|
L'Agence
spatiale européenne a donné son feu vert à la phase industrielle
de la mission
à destination de Mercure. Cette mission sera menée en collaboration
avec l'Agence spatiale japonaise, la JAXA. Elle consiste en trois
modules. La JAXA aura en charge la construction du Mercury Magnetospheric
Orbiter (MMO) et l'ESA ceux du Mercury Planetary Orbiter (MPO),
le principal engin de la mission et le module de transfert qui portera
les deux sondes jusqu'à Mercure.
Abandon de l'atterrisseur
Initialement, la mission BepiColombo devait être bien plus ambitieuse
avec l'atterrissage sur Mercure d'un rover. En 2003, des restrictions
budgétaires affectant l'ESA l'ont contrainte à réduire ses ambitions
en abandonnant l'atterrisseur MSE (Mercury Surface Element).
Un voyage de 6 ans
Le lancement de BepiColombo est prévu en 2013 au moyen d'un lanceur
Soyouz depuis l'Ensemble de lancement Soyouz à Kourou. Le voyage
vers Mercure est prévu pour durer 6 ans. La sonde sera mue par un
système de propulsion électrique, dont certaines technologies ont
été expérimentées avec succès sur Smart-1 (2003 - 2006). Cependant,
à elle seule, cette propulsion ne sera pas suffisante pour amener
BepiColombo autour de Mercure. La sonde utilisera donc l'assistance
gravitationnelle de la Lune, de la Terre, de Vénus et utilisera
la gravité de Mercure pour freiner sa vitesse et se satelliser autour.
Les trois modules
L'orbiteur européen MPO (Mercury Planetary Orbiter) sera équipé
de 11 instruments scientifiques dédiés à la cartographie et l'étude
de la surface de Mercure et de son atmosphère. Quant à l'orbiteur
MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter) du Japon, il étudiera le champ
magnétique de Mercure grâce à ses cinq instruments. Enfin, le module
de transfert MTM (Mercury Transfert Module), également européen,
il fournira notamment à l'alimentation électrique et la propulsion
pour le voyage Terre-Mercure.
EADS-Astium maître d'oeuvre
Pour la partie européenne de la mission, l'ESA a confié la maîtrise
d'œuvre des 2 modules à EADS-Astium qui sera secondé par Alcatel
Alenia Space. Reste que la construction de BepiColombo est un vrai
défi technologique du fait de l'environnement propre à Mercure.
Ne l'oublions pas, cette planète est la plus proche du Soleil. Avec
une température de surface pouvant atteindre 470°C, la planète réfléchit
non seulement le rayonnement solaire mais également de façon insidieuse,
un rayonnement infrarouge thermique potentiellement dommageable
pour la sonde et ses instruments. Autre problème, Du fait de la
proximité du Soleil, la lumière solaire est 10 fois plus intense
qu'au niveau de la Terre. Par conséquent, la sonde devra résister
à des conditions thermiques extrêmes.
Mercure
Mercure est la planète la plus proche du Soleil et la plus petite
des planètes telluriques du Système Solaire intérieur. Son diamètre
est de 4880 km et sa distance moyenne au Soleil d'environ 58.000.000
km Sa ressemblance avec la Lune est frappante, on y trouve des régions
montagneuses et de grands bassins criblés de cratères. Cependant,
elle se distingue de la Lune par la présence d'immenses failles
nommées escarpements.
Mercure demeure peu connue, il s'agit de la planète la moins explorée
du système interne. Aujourd'hui, on compte une seule mission autour
de Mercure. Il s'agit de dans le milieu des années 70. Cependant, BepiColombo ne sera
pas la deuxième sonde à la rejoindre cette planète. ,
une sonde de la NASA lancée en août 2004 par une fusée Delta II
de Boeing la rejoindra en Mars 2011.
Mariner 10 a survolé trois fois Mercure entre 1974 et 1975, malheureusement
les régions éclairées par le Soleil étaient les mêmes. De sorte
que Mariner 10 a cartographié approximativement 45 % de la surface
de Mercure, de sorte que de vastes régions restent à découvrir.
Le survol le plus près de la surface aura lieu le 16 mars 1975 à
une altitude d'environ 320 km. Les survols de la planète avaient
été bien trop brefs, soulevant beaucoup de nouvelles questions mais
n'apportant pas assez d'informations pour y répondre.
|