|
Plus d'un an après le retour sur Terre de la capsule de
contenant des
de la comète Wild-2 et du milieu interstellaire, l'analyse préliminaire
de ses premiers échantillons cométaires jamais rapportés sur Terre
apporte un nouvel éclairage sur la composition des comètes. Mais,
seule une analyse plus poussée de ces résultats préliminaires aura
un impact significatif sur nos scénarios sur l'origine du Système
Solaire, de son histoire primitive à son évolution future.
Le collecteur de Stardust
Ces poussières ont été prélevées par un collecteur ressemblant à
une sorte de raquette constituée de 132 compartiments d'un aérogel.
Il s'agit d'un gel de silice constitué à 99,8% de vide, d'une densité
1000 fois inférieure à celle du verre. De fait, les grains de poussière
cométaire ont dû s'engluer dans l'aérogel sans être détruits ni
trop chauffés.
La vitesse relative de la sonde et des poussières était de 6,1 km/s,
ce qui a formé de nombreux micro-cratères dans l'aérogel. Les poussières
ont été décélérées très fortement en quelques millimètres, se sont
brisées et ont chauffé en ralentissant et s'arrêtant dans l'aérogel.
Les plus grosses particules ont le plus chauffé, et ont pu atteindre
2000 K ; les plus petites ont beaucoup moins chauffé. Chaque particule
a creusé un sillon tubulaire dans l'aérogel, appelé 'trace'. Si
les plus grosses particules sont situées au fond de la trace, de
nombreux petits fragments se sont étalés le long de la trace. La
taille des plus gros grains recueillis est d'environ 20 µm. La majorité
des grains sont beaucoup plus petits.
Premières analyses scientifiques
Bien que l'analyse de ces échantillons apporte un regard nouveau
sur la composition des comètes, n'oublions pas que pour l'instant
seuls quatre noyaux cométaires ont été survolés et ces quatre noyaux
sont assez peu ressemblants. Il est donc assez difficile de faire
le portrait robot d'une comète. Wild-2, comme Halley (Giotto, 1986),
Borrely (Deep Space 1, 2001) et Tempel-1 (Deep Impact, 2005), est
donc une comète dont on n'est pas sûr de la représentativité.
Si l'on se fie à l'étude des 4 comètes survolées, on peut dire qu'une
comète est faite d'un mélange de particules condensées loin du soleil
(glace) et près du soleil (olivine). Le mélange de particules de
provenances différentes lors de l'accrétion des comètes (ou de leurs
corps parents) semble beaucoup plus important qu'on ne le pensait
auparavant.
Dans le cas particulier de Wild-2, l'analyse préliminaires des échantillons
tend à montrer que :
- les poussières cométaires de Wild 2 sont principalement originaires
de notre nébuleuse ;
- la contribution de grains pré-solaires et de molécules organiques
interstellaires est faible, mais non nulle ;
- les comètes semblent constituées de matériels provenant de diverses
régions de notre nébuleuse : des régions éloignées du soleil (glace)
comme des régions proches (olivine) de sorte que des mécanismes
de transfert radiaux vont devoir être trouvés ;
- la matière organique des grains cométaires est variée, et différente
de celle des météorites ;
- les processus d'organo-synthèse dans le système solaire primitif
sont donc très complexes.
Matière organique
De la matière organique a bien été découverte dans les poussières
de Wild-2. Ses rapports isotopiques montrent qu'il ne s'agit en
aucun cas de contamination terrestre. Cependant, l'analyse moléculaire
de cette matière organique est très difficile à cause des faibles
quantités présentes, à cause du chauffage et de la dégradation qu'ont
subis les grains lors de leur capture par l'aérogel.
Particule extra-solaire
Enfin, les scientifiques ont découvert la présence d'un seul micro-grain
d'origine extérieure à notre Système Solaire. Cela monte bien que
l'essentiel du matériel cométaire a pour origine la condensation
et l'accrétion de notre nébuleuse et que le matériel extra- Système
Solaire y est tout à fait marginal.
Articles connexes
(02.02.06)
(19.01.06)
(18.01.06)
(16.01.06)
(16.01.06)
(16.01.06)
(15.01.06)
(15.01.06)
(23.12.05)
(14.09.05)
(02.07.05)
(02.07.05)
(22.04.05)
|