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Depuis quelques années, nos connaissances de la planète Mars se
sont densifiées de telle sorte que plusieurs stratégies sont possibles
pour rechercher des preuves de forme de vie éteinte.
Dernière en date, la découverte de dépôts de sel !
La recherche d'une vie sur Mars va principalement être guidée par
les conditions qui ont conduit à l'apparition de la vie terrestre,
conditions qui vont servir de référence. Sur Terre, le passage de
la matière à la vie se fit dans l'eau, il y a environ 4 milliards
d'années, avec des systèmes moléculaires capables d'autoreproduction
et d'évolution. Dans le cas de Mars, cette recherche va donc se
focaliser autour de sites susceptibles d'avoir été par le passé
des habitats durables pour la vie et, partant de là, rechercher
des indices et des preuves de vie éteinte en se fixant comme objectifs
initiaux la découverte d'éléments et autres dispositifs nécessitant
un apport régulier et important d'eau liquide sur une longue période.
Jusqu'à tout récemment, la recherche des indices de vie passée sur
Mars se focalisait sur un nombre restreint de sites contenant des
traces d'argile ou de sel de sulfate : l'argile indique que l'endroit
a été humide et les sulfates peuvent se former par évaporation de
l'eau. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Cette recherche passe
maintenant par la découverte de dépôts de sel.
Explications
Le sel à la particularité de très bien conserver. Dans le cas de
la matière organique, le sel conserve bien mieux qu'on le pense.
Des expériences réalisées dans des laboratoires ont ramené à la
vie des bactéries piégées pendant plusieurs millions d'années dans
du sel.
Restait donc à découvrir des dépôts de sel sur la surface de Mars.
Cela a été fait tout récemment par Mars Odyssey, une sonde de la
NASA qui tourne autour de Mars depuis octobre 2001. Mars Odyssey
a trouvé plus de 200 dépôts de sel dans des endroits où l'eau a
très vraisemblablement été abondante. Les dépôts de sels minéraux
sont la marque de la présence passée de grandes quantités d'eau
qui ont pu subsister pendant de longues périodes avant de s'évaporer
totalement, laissant suffisamment de temps à des organismes pour
se développer.
Ces sites ont plusieurs caractéristiques communes. Ils se situent
tous dans l'hémisphère sud de Mars à des latitudes moyennes et basses
dans des terrains anciens et grêlés de cratères. Ils ressemblent
à des bassins sédimentaires et se seraient formés il y a 3,5 à 3,9
milliards d'années. Leur taille varie de 1 à 25 kilomètres carrés.
Cependant, ils ne paraissent pas être liés entre eux, ce qui laisse
penser qu'ils ne proviennent pas d'une seule grande masse d'eau.
Autrement dit, il y a peu chances qu'il s'agit des vestiges d'un
océan global.
Enfin, la plupart de ces sites sont facilement accessibles. L'atterrissage
d'une mission de retour d'échantillons sur un de ces sites est donc
tout à fait envisageable. Seul bémol, le retour sur Terre d'un échantillon
martien ne sera pas simple. A ne pas en douter, les règles de la
protection planétaire vont atteindre un très haut niveau de sécurité
au regard du risque de contamination. Un échantillon prélevé plusieurs
mètres sous la surface pourrait théoriquement abriter des bactéries
endormies qui pourraient être ramenées à la vie. D'où la nécessité
d'éviter toute interaction avec un ou plusieurs organismes terrestres.
Mais on en est pas encore là !
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