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28.11.06 |
Une planète
géante baignant dans la magnétosphère de son étoile |
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Une équipe internationale de chercheurs, menée par deux astronomes
français (
: Observatoire de Paris/CNRS/Université de Paris 6 et 7,
: Observatoire Midi-Pyrenees/CNRS/Universite Toulouse 3), vient
de découvrir un champ magnétique sur tau Bootis, étoile autour de
laquelle gravite une planète géante sur une orbite serrée. Ce résultat,
obtenu avec le spectropolarimètre ESPaDOnS qui équipe le , est une première. Jusqu'ici, seuls des
indices indirects avaient permis de suspecter la présence de champs
magnétiques sur des étoiles hôtes de planètes géantes extrasolaires.
Les perspectives ouvertes par cette découverte sont majeures, et
en particulier celle de l'étude de l'interaction entre la planète
et la magnétosphère de l'étoile. Cette découverte est publiée dans
une Lettre au Journal
(Monthly Notices of the Royal Astronomical Society).
Le catalogue des planètes extrasolaires ne cesse de s'enrichir régulièrement,
comptant plus de 200 objets aujourd'hui, et la détection de nouvelles
exoplanètes est presque devenue une routine. Mais quelles sont les
caractéristiques des étoiles hôtes, comment expliquer la formation
de ces systèmes planétaires, ou encore à quoi est due la migration
de ces planètes géantes, que l'on nomme les " jupiters chauds ",
vers des orbites très serrées ? Les astrophysiciens soupçonnent
le champ magnétique de jouer un rôle important dans ces questions.
Pourtant, si des effets indirects d'un champ magnétique ont déjà
été détectés sur des étoiles hôtes de planètes géantes extrasolaires,
aucune mesure directe n'avait jamais été réalisée jusqu'à présent.
C'est désormais chose faite !
Cette première vient d'être réalisée par une équipe internationale
d'astrophysiciens à l'aide du spectropolarimètre ESPaDOnS qui équipe
le télescope Canada-France-Hawaii. Ils ont en effet mesuré le champ
magnétique de tau Bootis, une étoile âgée d'un milliard d'années,
d'une fois et demie la masse du Soleil et située à environ 50 années-lumière
de notre planète. Cette étoile froide peu active, autour de laquelle
gravite une planète géante de 4.4 masses joviennes sur une orbite
serrée de 0.049 UA (i.e. 5% de la distance Soleil-Terre), possède
un champ magnétique de quelques Gauss, soit à peine plus que celui
du Soleil, mais de structure plus complexe.
Par ailleurs, les astrophysiciens ont également mesuré le degré
de rotation différentielle de l'étoile car ils savent quel rôle
crucial peut jouer ce paramètre dans la formation du champ magnétique.
Dans le cas présent, la matière située à l'équateur tourne à une
vitesse 18% plus importante que celle présente aux pôles, et fait
un tour de plus tous les 15 jours environ. Et en comparant la rotation
différentielle de l'étoile avec la révolution de la planète géante
extrasolaire, les astrophysiciens ont pu constater que la planète
était synchronisée avec une latitude moyenne de l'étoile. Cette
observation laisse augurer des interactions extrêmement complexes
entre la structure magnétique de l'étoile et son compagnon, peut-être
semblables à l'interaction de la magnétosphère de Jupiter avec son
satellite Io, qui donne naissance à ce que nous appelons le "tore
de Io".
Les données recueillies lors de cette étude ne sont pas assez nombreuses
pour décrire en détail ces interactions, mais cette première mesure
ouvre des perspectives nouvelles pour des études inédites très détaillées
des systèmes étoile-planète.
Crédits
Communiqué de presse écrit par Cyrille Baudouin, avec le soutien
de la SF2A (Société Française d'Astronomie et d'Astrophysique)
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Vue d'artiste de la planète géante en orbite autour
de tau Bootis, à travers les arches magnétiques de
l'étoile.
Crédits David Aguilar / CfA
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