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Cette mission est la première du genre ayant la capacité à détecter
des planètes similaires à la Terre, plus communément appelées
exoTerres. Il s'agit d'objets recouverts d'une croûte possédant
soit un rayon maximal de deux fois et demi à celui de la Terre
soit une masse maximale d'une vingtaine de fois celle de la Terre
et évoluant à l'intérieur de la de l'étoile parent. Cette région où l'eau à
l'état liquide pourrait perdurer à la surface de la planète rendrait
la planète en question potentiellement habitable.
Ce télescope est donc théoriquement capable de découvrir des planètes
susceptibles d'abriter la vie et d'apporter des éléments de réponse
significatifs à 2 questions qui taraudent non seulement la communauté
scientifique mais également tout un chacun : Y a t-il d'autres
mondes comme le nôtre et sommes-nous seuls ?
Mais, comme nous l'explique , de l'observatoire de Paris et membre du Science
team de ,
cela ne sera pas facile. 'Il est certain qu'il fera mieux
que CoRoT, ce dont je me réjouis, mais détecter une Terre à 1
UA sera très difficile car l'expérience montre que 3 transits
par planète c'est un peu juste' et de préciser que 'la
confirmation par les vitesses radiales sera très difficile'
Ce faible nombre de transit observable s'explique par la durée
de vie du satellite qui doit fonctionner 3,5 ans. La période de
révolution d'une planète située à 1 unité astronomique de son
étoile est d'un an. Autrement dit, elle passera seulement 3 fois
devant Kepler pendant sa mission. Par contre, pour les planètes
plus rapprochées, il y a davantage de transit. Ainsi CoRoT a pu
voir quelque 150 transits de .
La mission
Kepler doit fonctionner pendant 3,5 ans avec une extension possible
de la mission de 2,5 ans. Il scrutera plus de 100.000 étoiles
ressemblant à notre Soleil dans la région du Cygne et de la Lyre
de la Voie Lactée. La sonde y trouvera probablement des centaines
de planètes de toutes tailles et plus ou moins éloignées de leur
étoile parent. Les astronomes s'attendent à découvrir autant de
planètes telluriques que gazeuses. Voire plus !
Cet optimisme vient du fait que depuis la première planète extrasolaire
découverte, les modèles de formation prédisent qu'il est bien
plus facile de créer des planètes telluriques que des planètes
gazeuses et que l'on sait que des planètes de petite masse apparaissent
même autour de pulsars, c'est-à dire dans des environnements très
hostiles. On peut donc supposer qu'elles naissent aisément autour
d'étoiles plus 'classiques'.
Le futur catalogue Kepler
Le futur catalogue Kepler sera une base de travail significative
pour, d'une part déterminer la distribution des planètes similaires
à la Terre dans la Galaxie et quantifier autant que possible le
nombre total d'exoplanètes dans la Voie Lactée. Il classera
les exoplanètes en fonction de leur nature (tellurique ou gazeuse),
de leur taille et de leur masse ce qui permettra à la NASA de
planifier les futures missions en charge de mieux comprendre les
mondes similaires à la Terre autour des étoiles qui nous sont
les plus proches.
Si cette mission venait à montrer que la plupart des étoiles de
la Galaxie ont un système planétaire avec une ou plusieurs planètes
telluriques, on pourra penser que la vie est un processus très
répandue dans la Galaxie. Le cas contraire, renforcerait l'idée
que le Système Solaire est une
dans la Voie Lactée et l'Univers.
La méthode par transit
Kepler utilisera la méthode de détection par transit. Lorsqu'une
planète passe devant son étoile, la luminosité apparente de l'étoile
baisse légèrement car une petite fraction de sa surface est cachée
temporairement. Cette signature sera utilisée par Kepler pour
détecter la planète et déterminer sa taille et son orbite. Ce
télescope spatial sera capable de détecter un changement de luminosité
de 20 parties par million. Pour atteindre cette résolution, le
télescope spatial utilisera la caméra CCD de 95 méga pixel la
plus grande jamais lancé en orbite.
Une fois la découverte faite d'une planète, Kepler sera en mesure
de suivre périodiquement le transit ce qui permettra de fournir
des mesures assez précises sur ltaille et de la masse de l'objet.
A la suite de quoi et pour les cas les plus intéressants, la NASA
projette de pointer ses télescopes terrestres et spatiaux (Hubble
et Spitzer). Sur la question de la vie, les avancées se feront
ultérieurement. Ces études seront complétées vers 2012-2015 par
des missions spécifiques orientées vers les exoplanètes affichant
des signes de vie.
Note
Ce lancement a été reporté de 1 jour, en raison la perte du satellite
à la suite d'une défaillance technique de la fusée Taurus XL d'Orbital
Sciences. Des éléments de la fusée sont également installés sur
le lanceur Delta. Il a donc fallu s'assurer qu'ils n'étaient pas
en cause dans la perte d'OCO.
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