile et du profil de la mission.
Quant à Delta IV Heavy, elle est constituée de trois étages CBC
ce qui lui conférera une puissance au décollage phénoménale.
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