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30.11.05 Premiers résultats scientifiques de Marsis
 
C'est aujourd'hui qu'ont été présentés au Siège parisien de l'Agence spatiale européenne les premiers résultats scientifiques de Marsis, le radar embarqué sur Mars Express. Ce radar est conçu pour sonder la subsurface et l'ionosphère de Mars.

Bien que la sonde Mars Express soit en orbite autour de Mars depuis le mois de décembre 2003, le radar Marsis est entré en service seulement au mois de juin 2005. En cause, des simulations informatiques qui tendaient à montrer que son déploiement pouvait affecter physiquement la sonde. Après vérification que le corps de la sonde ne risquait pas d'être percuté et une mise en service rocambolesque, Marsis a finalement débuté son activité opérationnelle en juin 2005,

Très attendu par les scientifiques ce radar a depuis sondé de nombreuses régions de Mars, parmi les plus intéressantes. On s'attend à ce que les scientifiques dévoilent un sorte d'inventaire de l'eau et de nouvelles informations sur l'histoire géologique de la planète rouge.

Développé par l'Université de Rome et de le JPL (NASA), Marsis est un radar de sondage de subsurface mis au point conjointement pour l'étude de la structure interne de Mars jusqu'à quelques kilomètres de profondeur. Il sera possible d'établir notamment une carte de répartition de l'eau liquide et gelée se trouvant sous la surface de Mars.

Résultats scientifiques

Les données décrites ici sont le résultat du premier mois d'observation de Marsis. Elles permettent d'aborder un certain nombre de questions dans la géologie de Mars au moyen de sondages à fleur de terre.

L'analyse de ses premiers échos radar de la subsurface (à une profondeur de plusieurs centaines ou milliers de mètres) obtenus par Marsis pendant la première phase de sa mission, révèlent des dépôts en couches d'une profondeur de plus d'un kilomètre près du pôle nord, dont la partie supérieure serait formée de glace d'eau "presque pure", puisqu'elle ne comporte que 2 % d'impuretés, et dont la température, selon l'équipe du Pr Giovanni Picardi, de l'Université de Rome, serait de - 33°C.

Par ailleurs, Marsis a permis de mettre en évidence une structure peu profonde qui serait un bassin causé par un impact. Le radar a ainsi démontré sa capacité de détecter des structures dans les diverses couches du sous-sol de Mars, qui ne sont pas discernables au moyen d'autres sondes.

Les dépôts en couches au pôle nord

Dans ses observations de la zone polaire nord, le radar a apparemment pénétré à plus de 1 kilomètre sous les dépôts riches en glace, fournissant une image du plancher géologique. La faible atténuation des signaux observée par les dépôts en couches au pôle nord indique une composition de glace d'eau presque pure et froide. Le faible vallonnement significatif des plaines situées sous ces dépôts implique une lithosphère élastique très épaisse dans cette région.

Les dépôts en couches au pôle nord de la planète sont composés principalement d'une couche supérieure de glace et d'une couche inférieure de sable qui est probablement cimenté par de la glace. D'après les scientifiques, les données Marsis semblent avoir pénétré jusqu'au fond de ces dépôts. Si d'autres observations des dépôts aux latitudes polaires montrent une pénétration comparable à celle observée ici, les scientifiques seraient capables de tracer la carte et obtenir une meilleure évaluation de leur volume.

La lithosphère est une couche proche de la surface de Mars. Son épaisseur varie entre 10 et 50 km environ, soit des valeurs comparables à celles de la lithosphère terrestre. On sait que la lithosphère martienne est plus riche en fer que la lithosphère terrestre.

Chryse Planitia

Dans les plaines de Chryse Planitia, un gigantesque bassin de drainage dans la région équatoriale de Mars, Marsis a détecté une structure circulaire de 250 kilomètres de diamètre, vraisemblablement un cratère d'impact. Le fond de cette structure est un réflecteur continu qui semble former le plancher du bassin sous un volume épais de matériel faiblement réflecteur, bien que d'autres explications ne puissent pas être éliminées. D'après les scientifiques, il s'agirait d'un bassin d'impact enterré.

La détection de ce grand cratère d'impact enterré suggère que des données de Marsis puissent être utilisées pour découvrir la population des cratères dissimulés sous la surface martienne, dans les terres plus équatoriales et ailleurs sur la planète.

L'ionosphère

Le radar Marsis peut également être utilisé pour sonder d'autres aspects de l'environnement martien et des sondages de l'ionosphère de la planète ont été effectuées. L'ionosphère est la partie de l'atmosphère qui est ionisée par le rayonnement solaire. Divers types d'échos ionosphériques qui ont été observés. Les échos obliques, par exemple, proviendraient au moins en partie d'interactions avec les champs magnétiques complexes de la croûte martienne.


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  Le Pôle nord et Chryse Planitia sont les deux premières régions sondées par le radar Marsis


 


Les dépôts en couches au pôle nord

Les dépôts en couches au pôle nord



Le cratère d'impact découvert sous la surface des plaines de Chryse Planitia

Crédits ASI / NASA / ESA / Univ. of Rome / JPL / MOLA Science Team

   
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