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24.11.08 |
Les
surprises du deuxième survol de Mercure |
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La sonde
de la NASA a survolé Mercure, la planète la plus proche du Soleil,
le 6 octobre, exécutant une manouvre critique, afin d'atteindre
l'orbite elliptique visée en 2011 et qui a permis aux scientifiques
de voir un tiers de la surface que personne n'avait encore jamais
vu.
Les sept instruments embarqués ont fonctionné parfaitement lors
de ce deuxième des trois survols prévus (le
a eu lieu le 21 janvier et le dernier avant la phase orbitale est
prévu pour le 29 septembre 2009). Ils ont transmis 650 mégaoctets
de données, 1.287 images et des mesures de la surface de l'hémisphère
occidental, de l'atmosphère et du champ magnétique de la planète.
Les scientifiques ont notamment découvert que l'hémisphère occidental
était plus plat que l'hémisphère oriental ; qu'il existait d'importantes
interactions entre le vent solaire et la magnétosphère (zone autour
de la planète contrôlée par son champ magnétique) ; et que le volcanisme
était très important sur la plus petite et la plus dense des planètes
du système solaire. Ils ont également détecté pour la première fois
du magnésium dans l'atmosphère très fine - appelée exosphère - de
Mercure.
" La chose qui m'a le plus surpris est qu'un des hémisphère
de Mercure ... le long de l'équateur que nous avons profilé, semble
quelque 30 % plus plat que l'autre " a déclaré Maria Zuber,
une des principales scientifiques de Messenger et directrice du
département d'études de la Terre, de l'atmosphère et des sciences
planétaires au Massachusetts Institute of Technology, lors d'une
conférence de presse le 29 octobre. " C'est quelque chose
de passionnant et qu'il va falloir suivre. "
La comparaison entre les observations de la magnétosphère réalisées
lors du premier survol de Messenger en janvier et les données recueillies
à l'occasion du second a donné aux scientifiques de nouvelles idées
sur la nature du champ magnétique de la planète et leur a révélé
des caractéristiques inconnues de la magnétosphère.
" Ce qui est passionnant, c'est que ce deuxième survol nous
a permis d'obtenir pour la première fois des mesures du champ magnétique
de l'hémisphère occidental de la planète " a expliqué Brian
Anderson, scientifique du projet au de l'université Johns Hopkins.
Pendant le survol du 6 octobre, a-t-il ajouté, " nous avons
vu de nombreux exemples des interactions et de la dynamique entre
le vent solaire et le champ magnétique de la planète. Nous ne nous
attendions pas à ce qu'elles soient aussi intenses ".
Un système en évolution
Le spectromètre de composition de l'atmosphère et de la surface
de Mercure " analyse la partie visible et ultraviolette du spectre
et cherche les émissions des atomes et molécules de l'atmosphère
" a expliqué Ronald Vervack, autre chercheur de l'APL.
L'instrument a détecté du calcium et du sodium - que l'on avait
déjà détectés de la Terre - mais il a aussi trouvé du magnésium,
que l'on ne peut pas " voir " avec les télescopes terrestres parce
que l'atmosphère de notre planète bloque la longue d'onde de son
émission.
" Les atomes que nous trouvons dans l'exosphère ",
explique M. Vervack, " viennent avant tout de la surface ;
donc le fait que nous ayons trouvé du magnésium dans l'exosphère
signifie qu'il existe à la surface de Mercure. Une des grandes raisons
de notre étude de l'exosphère est qu'elle nous donne des informations
cruciales sur les matériaux de surface ".
Les images de la sonde ont également donné aux chercheurs de nouvelles
informations sur l'histoire et la composition de la planète.
" Lorsque les seules informations dont nous disposions sur
Mercure étaient celles du survol réalisé par Mariner 10, nous n'étions
même pas sûrs si le volcanisme était un processus important
", a expliqué M. Zuber. " Nous avions des matériaux en surface
et nous ne savions pas d'où ils venaient. Avec les deux survols
de Messenger, nous connaissons mieux l'importance du volcanisme
".
Les images obtenues par les missions de Mariner 10 et Messenger
couvrent près de 90 % de la planète, a déclaré Mark Robinson, cochercheur
et professeur à l'École de l'exploration de la Terre et de l'espace
de l'université d'État de l'Arizona, et elles montrent un terrain
accidenté, des cratères et des falaises.
" Les cratères d'impact sont importants pour notre connaissance
du sous-sol de Mercure ", a encore expliqué M. Robinson.
" Nous ne voulons pas seulement savoir ce qu'il y a à la surface,
nous voulons savoir ce qu'il y a en-dessous. Cela nous indique toutes
les compositions que l'on trouve dans la croûte mais aussi dans
le manteau qui est bien en-dessous de la surface de la planète parce
que la plupart des matériaux volcaniques viennent - nous le savons
de l'étude de la Terre - de la partie supérieure du manteau
".
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Les couleurs de Mercure
Bien que le contraste ait été exagéré
de façon à mieux différencier les régions
et les matériaux de surface, il s'agit des vraies couleurs
de Mercure, telles que les percevrait l'il humain.
Crédits NASA
/ Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory / Carnegie
Institution of Washington
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Messenger (MErcury Surface, Space ENvironment, Geochemistry,
and Ranging)
La mission
est un projet mené en coopération par la NASA et le Johns Hopkins
University Applied Physics Laboratory (JHU/APL) et sera gérée par
le Laboratoire Johns Hopkins pour le compte de la NASA.
Lancé en 2004, Messenger est le deuxième engin spatial
à visiter Mercure. Mariner 10 avait survolé trois
fois la planète en 1974 et 1975, et avait cartographié
42 % de sa surface. Elle est trop proche du Soleil pour que le télescope
spatial Hubble puisse la photographier sans endommager ses lentilles.
Messenger a un programme scientifique particulièrement intéressant
qui vise à répondre à un grand nombre de question comme :
- Pourquoi la planète Mercure est-elle si dense ?
- Quelle est son histoire géologique ?
- Quelle est la structure et l'état actuel de son noyau (fusion
ou solide)?
- Quelle est la nature de son champ magnétique ?
- Quelles sont les caractéristiques des éléments peu commun aux
planètes et présents à ses pôles ?
- Quels sont les éléments volatils (qui se vaporisent
ou bouillent à des températures relativement basses)
les plus importants sur cette planète ?
- Pourquoi les volatils sont si importants sur Mercure ?
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