"Nous avons trouvé de l'eau et pas seulement un petit peu, mais des quantités importantes", a dit lors d'une conférence de presse Anthony Colaprete, le responsable scientifique de la mission LCROSS (Lunar CRater Observation and Sensing Satellite) qui a permis cette découverte jugée extraordinaire par bon nombre de scientifiques.
Souvenez-vous, lorsque les 2 engins de la mission LCROSS sont volontairement écrasés à l’intérieur du cratère Cabeus, les scientifiques s’attendent à ce que cela provoque la formation d’un panache de débris au-dessus du cratère. L’absence de contre partie visuelle à pu faire craindre que ces éjectas ne s’étaient pas élevés suffisamment haut pour être observés par le Shepherding Spacecraft. Mais, si Hubble et les telescopes terrestres ont eu du mal à
voir quelque chose, les instruments du Shepherding Spacecraft ont pris des mesures avant qu’il s’écrase à son tour.
Leur analyse à révélé des quantités importantes d’eau qui vont non seulement relancer les projets les plus audacieux d’
exploration humaine de la Lune mais également faire avancer notre compréhension de notre satellite et du Système Solaire.
Pour la NASA, cette eau pourrait être plus répandue et se trouver en quantité bien plus importante que ce que l’on imaginait. Elle a vraisemblablement été piégée depuis plusieurs milliards d’années et contient la mémoire des lieux en quelque sorte de la même façon que les glaces des calottes glaciaires de la Terre contiennent la mémoire du climat (d’où l’intérêt de prélever des carottes de glace).
La question de l'eau
La présence d’eau sur le sol lunaire a été sérieusement envisagée lorsque les scientifiques ont détecté des traces de deutérium (H3) suggérant que de l'eau avait pu rester à l’état de glace au fond de cratères du pôle sud. Elle aurait été apportée par les météorites qui ont bombardé la Lune juste après sa formation et qui continuent de le faire encore aujourd’hui mais avec une faible intensité.
Reste qu’avant cette année on n’avait jamais eu de preuves directes d’existence de glace à la surface ou dans les roches. Des sondes se sont bien écrasées avant LCROSS (Lunarsat, Clementine ou SMART-1) mais, l’analyse des panaches de débris qu’elles ont provoqué n’a pas pu nous renseigner sur la teneur en eau du sol. Il faut attendre 1998 et l’arrivée autour de la Lune de la sonde américaine Lunar Prospector dédié à la recherche d'eau qui détecte suffisamment d'hydrogène pour en déduire qu'il y a de la glace d'eau sur la Lune concentrée aux deux pôles, principalement localisée au fond des cratères qui sont en permanence à l’ombre du Soleil.
En septembre 2009, la sonde indienne Chandrayaan-1, l’américaine Deep-Impact et la mission conjointe ESA/NASA Cassini confirment la présence de
molécules d’eau H2O et de radicaux hydroxyle OH° sous forme de traces sur une grande partie de la surface.
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