|
La première mission habitée au-delà de la Lune ne visera peut-être
pas Mars. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous pensent que les années
2020 verront jeter les bases d'une mission habitée vers Mars et
qu'au cours de la décennie suivante les premiers hommes débarqueront
dessus.
Mais, rien n'est moins sûr. Théoriquement tout est prêt pour se
lancer dans cette fabuleuse aventure. Les études conceptuelles et
scénarii envisagés des 2 côtés de l'Atlantique montrent que cela
est plausible. Mais à y regarder de plus près, serons-nous seulement
capable de le faire. Nos ressources financières, le permettront-elles
? Nos capacités technologiques seront-elles en phase avec nos objectifs
? Les sauts technologiques à franchir le seront-ils dans des délais
assez courts ?.
Ce n'est seulement qu'après les premières missions lunaires que
nous serons fixés sur nos capacités à pousser jusqu'à Mars nos voyages
dans l'espace.
Bref, il n'est pas du tout certains que la NASA et ses partenaires
internationaux, tant il est peu probable que les Américains s'aventurent
seuls dans ce périple, décident de faire du débarquement sur Mars
l'objectif suivant le retour de l'homme sur la Lune.
Attention, il est question dans cet article que de la première mission
au-delà de l'orbite de la Lune. Mars est la prochaine destination
de l'humanité. Cette frontière sera franchie ces prochaines décennies.
La question est moins de savoir quand que comment et par qui.
Aller sur Mars : un vrai défi
Aujourd'hui, clairement l'homme n'est pas capable de partir sur
Mars et retourner sur Terre. Et d'aucuns à la NASA et à l'ESA se
demandent si l'on sera plus prêt en 2020 qu'aujourd'hui !. On ne
va pas détailler l'ensemble des problèmes qui se dressent mais juste
aborder 3 paramètres qui montrent l'ampleur de la tâche qui nous
attend.
Premièrement, on n'est pas capable de faire un système de support
vie en boucle fermée, c'est-à-dire avec recyclage. Un voyage vers
Mars nécessitera un équipage de 5 à 7 personnes pendant au moins
3 ans. Or, rien qu'en consommables (eau, air, nourriture), il faut
compter 5kg par jour et par personne. Plusieurs centaines de tonnes
!
L'utilisation in situ des ressources de Mars est loin d'être acquise.
Dans ce domaine on attend beaucoup des premières missions lunaires.
Un peut trop peut-être. On nous ressasse qu'a partir de la glace
martienne on saura capable d'en extraire de l'oxygène ou de l'hydrogène
pour les besoins de l'équipage mais également de la fabrication
du carburant mais ce que l'on sait moins c'est que sur Terre ont
n'est pas capable de le faire à une échelle similaire. Les bases
situées aux pôles terrestres ne sont toujours pas autonomes en énergie.
Enfin, l'architecture d'une telle mission s'apparente à un véritable
casse-tête logistique. En l'état, pour aller sur Mars il sera nécessaire
d'acheminer consommables et propergols pour le voyage retour. Cela
nécessitera l'envoi d'une petite flottille de vaisseaux cargos avec
des solutions propulsives à haut rendement mais pas forcement très
rapides comme la propulsion ionique ou l'utilisation de la mécanique
céleste (fly-bys). Bien évidemment, l'équipage voyageant de façon
plus rapide à bord d'un vaisseau à propulsion chimique qui aura
été assemblé en orbite basse terrestre.
Alors imaginons ce a quoi pourrait ressembler le premier voyage
au-delà de la Lune. Plusieurs destinations sont en cours d'étude
par les équipes de la NASA. On citera un voyage autour de la planète
Mars dans un profil de mission similaires aux missions habitées
Apollo précédant l'alunissage d'Apollo 11 en juillet 1969, un survol
rapproché, voire un débarquement, sur un astéroïde de type NEO.
Cette mission présente un intérêt certain en raison de la menace
que font peser ces objets sur la Terre.
Il également envisagé une mission autour d'un point Lagrange. On
pense à une mission de mise à poste d'un observatoire spatial et
pourquoi pas une mission de réparation du télescope James Web. En
l'état, ce télescope n'est pas conçu pour subir des maintenances
régulières.
Ces missions habitées sont sans commune mesure à tout ce qu'on a
fait jusqu'à aujourd'hui. Elles auront pour effet d'adapter nos
connaissances actuelles du vol spatial, tant sur le plan humain
que matériel, et ouvriront les portes de l'espace interplanétaire.
Articles connexes
(03.05.07)
(02.05.07)
(12.02.07)
(07.12.06)
(07.12.06)
(06.12.06)
(25.10.06)
(20.10.06)
(07.08.06)
(25.07.06)
(19.06.06)
(22.04.06)
(02.01.06)
(12.12.05)
|