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La sonde japonaise Hayabusa a bien atterri sur l'astéroïde Itokawa
mais n'a pas récupéré des échantillons de la surface comme initialement
prévu. Cette manœuvre n'a pas été effectuée par la sonde.
Pour cela, la sonde doit utiliser une sorte de cornet qui au contact
du sol fait déclencher l'éjection d'un projectile de 5 grammes propulsé
à une vitesse de 300 m/s. Sous l'impact, des fragments et de la
poussière seront éjectés de la surface et recueillis avant d'être
transférés dans une capsule via le cornet.
Initialement la JAXA avait annoncé l'échec de la tentative d'atterrissage
de la sonde. Or, il apparaît que la sonde s'est posée pendant environ
30 minutes sur l'astéroïde ce qui n'était pas du tout prévu, la
sonde n'ayant pas été conçue pour cela mais pour effectuer une sorte
de touch down.
Selon la JAXA, une mauvaise interprétation des données par l'ordinateur
de bord de Hayabusa serait à l'origine de cet échec. A 17 m d'altitude,
l'ordinateur de bord détecte un obstacle et ordonne à la sonde de
s'éloigner de l'astéroïde. Mais, à ce moment là, la sonde est en
phase descendante et le temps nécessaire pour inverser la poussée
des moteurs n'est pas suffisant pour empêcher la sonde de toucher
la surface, de rebondir et de retomber pour finalement s'immobiliser
dessus. La sonde reposant sur son corps central, légèrement inclinée
de sort que l'un des panneaux solaires touche cette surface.
Sur Terre, en raison de la proximité de la sonde à l'astéroïde il
n'est pas possible de manœuvrer la sonde en temps réel, de sorte
que toute la phase finale d'approche et de collecte d'échantillons
est automatique. De fait, avec l'interruption des données, le centre
de contrôle de la mission pensait que la sonde se trouvait toujours
à 17 m au-dessus de Itokawa et par mesure de sécurité, la JAXA a
ordonné son éloignement.
Cet ordre aurait pu être fatal à la sonde. Coup de chance, Hayabusa
était posée sur 'le bon coté'. Son système de propulsion a pu soulever
la sonde qui s'est placée à plus de 100 km au-dessus de l'astéroïde,
en mode de sécurité. Si la sonde s'était posée sur un mauvais côté,
le système de propulsion pointant l'espace, la sonde n'aurait pu
que rester solidaire de l'astéroïde.
Après un premier check-up, il apparaît que la sonde en elle-même
n'a semble-t-il pas subi de dommage, bien que certains de ses senseurs
doivent être vérifiés.
Reste que pour la dernière tentative, prévue le 26 novembre,
il est probable que la JAXA décide le tout pour le tout pour récupérer
des échantillons de la surface. Ramener la sonde sur Terre serait
un exploit après son périple et tous ces incidents, rappelons que
son système de contrôle est défaillant, mais parfaitement inutile.
La balise de contact
A une centaine de mètres d'altitude, la sonde
enverra une balise de contact (Target Marker) de 10 cm sur l'astéroïde.
Cette balise est un objet complètement inerte, simplement
destiné à réfléchir un rayon lumineux
envoyé par Hayabusa, lui permettant de calculer précisément
la distance qui l'en sépare. Dès qu'elle en sera suffisamment
proche elle arrêtera son moteur afin de ne pas contaminer
la surface. Le reste de la descente s'effectuera en chute libre
sous une gravité extrêmement faible (de l'ordre de
1/100 000 de celle régnant sur Terre), la vitesse de contact
ne devant pas excéder 5cm/seconde.
Note
Au terme de sa mission, Hayabusa doit quitter l'astéroïde
et reprendre la direction de la terre, où elle doit délivrer une
capsule contenant les échantillons récoltés.
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