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Nous vous l'
dès le 1er novembre, les derniers résultats scientifiques de la
mission Mars Express sont passionnants et extraordinaires. Les scientifiques
qui ont présenté ces résultats au Siège parisien de l'Agence spatiale
européenne ont clairement annoncé que ces dernières découvertes
auront une influence importante sur l'évolution de notre compréhension
de la planète Mars.
MARSIS (Sub-Surface Sounding Radar/Altimeter)
A l'évidence, le résultat le plus marquant est la découverte de
glace d'eau "presque pure", puisqu'elle ne comporte que 2 % d'impuretés,
et dont la température serait de - 33°C. La prochaine étape est
la détection d'eau liquide. Si jamais le sous-sol martien renferme
de tels réservoirs d'eau, à l'évidence Marsis devrait être capable
de les détecter.
Reste qu'il n'y a pas de preuve convaincante de présence
d'eau liquide sous le sol de la planète. Mais, les scientifiques
sont confiants dans la capacité de Marsis a la découvrir
si tant est elle existe bien sur.
Marsis est en service seulement depuis le mois de juin 2005. En
décembre 2005, le péricentre de l'orbite de Mars Express sera de
nouveau exposé à la nuit martienne. Il se sera alors rapproché du
pôle Sud de la planète, ce qui permettra à MARSIS de reprendre dans
des conditions optimales ses observations de nuit pour scruter le
sous-sol, cette fois dans l'hémisphère Sud.
A partir du printemps 2006, les sondages s'intensifieront car la
sonde Mars Express sera sur une position orbitale idéale.
Pour explorer le sous-sol de la planète, Marsis doit se trouver
à une altitude comprise entre 300 et 800 kilomètres. Le radar Marsis
est conçu pour fonctionner à proximité du péricentre
de l’orbite, lorsque la sonde passe au plus près de
la surface de la planète. A chaque orbite, le radar est activé
pendant 36 minutes au voisinage de ce point. Sur la totalité
de ce créneau, les cinq premières et cinq dernières
minutes sont consacrées au sondage de l’ionosphère,
l’essentiel du temps, soit 26 minutes, allant à l’observation
de la subsurface.
Pour le sondage de l'ionosphère, en revanche, Marsis a montré
qu'il pouvait fournir des résultats acceptables jusqu'à 3000 kilomètres
d'altitude.
+ d'info sur les premiers (30.11.05)
De l'eau en grande quantité
Les autres instruments scientifiques de Mars Express ne sont pas
en reste. Si confirmation est faite de l'existence de glace d'eau
sous la surface de la planète, les scientifiques ont également démontré
que de l'eau existait en grande quantité sur Mars peu de temps après
sa formation, il y a près de 4 milliards d'années.
Les récentes observations de Mars Express, mais également des deux
rovers Spirit et Opportunity de la mission MER de la NASA montrent
que la planète a été très humide à un moment donné de son histoire.
La présence de quantités d'eau substantielles remonterait à la fin
du Noachien, une époque géologique qui s'est terminée il y a 3,5
à 3,8 milliards d'années.
Les scientifiques ont détecté dans des terrains très anciens de
la planète des argiles de type phyllosilicates qui se forment lorsque
des roches basaltiques volcaniques sont plongées dans l'eau pendant
longtemps. La présence de cette argile sur les anciens plateaux
laisse entendre que des conditions comparables à celles de la Terre
existaient (sur Mars) bien antérieurement à 3,5 milliards d'années.
Enfin, il semble que la surface de la planète soit devenue plus
acide, interdisant la formation de phyllosilicates et de carbonates,
et favorisant celle d'hématites et de sulfates tels qu'observés
dans d'autres régions par Opportunity et également par Mars Express.
La formation de sulfates correspond à une période au climat doux
et peut-être plus sec que le Noachien, où l'environnement martien
semble avoir été plus acide, peut-être en raison de l'émission de
gaz acides par les volcans.
Mars la rouge
La planète Mars est connue pour sa couleur rouge. Il suffit de l'observer
depuis la Terre avec un petit télescope pour s'en rendre compte.
Cette couleur rouge s'explique par l'oxydation ferrique. Or, jusqu'à
aujourd'hui, tous étaient persuadés que cette oxydation s'était
produite sous l'action de l'eau. Il n'en n'est rien, car les observations
de Mars Express ont démontré qu'elle résulte en réalité d'interactions
avec l'atmosphère.
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