Initialement, la mission Rosetta devait se faire en coopération avec la NASA. Le retrait des Américains à contraint l’
Agence spatiale européenne à la faire en solo car il n’était pas question pour l’Europe de ne pas donner de suite au succès de
Giotto. Les objectifs ont été revus à la baisse pour en réduire le coût et l’ESA a dû innover pour remplacer le générateur thermoélectrique à radio-isotope que devait fournir la NASA.
CNSR-Rosetta (Comet Nucleus Sample Return)
La NASA et l’Agence spatiale européenne projetaient de rapporter sur Terre des échantillons d’une comète. Ce rêve des scientifiques et cauchemar des ingénieurs était très ambitieux puisque on prévoyait d’extraire une carotte d’environ 10 cm de diamètre sur au moins 1 mètre de long et de la récupérer intacte malgré la rentrée atmosphérique (c’est-à-dire pristine condition soit une température largement négative).
Dans le cadre de ce projet, les américains fournissaient le lancement, le générateur thermoélectrique à radio-isotope (RTG) et quelques instruments. Malgré cette coopération, la mission était très ambitieuse et chère. En 1991, les américains ont fait savoir qu'ils abandonnaient le projet préférant conduire seuls ou en collaboration avec des agences nationales leurs propres missions cométaires (Deep Impact, Stardust,..).
De Giotto à Rosetta
L’ESA décide alors d’y aller seule poussée par la réussite de la mission
Giotto qui, rappelons-le a été la première mission planétaire de l’Europe. Son succès aura favorisé le développement des activités scientifiques de l'ESA et suscité un élan de sympathie permettant l'émergence d'une communauté scientifique européenne forte. Il est vraisemblable que sans les 2 survols réussis des comètes Halley et Grigg-Skjellerup par Giotto, la mission Rosetta n'aurait certainement pas vu le jour.
Nouveau scénario
Le retrait des américains contraint l’ESA à redéfinir le scénario de la mission. Il n’est plus question de retour d’échantillons mais d’une analyse in-situ au moyen d’un lander déposé en surface. Pour réaliser ce nouveau scénario, une parfaite connaissance des lois de la mécanique céleste et la maitrise de nouvelles technologies va s’imposer. En effet, pour rejoindre une comète, il faut organiser le rendez-vous le plus loin possible du Soleil et de la Terre car lorsque les comètes sont proches du Soleil elles sont trop rapides.
Panneaux solaires
L’autre défi a été de s’affranchir de l’absence du RTG que devait fournir la NASA. L’Europe, qui ne maitrisant pas ce type de technologie, a dû concevoir des panneaux solaires spécialement adaptés à Rosetta qui évoluera jusqu’à 7 UA du Soleil. A de telles distances, l’énergie reçue du Soleil est très faible car elle diminue avec le carré de la distance. Ces panneaux solaires ont une surface de 60 m2 environ et ne délivreront, lorsque la
sonde sera à son aphélie, qu'à peine 300W, tout juste suffisants pour maintenir la sonde en vie dans son mode hibernation. Autrement dit, alimenter les chaufferettes qui maintiennent Rosetta hors-gel, par ailleurs parfaitement emmitouflée dans des super-isolants.
Notez qu’avec une surface de panneaux sensiblement équivalente, le satellite d’observation de la Terre Envisat dispose de plus de 3,5 kW.
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