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06.11.07 Exploration spatiale : 3.0
 
Pour de nombreux spécialistes, l'exploration spatiale entre dans une nouvelle ère qui verra l'homme quitter la Terre pour s'installer de façon durable sur la Lune et lancer les premières missions habitées vers Mars, des astéroïdes et au-delà. Si la reconquête de la Lune se fera au début des années 2020, la première mission habitée vers Mars est prévue vers 2035.

Aujourd'hui, l'espace fait partie de notre quotidien. Il aura favorisé une certaine sécurité en Europe et dans le monde et soutenu le développement économique à l'échelle de la planète. Mais, alors que s'achève une époque, un nombre croissant d'individus ne se rend même plus compte ce qu'ils doivent à l'espace. Un vrai paradoxe.

3.0

Cette nouvelle ère qui débutera au début des années 2020 impliquera un plus grand nombre d'acteurs. L'espace ne sera plus la chasse gardée des seules puissances spatiales. Des industriels, des Universités et autres organisations non gouvernementales auront un accès plus facile et moins onéreux à l'espace. Surtout, il sera ouvert aux pays qui ne possèdent pas les moyens techniques et/ou n'ont pas les ressources financières pour y accéder.

L'avènement du tourisme spatial et le développement de lanceurs dits 'privés' faciliteront l'accès de l'espace au plus grand nombre. L'orbite basse s'apparentera progressivement à un nouveau continent de sorte que l'intérêt pour l'espace ne sera plus seulement motivé par la recherche scientifique. D'autres aspects de l'activité humaine, comme les sciences humaines, l'art, ou encore l'exploitation commerciale, joueront un rôle un grandissant.

La coopération internationale prendra alors tout son sens. Face aux efforts financiers considérables qu'il sera nécessaire de faire pour financer le moindre programme, construire la plus petite infrastructure spatiale ou maintenir des équipes au sol pour sécuriser ce qui passe au-dessus de nos têtes, la coopération internationale sera inéluctable à toute nouvelle étape d'exploration au-delà de la Lune. Autrement dit, pour aller 'plus loin' plusieurs nations ou groupes de pays seront contraints de s'unir et s'engager dans des projets d'exploration d'envergure. On peut penser que les programmes inscrits dans ce type de coopération seront moins vulnérables à des annulations par le biais de politique nationale changeante ou de problèmes financiers que rencontreraient un des Etats participants.

L'imminence de cette nouvelle ère pourrait inciter les nations à travailler ensemble dans un esprit de découvertes et de savoirs à des fins pacifiques. Mais, rien n'est moins sur. Depuis la fin de la Guerre Froide, la conquête de l'espace et l'exploration du Système Solaire est moins une affaire de prestige nationale qu'une étape visant à faire du ciel une quatrième dimension stratégique où l'économie et la sécurité sont les 2 piliers sur lesquels s'appuient les pays.

Mais si certains y voient là la meilleure façon de coloniser le Système Solaire à des fins pacifiques, d'autres se veulent plus pragmatiques et sont conscients que l'espace restera pour longtemps, un enjeu stratégique et un instrument de pouvoir au service des grandes puissances. De fait, les technologies qui seront développées pour soutenir cette expansion seront toujours et avant tout duales, C'est-à-dire civiles et militaires !

1.0

La première phase de l'exploration de l'espace a débuté en octobre 1957 avec le bip-bip strident du premier satellite lancé par l'ex-Union des Républiques socialistes soviétiques (Spoutnik), voire quelques années plutôt si l'on prend en compte les travaux précurseurs de Hermann J. Oberth (Allemagne) et Robert H. Goddard (USA).

Cette période a duré jusqu'au début des années 90, marquée par la chute de l'URSS. Elle a été stimulée par la Guerre Froide que se sont livrées Américains et Soviétiques.

En France, le CNES verra le jour en 1961 et 4 ans plus tard s'élancera Diamant, le premier lanceur français. Ce programme jettera les bases du futur lanceur Ariane.

2.0

La deuxième étape de cette conquête spatiale démarre sur les 'ruines' du programme spatial soviétique, ruines qui se révèleront quelques années plus tard plus solides que l'on ne le pensait. Elle se caractérise par une coopération plus importante entre de nombreux pays autour de projets scientifiques d'exploration du Système Solaire. Elle touche à sa fin. Le discours prononcé par le président américain Georges W. Bush en janvier 2004 insufflant à la NASA de nouveaux objectifs et demandant à d'autres nations de partager les défis et les opportunités nés de cette nouvelle ère qui débute va dans ce sens.

Depuis les années 1990, le nombre d'agences spatiales dans le monde est en augmentation pour atteindre 36 en 2005. Mieux encore, des accords bilatéraux et multilatéraux entre ces organisations sont également en croissance. Cette deuxième phase s'achèvera vraisemblablement avec la fin de la construction de la Station spatiale internationale, un bel exemple de ce que les nations peuvent faire ensemble mais qui se caractérise par une position trop unilatérale des Etats-Unis et le début de Galileo, le système mondial de navigation par satellite de l'Europe.

Pour les générations futures, la Station restera la première grande structure internationale construite en orbite, un gouffre financier, en 2010 la Station aura coûté quelque 100 milliards de dollars et un échec économique quant à son utilisation, son exploitation. Elle restera néanmoins vue comme une formidable aventure humaine s'appuyant sur l'héritage de la Station Mir et jetant les bases technologiques des étapes suivantes de l'exploration humaine du Système Solaire.

Quant à Galileo, autre programme d'envergure qui réussit tant bien que mal à fédérer de nombreux pays européens sous la responsabilité de l'Agence spatiale européenne et de l'Union européenne il aura du faire face aux dissensions entre français, allemands et italiens et industriels engagés dans son développement.

La Stratégie d'exploration mondiale

En juin 2007, une Stratégie d'exploration mondiale a été élaborée par 14 agences spatiales dans le but d'élaborer un cadre qui définira et guidera leurs activités de collaboration dans les futures missions d'exploration spatiale. Il en ressort une vision pour l'exploration robotique et humaine de l'espace essentiellement axée sur des destinations du Système Solaire où l'on pourrait un jour vivre et travailler (Lune, Mars, astéroïdes et certaines lunes de Jupiter et Saturne).



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