|
Pour de nombreux spécialistes, l'exploration spatiale entre dans
une nouvelle ère qui verra l'homme quitter la Terre pour s'installer
de façon durable sur la Lune et lancer les premières missions habitées
vers Mars, des astéroïdes et au-delà. Si la reconquête de la Lune
se fera au début des années 2020, la première mission habitée vers
Mars est prévue vers 2035.
Aujourd'hui, l'espace fait partie de notre quotidien. Il aura favorisé
une certaine sécurité en Europe et dans le monde et soutenu le développement
économique à l'échelle de la planète. Mais, alors que s'achève une
époque, un nombre croissant d'individus ne se rend même plus compte
ce qu'ils doivent à l'espace. Un vrai paradoxe.
3.0
Cette nouvelle ère qui débutera au début des années 2020 impliquera
un plus grand nombre d'acteurs. L'espace ne sera plus la chasse
gardée des seules puissances spatiales. Des industriels, des Universités
et autres organisations non gouvernementales auront un accès plus
facile et moins onéreux à l'espace. Surtout, il sera ouvert aux
pays qui ne possèdent pas les moyens techniques et/ou n'ont pas
les ressources financières pour y accéder.
L'avènement du tourisme spatial et le développement de lanceurs
dits 'privés' faciliteront l'accès de l'espace au plus grand nombre.
L'orbite basse s'apparentera progressivement à un nouveau continent
de sorte que l'intérêt pour l'espace ne sera plus seulement motivé
par la recherche scientifique. D'autres aspects de l'activité humaine,
comme les sciences humaines, l'art, ou encore l'exploitation commerciale,
joueront un rôle un grandissant.
La coopération internationale prendra alors tout son sens. Face
aux efforts financiers considérables qu'il sera nécessaire de faire
pour financer le moindre programme, construire la plus petite infrastructure
spatiale ou maintenir des équipes au sol pour sécuriser ce qui passe
au-dessus de nos têtes, la coopération internationale sera inéluctable
à toute nouvelle étape d'exploration au-delà de la Lune. Autrement
dit, pour aller 'plus loin' plusieurs nations ou groupes de pays
seront contraints de s'unir et s'engager dans des projets d'exploration
d'envergure. On peut penser que les programmes inscrits dans ce
type de coopération seront moins vulnérables à des annulations par
le biais de politique nationale changeante ou de problèmes financiers
que rencontreraient un des Etats participants.
L'imminence de cette nouvelle ère pourrait inciter les nations à
travailler ensemble dans un esprit de découvertes et de savoirs
à des fins pacifiques. Mais, rien n'est moins sur. Depuis la fin
de la Guerre Froide, la conquête de l'espace et l'exploration du
Système Solaire est moins une affaire de prestige nationale qu'une
étape visant à faire du ciel une quatrième dimension stratégique
où l'économie et la sécurité sont les 2 piliers sur lesquels s'appuient
les pays.
Mais si certains y voient là la meilleure façon de coloniser le
Système Solaire à des fins pacifiques, d'autres se veulent plus
pragmatiques et sont conscients que l'espace restera pour longtemps,
un enjeu stratégique et un instrument de pouvoir au service des
grandes puissances. De fait, les technologies qui seront développées
pour soutenir cette expansion seront toujours et avant tout duales,
C'est-à-dire civiles et militaires !
1.0
La première phase de l'exploration de l'espace a débuté en octobre
1957 avec le bip-bip strident du premier satellite lancé par l'ex-Union
des Républiques socialistes soviétiques (Spoutnik), voire quelques
années plutôt si l'on prend en compte les travaux précurseurs de
Hermann J. Oberth (Allemagne) et Robert H. Goddard (USA).
Cette période a duré jusqu'au début des années 90, marquée par la
chute de l'URSS. Elle a été stimulée par la Guerre Froide que se
sont livrées Américains et Soviétiques.
En France, le CNES verra le jour en 1961 et 4 ans plus tard s'élancera
Diamant, le premier lanceur français. Ce programme jettera les bases
du futur lanceur Ariane.
2.0
La deuxième étape de cette conquête spatiale démarre sur les 'ruines'
du programme spatial soviétique, ruines qui se révèleront quelques
années plus tard plus solides que l'on ne le pensait. Elle se caractérise
par une coopération plus importante entre de nombreux pays autour
de projets scientifiques d'exploration du Système Solaire. Elle
touche à sa fin. Le discours prononcé par le président américain
Georges W. Bush en janvier 2004 insufflant à la NASA de nouveaux
objectifs et demandant à d'autres nations de partager les défis
et les opportunités nés de cette nouvelle ère qui débute va dans
ce sens.
Depuis les années 1990, le nombre d'agences spatiales dans le monde
est en augmentation pour atteindre 36 en 2005. Mieux encore, des
accords bilatéraux et multilatéraux entre ces organisations sont
également en croissance. Cette deuxième phase s'achèvera vraisemblablement
avec la fin de la construction de la Station spatiale internationale,
un bel exemple de ce que les nations peuvent faire ensemble mais
qui se caractérise par une position trop unilatérale des Etats-Unis
et le début de Galileo, le système mondial de navigation par satellite
de l'Europe.
Pour les générations futures, la Station restera la première grande
structure internationale construite en orbite, un gouffre financier,
en 2010 la Station aura coûté quelque 100 milliards de dollars et
un échec économique quant à son utilisation, son exploitation. Elle
restera néanmoins vue comme une formidable aventure humaine s'appuyant
sur l'héritage de la Station Mir et jetant les bases technologiques
des étapes suivantes de l'exploration humaine du Système Solaire.
Quant à Galileo, autre programme d'envergure qui réussit tant bien
que mal à fédérer de nombreux pays européens sous la responsabilité
de l'Agence spatiale européenne et de l'Union européenne il aura
du faire face aux dissensions entre français, allemands et italiens
et industriels engagés dans son développement.
La Stratégie d'exploration mondiale
En juin 2007, une a été élaborée par 14 agences spatiales
dans le but d'élaborer un cadre qui définira et guidera leurs activités
de collaboration dans les futures missions d'exploration spatiale.
Il en ressort une vision pour l'exploration robotique et humaine
de l'espace essentiellement axée sur des destinations du Système
Solaire où l'on pourrait un jour vivre et travailler (Lune, Mars,
astéroïdes et certaines lunes de Jupiter et Saturne).
Articles connexes
(05.06.07)
Téléchargez la (fr, pdf, 960 Ko)
(18.09.07)
(18.09.07)
(05.06.07)
(03.05.07)
|