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Une équipe internationale d'astrophysiciens, à laquelle participe
Céline Péroux, Chercheuse au (LAM-OAMP / CNRS / Université de
Provence) a pu détecter la très faible lumière émise par de 'jeunes
galaxies' situées à des milliards d'années-lumière.
Selon cette équipe, ces galaxies qui n'ont jamais pu être détectées
malgré d'intensives recherches menées au cours des trente dernières
années, pourraient être les blocs élémentaires des galaxies " normales
" telle que notre Galaxie, la Voie Lactée.
Les scientifiques supposaient depuis longtemps que les galaxies
semblables à la Voie Lactée avaient été créées, très tôt dans l'histoire
de l'Univers, par la fusion de 'proto-galaxies'. Cependant, les
astronomes n'avaient jamais pu, auparavant, en prouver l'existence.
Le temps d'observation nécessaire pour détecter la faible lumière
émise par ces structures lointaines, même avec un des très grands
télescopes ()
de l'Observatoire Européen Austral (),
surpasse en effet le temps généralement alloué aux campagnes d'observation.
Le succès de cette équipe scientifique repose donc avant tout sur
la stratégie d'observation qu'ils ont choisie… et un peu de chance
aussi car à l'origine, leur campagne d'observation avait pour objectif
de détecter, par l'observation d'une partie du ciel centrée sur
un quasar, le très faible signal du gaz intergalactique causé par
le rayonnement ultraviolet du fond cosmique.
Ils ont donc demandé à utiliser un des très grands télescopes de
l'ESO à des périodes où les conditions d'observation ne sont pas
optimum (moins bonnes conditions climatiques) afin d'obtenir une
plus longue période d'observation. Ils ont ainsi pu pointer le télescope
sur une même zone de l'Univers pendant 92 heures entre 2004 et 2006,
c'est-à-dire l'équivalent de 12 nuits complètes, durée relativement
supérieure à ce qui est généralement accordé pour de tels programmes.
C'est donc grâce à cette période d'observation relativement importante
et à la très grande sensibilité de l'image prise avec le VLT que
cette équipe a pu obtenir un spectre de l'Univers alors qu'il n'était
âgé que de 2 milliards d'années. Elle a ainsi mis en évidence 27
objets de très faible luminosité dont les caractéristiques correspondent
à celles des proto-galaxies (existence dans leur spectre de la raie
Lyman Alpha, radiation de l'hydrogène neutre, signature de ce type
de galaxies). Ces objets sont environ 20 fois plus nombreux que
toutes les galaxies distantes jamais observées jusqu'à présent avec
les télescopes au sol.
De plus, renchérit Céline Péroux 'les informations recueillies
indiquent que le taux de formation stellaire et la production d'éléments
chimiques de ces objets sont faibles, ce qui renforce l'idée qu'ils
sont dans la première phase de leur formation'.
Cette découverte est importante à double titre. Elle confirme les
modèles théoriques qui prédisent que les galaxies comme la nôtre
ont été formées par la fusion de petites proto-galaxies très tôt
dans l'histoire de l'Univers et elle met en évidence une stratégie
d'observation qui devrait permettre la découverte et l'étude détaillée
d'un nombre important d'objets similaires. Nous pourrons ainsi obtenir
de précieuses informations sur la formation des galaxies semblables
à la Voie Lactée.
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