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Deux jours après la perte de son lanceur, la firme privée
(Space Exploration Technologies Corporation) a donné une première
explication sur les causes probables à l'origine de l'explosion
de Falcon 1, moins d'une minute après son décollage.
A T+25 s, une fuite de carburant d'origine encore inconnue a provoqué
un incendie au dessus du moteur principal qui a interrompu l'approvisionnement
en hélium du premier étage. Sur l'image haute résolution, le feu
est clairement évident dans les secondes qui suivent le départ.
Dès que la pression a décru sous une valeur critique, un dispositif
de sécurité a automatiquement provoqué la fermeture des valves sous
l'action de leur ressort de rappel, arrêtant le moteur principal
à T+29s.
D'après SpaceX, l'analyse des premières données ne permet pas de
mettre en cause la protection thermique du premier étage comme nous
l'avions laissé entendre quelques heures après la perte du lanceur.
En outre, aucun autre élément de la fusée n'a montré de signes susceptibles
d'affecter la trajectoire du vecteur ou son intégrité. Cette première
analyse montre également que jusqu'à l'accident, la trajectoire
de Falcon 1 était conforme au profil de mission initial.
D'ores et déjà il apparaît que les principaux composants du lanceur,
dont le moteur principal, la structure du lanceur, l'avionique,
les logiciels embarqués ou encore l'algorithme de guidage ont fonctionné
de façon nominale et ne sont pas en cause dans l'échec. En soi,
il s'agit d'une très bonne nouvelle pour la société. Un défaut conceptuel
aurait suspendu toute activité opérationnelle de lancement d'au
moins une année.
Pour SpaceX, il s'agit maintenant de récupérer un maximum de débris
et d'analyser les données informatiques pour confirmer l'hypothèse
de la fuite du carburant. Ensuite, il s'agira d'isoler les causes
à l'origine de cette fuite et de les comprendre.
Concernant le retour en vol du lanceur, il est bien trop tôt pour
annoncer une date, bien qu'un des responsables de SpaceX veut croire
à une nouvelle tentative dans 6 mois.
Notez que l'échec du premier tir d'un nouveau lanceur n'est pas
exceptionnel. Ainsi, 5 des 9 premiers lancements de la fusée aéroportée
Pegasus d'Orbital Sciences ont été des échecs, tout comme les premiers
tir des différentes versions de la famille Ariane. Enfin, les lanceurs
russes que l'on présente comme les vecteurs les plus fiables au
monde ont également perdu plusieurs exemplaires Proton et Soyouz
lors des premiers tirs de qualification.
Falcon 1
Développé sous fonds privés, ce lanceur d'une vingtaine de mètres
se compose de deux étages et certains composants du premier étage
sont réutilisables. Il vise l'orbite basse et sera capable de placer
des charges utiles de quelque 570 kg.
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