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C'est aujourd'hui qu'ont été présentés au Siège parisien de l' les premiers résultats scientifiques
de Marsis, le radar embarqué sur . Ce radar est conçu pour sonder la subsurface
et l'ionosphère de Mars.
Bien que la sonde Mars Express soit en orbite autour de Mars depuis
le mois de décembre 2003, le radar Marsis est entré en service seulement
au mois de juin 2005. En cause, des simulations informatiques qui
tendaient à montrer que son déploiement pouvait affecter physiquement
la sonde. Après vérification que le corps de la sonde ne risquait
pas d'être percuté et une mise en service rocambolesque, Marsis
a finalement débuté son activité opérationnelle en juin 2005,
Très attendu par les scientifiques ce radar a depuis sondé de nombreuses
régions de Mars, parmi les plus intéressantes. On s'attend à ce
que les scientifiques dévoilent un sorte d'inventaire de l'eau et
de nouvelles informations sur l'histoire géologique de la planète
rouge.
Développé par l'Université de Rome et de le JPL (NASA), Marsis est
un radar de sondage de subsurface mis au point conjointement pour
l'étude de la structure interne de Mars jusqu'à quelques kilomètres
de profondeur. Il sera possible d'établir notamment une carte de
répartition de l'eau liquide et gelée se trouvant sous la surface
de Mars.
Résultats scientifiques
Les données décrites ici sont le résultat du premier mois d'observation
de Marsis. Elles permettent d'aborder un certain nombre de questions
dans la géologie de Mars au moyen de sondages à fleur de terre.
L'analyse de ses premiers échos radar de la subsurface (à une profondeur
de plusieurs centaines ou milliers de mètres) obtenus par Marsis
pendant la première phase de sa mission, révèlent des dépôts en
couches d'une profondeur de plus d'un kilomètre près du pôle nord,
dont la partie supérieure serait formée de glace d'eau "presque
pure", puisqu'elle ne comporte que 2 % d'impuretés, et dont
la température, selon l'équipe du Pr Giovanni Picardi, de l'Université
de Rome, serait de - 33°C.
Par ailleurs, Marsis a permis de mettre en évidence une structure
peu profonde qui serait un bassin causé par un impact. Le radar
a ainsi démontré sa capacité de détecter des structures dans les
diverses couches du sous-sol de Mars, qui ne sont pas discernables
au moyen d'autres sondes.
Les dépôts en couches au pôle nord
Dans ses observations de la zone polaire nord, le radar a apparemment
pénétré à plus de 1 kilomètre sous les dépôts riches en glace,
fournissant une image du plancher géologique. La faible atténuation
des signaux observée par les dépôts en couches au pôle nord indique
une composition de glace d'eau presque pure et froide. Le faible
vallonnement significatif des plaines situées sous ces dépôts
implique une lithosphère élastique très épaisse dans cette région.
Les dépôts en couches au pôle nord de la planète sont composés
principalement d'une couche supérieure de glace et d'une couche
inférieure de sable qui est probablement cimenté par de la glace.
D'après les scientifiques, les données Marsis semblent avoir pénétré
jusqu'au fond de ces dépôts. Si d'autres observations des dépôts
aux latitudes polaires montrent une pénétration comparable à celle
observée ici, les scientifiques seraient capables de tracer la
carte et obtenir une meilleure évaluation de leur volume.
La lithosphère est une couche proche de la surface de Mars. Son
épaisseur varie entre 10 et 50 km environ, soit des valeurs comparables
à celles de la lithosphère terrestre. On sait que la lithosphère
martienne est plus riche en fer que la lithosphère terrestre.
Chryse Planitia
Dans les plaines de Chryse Planitia, un gigantesque bassin de
drainage dans la région équatoriale de Mars, Marsis a détecté
une structure circulaire de 250 kilomètres de diamètre, vraisemblablement
un cratère d'impact. Le fond de cette structure est un réflecteur
continu qui semble former le plancher du bassin sous un volume
épais de matériel faiblement réflecteur, bien que d'autres explications
ne puissent pas être éliminées. D'après les scientifiques, il
s'agirait d'un bassin d'impact enterré.
La détection de ce grand cratère d'impact enterré suggère que
des données de Marsis puissent être utilisées pour découvrir la
population des cratères dissimulés sous la surface martienne,
dans les terres plus équatoriales et ailleurs sur la planète.
L'ionosphère
Le radar Marsis peut également être utilisé pour sonder d'autres
aspects de l'environnement martien et des sondages de l'ionosphère
de la planète ont été effectuées. L'ionosphère est la partie de
l'atmosphère qui est ionisée par le rayonnement solaire. Divers
types d'échos ionosphériques qui ont été observés. Les échos obliques,
par exemple, proviendraient au moins en partie d'interactions
avec les champs magnétiques complexes de la croûte martienne.
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