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L'échec de la satellisation d'un satcom lancé par une Proton, opérée
par , va renforcer la position dominante d'
sur le marché des lancements commerciaux.
Pour la deuxième fois en 6 mois, le lanceur Proton subit un nouvel
échec. Cette fois-ci, le problème se situe au niveau de l'étage
Breeze M qui n'a pas fonctionné de façon nominale. Un de ses moteurs
a cessé de fonctionner 2mn 13s plutôt que prévu. Ce disfonctionnement
est survenu 34 mn après le décollage du lanceur. En septembre 2007,
un disfonctionnement du deuxième étage avait provoqué la destruction
du lanceur, retombé au sol.
Concrètement, le satcom AMC-14 n'a pas réussi à atteindre l'orbite
prévue. Bien que le satellite ne soit pas encore perdu, il se trouve
sur une orbite le rendant inutilisable. Plusieurs solutions sont
d'ores et déjà à l'étude pour voir comment le positionner sur son
orbite géostationnaire.
La plus simple consisterait à utiliser ses moteurs de contrôle pour
lui faire rejoindre sa position de travail. Techniquement, cela
n'est pas trop difficile à réaliser mais les contrôleurs au sol
doivent s'assurer que les réserves en carburant sont suffisantes
pour remonter le satellite. Dans ce cas, sa durée de vie sera très
faible.
Il existe une autre solution déjà utilisée pour sauver un autre
satellite (AsiaSat-3), qui avait lui aussi été placé sur une orbite
inutilisable par un lanceur Proton. Les manœuvres envisagées pour
le replacer convenablement sur son orbite géostationnaire auraient
consommé trop de carburant. Les ingénieurs avaient eu l'idée d'utiliser
l'attraction gravitationnelle de la Lune en la contournant de façon
à modifier l'inclinaison du satcom. L'économie en carburant réalisée
avait permis sa mise à poste à 36.000 km au-dessus de la Terre.
L'autre alternative au sauvetage est de le déclarer perdu. Cette
solution, terre-à-terre, permettrait à SES Americom de toucher la
prime d'assurance. Dans ce cas précis, le satellite sera dérouté
sur une orbite de dégagement.
International Launch Services
Pour cet échec est un coup dur dont il sera très
difficile de se relever. Ce joint venture avait été formé en 1996
par Space Transportation Inc. (USA), Khrunichev (Russie) et RSC
Energia (Russie) pour concurrencer Arianespace en l'obligeant à
baisser ses prix en dessous du seuil de rentabilité.
Avec 5 échecs, dont 4 mettant en cause l'étage Breeze-M pour 45
lancements réalisés, l'objectif de déloger Arianespace de sa première
place sur le marché commercial des lanceurs apparaît de plus en
plus comme improbable.
Arianespace
La société européenne résiste bien mieux que prévu à la surabondance
des lanceurs qui représente près de 70 lancements par an pour de
15 à 20 satellites à lancer chaque année.
Pour se hisser à la place qu'elle occupe aujourd'hui, Arianespace
a eu la chance de bénéficier d'une conjoncture extrêmement favorable.
La qualité intrinsèque de ses lanceurs (Ariane 4 puis Ariane 5),
conjuguée à l'absence de concurrence américaine - les Etats-Unis
ayant fait l'erreur de privilégier la coûteuse navette et de renoncer
aux lanceurs consommables - a permis à
de prendre la première place mondiale sur le marché commercial des
lanceurs.
Aujourd'hui, le carnet de commande d'Arianespace comporte plus d'une
cinquantaine de satellites à lancer auquel il faut ajouter 3 lancements
confiés à Starsem.
Americom-14 (AMC-14)
AMC-14 est le premier satellite Americom à utiliser la bande BSS
avec 32 répéteurs en bande Ku (24 MHz). Chaque répéteur est doté
d'amplificateurs de 150 watts, et à l'instar de AMC-16, le satellite
bénéficie de hauts niveaux de redondance. Le satellite AMC-14 sera
utilisé pour des services de réception directe aux États-Unis.
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