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La famille Ariane 4 avait été un succès technologique et commercial
pour l'Europe. Bien avant la fin de son exploitation commerciale,
l' a décidé, en 1987 de développer un
nouveau lanceur plus puissant, plus fiable et capable de conforter
la première place d'
sur le marché des lancements commerciaux, si bien que les études
exploratoires ont débuté dès 1977.
En effet, au milieu des années 80 on s'est rendu compte que les
performances d'Ariane 4, de l'ordre de 4,9 tonnes en lancement double
en orbite géostationnaire, allaient vite devenir insuffisantes face
à l'accroissement de la masse des satellites, notamment les satcom,
et l'avènement de constellations qui nécessitent des lancements
doubles, voire multiples. De plus, la hausse du nombre des satellites
à placer en orbite montrait l'intérêt de disposer d'un lanceur capable
de lancer simultanément deux satcoms.
C'est dans le but de franchir un saut qualitatif qu'Ariane 5 a été
développée. Il s'agit d'un lanceur complètement nouveau dans sa
conception à l'architecture simplifiée et conçu pour constituer
la base d'une famille évolutive, dont les performances pourront
être augmentées progressivement de façon à rester pleinement opérationnelle
au moins jusqu'en 2020.
Ariane 5 G
La mise au point de cette nouvelle fusée s'est pourtant révélée
plus difficile et plus coûteuse que prévu. Le programme prit même
un certain retard, amplifié par l'échec du premier vol en juin 1996.
La spectaculaire explosion du lanceur, qui causa la perte des quatre
satellites Cluster de l'ESA, est due à l'inadaptation du logiciel
de la centrale de guidage inertiel transféré sans contrôle d'Ariane
4 à Ariane 5.
Le deuxième vol de qualification, en octobre 1997, redonna le sourire
aux équipes, malgré un succès relatif : l'orbite initialement prévue
ne fut pas tout à fait atteinte. Quant au dernier vol de qualification,
il emportait la première capsule européenne de rentrée atmosphérique.
La
version générique qui n'a pas encore atteint le degré de fiabilité
des Ariane 4 poursuit son activité commerciale avec 16 missions
réussies. Il s'agit actuellement d'un des lanceurs les plus puissants
au monde, notamment au niveau des moteurs : entre le moteur d'Ariane
4 et le moteur Vulcain, développé par la
pour Ariane 5, on est passé de 6 à 100 tonnes de poussée dans le
vide.
Mais malgré ses défauts de jeunesse, ce moteur a largement contribué
à la réputation d'Arianespace et à sa prise de position à l'avant-plan
du marché des lanceurs de satellites commerciaux.
Parmi les évolutions de la fusée qui ont déjà volé, on citera la
version 10 tonnes, dénommée Ariane 5 ECA, mais aussi l'Ariane 5
G+, une version améliorée de l'Ariane 5 générique qui a été utilisé
en mars 2004 pour lancer la sonde Rosetta de l'ESA.
Ariane 5 ECA
L' Ariane 5 ECA est une version qui diffère de l'Ariane 5 générique.
Elle peut emporter dix tonnes de charge contre six tonnes pour l'Ariane
5 générique. Elle est équipée d'une version améliorée de son principal
moteur, le Vulcain (Vulcain 2) et d'un nouvel Etage Supérieur Cryotechnique
A (ESC-A, préfigurant l'ESC-B) qui nécessite l'utilisation d'une
nouvelle table de lancement. Ariane 5 ECA devrait être capable de
placer jusqu'à 10 tonnes en orbite de transfert au regard des 6,9
tonnes atteintes aujourd'hui.
Ariane 5 G+
L'Ariane 5 G+ se compose de l'étage principal cryotechnique (EPC)
de 1ère génération propulsé par un Vulcain 1 et des deux EAP (étage
d'accélérateur à poudre) également de la première génération, avec
toutefois quelques équipements nouveaux dans la tuyère. L'étage
à Propergol Stockable (EPS) est quant à lui un peu particulier en
raison du profil de la mission. Il est intégré dans une nouvelle
case à équipements en matériaux composites, allégée de 100kg par
rapport à la précédente version et munie d'un nouveau système de
séparation à chocs amortis. L'EPS est équipé d'un système de réchauffage
en vue de sa mission balistique, et ses boîtiers électroniques ont
été renforcés pour améliorer leur tenue aux radiations.
Ariane 5 ES
Autre évolution très attendue, la version capable d'emporter le
Véhicule de transfert automatique (ATV). Dénommée Ariane 5 ES, il
s'agit d'une Ariane 5 générique équipé d'un étage supérieur réallumable
à propergol stockable (EPS) qui permettra d'envoyer à fait jusqu'à
la Station spatiale internationale en l'insérant sur une orbite
basse (LEO). La fusée est également équipé d'une case à équipements
qui intègre aussi un système propulsif de contrôle d'attitude à
hydrazine qui comprend deux blocs de tuyères permettant notamment
le contrôle en roulis du lanceur pendant les phases propulsées et
le contrôle d'attitude du composite supérieur pendant la phase de
largage des charges utiles.
Note
Pour information, les lanceurs désignés par la lettre G (G, G+ et
GS) sont équipés du moteur Vulcain 1 alors que les lanceurs désignés
par la lettre E, pour évolution (ECA, ECB) sont équipés du vulcain
2.
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