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20.03.07 La première mission habitée au-delà de la Lune
 
La première mission habitée au-delà de la Lune ne visera peut-être pas Mars. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous pensent que les années 2020 verront jeter les bases d'une mission habitée vers Mars et qu'au cours de la décennie suivante les premiers hommes débarqueront dessus.

Mais, rien n'est moins sûr. Théoriquement tout est prêt pour se lancer dans cette fabuleuse aventure. Les études conceptuelles et scénarii envisagés des 2 côtés de l'Atlantique montrent que cela est plausible. Mais à y regarder de plus près, serons-nous seulement capable de le faire. Nos ressources financières, le permettront-elles ? Nos capacités technologiques seront-elles en phase avec nos objectifs ? Les sauts technologiques à franchir le seront-ils dans des délais assez courts ?.

Ce n'est seulement qu'après les premières missions lunaires que nous serons fixés sur nos capacités à pousser jusqu'à Mars nos voyages dans l'espace.

Bref, il n'est pas du tout certains que la NASA et ses partenaires internationaux, tant il est peu probable que les Américains s'aventurent seuls dans ce périple, décident de faire du débarquement sur Mars l'objectif suivant le retour de l'homme sur la Lune.

Attention, il est question dans cet article que de la première mission au-delà de l'orbite de la Lune. Mars est la prochaine destination de l'humanité. Cette frontière sera franchie ces prochaines décennies. La question est moins de savoir quand que comment et par qui.

Aller sur Mars : un vrai défi

Aujourd'hui, clairement l'homme n'est pas capable de partir sur Mars et retourner sur Terre. Et d'aucuns à la NASA et à l'ESA se demandent si l'on sera plus prêt en 2020 qu'aujourd'hui !. On ne va pas détailler l'ensemble des problèmes qui se dressent mais juste aborder 3 paramètres qui montrent l'ampleur de la tâche qui nous attend.

Premièrement, on n'est pas capable de faire un système de support vie en boucle fermée, c'est-à-dire avec recyclage. Un voyage vers Mars nécessitera un équipage de 5 à 7 personnes pendant au moins 3 ans. Or, rien qu'en consommables (eau, air, nourriture), il faut compter 5kg par jour et par personne. Plusieurs centaines de tonnes !

L'utilisation in situ des ressources de Mars est loin d'être acquise. Dans ce domaine on attend beaucoup des premières missions lunaires. Un peut trop peut-être. On nous ressasse qu'a partir de la glace martienne on saura capable d'en extraire de l'oxygène ou de l'hydrogène pour les besoins de l'équipage mais également de la fabrication du carburant mais ce que l'on sait moins c'est que sur Terre ont n'est pas capable de le faire à une échelle similaire. Les bases situées aux pôles terrestres ne sont toujours pas autonomes en énergie.

Enfin, l'architecture d'une telle mission s'apparente à un véritable casse-tête logistique. En l'état, pour aller sur Mars il sera nécessaire d'acheminer consommables et propergols pour le voyage retour. Cela nécessitera l'envoi d'une petite flottille de vaisseaux cargos avec des solutions propulsives à haut rendement mais pas forcement très rapides comme la propulsion ionique ou l'utilisation de la mécanique céleste (fly-bys). Bien évidemment, l'équipage voyageant de façon plus rapide à bord d'un vaisseau à propulsion chimique qui aura été assemblé en orbite basse terrestre.

Alors imaginons ce a quoi pourrait ressembler le premier voyage au-delà de la Lune. Plusieurs destinations sont en cours d'étude par les équipes de la NASA. On citera un voyage autour de la planète Mars dans un profil de mission similaires aux missions habitées Apollo précédant l'alunissage d'Apollo 11 en juillet 1969, un survol rapproché, voire un débarquement, sur un astéroïde de type NEO. Cette mission présente un intérêt certain en raison de la menace que font peser ces objets sur la Terre.

Il également envisagé une mission autour d'un point Lagrange. On pense à une mission de mise à poste d'un observatoire spatial et pourquoi pas une mission de réparation du télescope James Web. En l'état, ce télescope n'est pas conçu pour subir des maintenances régulières.

Ces missions habitées sont sans commune mesure à tout ce qu'on a fait jusqu'à aujourd'hui. Elles auront pour effet d'adapter nos connaissances actuelles du vol spatial, tant sur le plan humain que matériel, et ouvriront les portes de l'espace interplanétaire.


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