L’
Agence spatiale Allemande (DLR) prépare la mission ExoMars en étudiant en détail les effets que pourraient avoir l’atmosphère martienne sur un atterrisseur pendant la traversée. Cette phase est une des plus délicates de toutes les missions vers Mars nécessitant un atterrissage car avant de se poser, le véhicule qui transporte le rover ou le lander doit ralentir très fortement dans l’atmosphère et passer de près de plusieurs kilomètres par seconde à quelques mètres seconde.
Pour l’Europe qui n’a pas encore réussi à se poser sur Mars (personne ne sait de ce qu’il est advenu de Beagle-2) mais prépare la mission ExoMars, la tâche n’est pas insurmontable. Elle nécessite néanmoins des études exploratoires pour appréhender les effets que pourraient avoir l’atmosphère sur la capsule de rentrée et sur son comportement aérodynamique. Il s’agit également déterminer la taille du bouclier pour avoir la meilleure portance.
L’atmosphère martienne est complètement différente de celle de la Terre. Composée à 95% de dioxyde de carbone, 2,7% d'azote, 1,6% d'argon, des traces d'oxygène (0,13%) et de vapeur d'eau (0,03%), elle est très oxydante ce qui contraint les ingénieurs à fabriquer des boucliers en c-sic (carbone + carbure de silicium). Ces matériaux ont la particularité de ne pas s’oxyder à la différence des alliages en carbone / carbone qui bruleraient dans ces conditions.
Pour s’assurer que les choix technologiques, la forme et la surface du bouclier sont les bons, ingénieurs et scientifiques de la
DLR et de l’
ESA réalisent donc des essais en soufflerie. Ils utilisent la soufflerie à haute enthalpie de la DLR à Göttingen qui simule l’atmosphère martienne et permet l'étude de la phase de rentrée dans l'atmosphère de véhicules spatiaux.
ExoMars
Le scénario de la mission
ExoMars a récemment été redéfini de façon à internationaliser le projet en raison de la décision récente de l’ESA et de la NASA de collaborer ensemble à l’exploration robotique de la planète Mars.
La mission est maintenant prévue en 2 parties. En 2016, les 2 agences devraient un orbiter (NASA) et un lander (ESA) puis de lancer en 2018 un atterrisseur américain qui déposera le rover ExoMars (avec
Pasteur mais sans le paquet géophysique Humboldt).
Nous reviendrons plus en détail sur ce nouveau scénario d’ici quelques jours