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La NASA n'a pas encore décidé si l'Orion lunaire, le futur véhicule
spatial des Etats-Unis, se posera sur terre ferme ou l'océan Pacifique
lors de son retour de la Lune. L'Agence spatiale américaine se donne
encore 2 années pour explorer les 2 solutions mais, il semble que
ce soit l'atterrissage sur terre ferme qui a le plus grand nombre
de partisan au sein du programme Orion.
Ce choix aura non seulement un impact sur la conception structurelle
de la capsule mais également sur le profil de la mission de retour.
La trajectoire de rentrée atmosphérique et l'angle d'attaque diffèrent
des sites d'atterrissages visés.
Amerrissage contre atterrissage
Historiquement la NASA a toujours préféré l'amerrissage à l'atterrissage
au contraire de la Russie qui pose ses capsules Soyouz sur un sol
en dur depuis plusieurs décennies avec le succès qu'on lui connaît.
Que ce soit les premières missions habitées en orbite basse du programme
Mercury, les vols habités Gemini destinés à préparer les vols lunaires
du programme Apollo, tous les astronautes de la NASA sont retournés
sur Terre à bord de capsule amerrissant sur l'océan Pacifique.
Le choix russe s'explique par l'immensité du territoire, riche en
régions quasi désertiques permettant d'envisager plusieurs solutions
de secours pour poser Soyouz. Quant aux mers et océans qui bordent
ses frontières, elles ne se prêtent guère à l'amerrissage. D'une
par les conditions météorologiques et de navigabilité ne sont pas
suffisamment stables longtemps pour envisager un retour en toute
sécurité. D'autre part, les trajectoires de rentrée atmosphériques
sont difficilement accessibles depuis la Station spatiale internationale.
Inconvénients
L'amerrissage a 2 inconvénients majeurs. Il monopolise une flottille
de plusieurs navires de surface (porte hélicoptères),
d'un sous-marin et d'une assistance aérienne. D'autre part,
la capsule Orion sera réutilisable. Or, un séjour, même de courte
durée, dans une eau salée, accélère la corrosion du revêtement de
la capsule et de sa structure.
L'atterrissage sur un sol en dur a un inconvénient majeur, notamment
lors d'une mission de retour de la Lune. Pour des raisons de dynamique
orbitale, la trajectoire de retour de la Lune la plus efficace en
matière de consommation d'énergie se limite à un couloir entre 18.5
et 28.5 degrés à l'équateur qui permet d'atteindre 6 sites d'atterrissages
sur le territoire des Etats-Unis
Orion devra manoeuvrer pour changer sa trajectoire de rentrée, en
rebondissant sur les hautes couches de l'atmosphère comme un galet
ricoche à la surface d'un étang.
Autre paramètre à prendre en compte, la possibilité qu'Orion se
pose dans des conditions météorologiques défavorables et doit subir
des vents violents le contraignant à se poser sur un terrain accidenté.
Les Russes ont par le passé fait face à des atterrissages mouvementés,
provoquant le renversement de la capsule Soyouz à l'atterrissage.
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