Une équipe de scientifique dirigée par le français Jean-Pol Frippiat de l'l'Université Henri Poincaré Nancy 1 montre que le système immunitaire des personnes et des animaux s’affaiblit nettement dans les conditions du vol spatial. En cause, le stress lié à la micro apesanteur, l’isolement, l’accélération et la pression qui pourrait être un obstacle aux voyages spatiaux de longue durée.

Pour ce chercheur, l’adaptation de l’homme dans l’espace sur des durées longues constitue un point de recherche essentiel. Reste que si ses travaux sur le système immunitaire amènent à se demander si l’homme est fait pour le voyage dans l’espace, Jean-Pol Frippiat se veut néanmoins optimiste et souligne que son étude a pour seul but de mieux connaitre les effets d’un vol spatial sur le système immunitaire avant d’envoyer des gens dans l’espace.

Afin de mieux comprendre les modifications physiologiques subies par les astronautes, cette équipe de chercheurs travaille avec les Agences spatiales française (CNES) et européenne (ESA) en vue de la préparation des missions spatiales de longue durée sur la Lune puis sur Mars. Ils ont été les premiers à démontrer que les vols spatiaux perturbent la production d’anticorps induite par une immunisation. Les résultats de leurs travaux viennent d’être publiés aux Etats-Unis dans 2 revues scientifiques de référence internationale dont le Journal of Leukocyte Biology.

L’affaiblissement du système immunitaire à pour conséquence directe d’augmenter la virulence et la croissance des microbes dans l’organisme et évidemment de perturber la production d’anticorps. Cette étude a également montré que les conditions du vol spatial et l’absence de gravité conduisaient à un risque accru de contamination, de colonisation et d'infection grave par des agents pathogènes courants.

Cette question de la santé des astronautes est évidemment une des préoccupations des agences spatiales qui planifient des vols habités. Car si le stress en conditions extrêmes peut être un obstacle aux voyages dans l’espace de longue durée, ce n’est pas le seul facteur qui pose problème. Les radiations spatiales et solaires qui peuvent induirent, entre autre le cancer, inquiètent tout autant.

Seules des études de ce type peuvent permettre de déterminer si dans ce type situation notre corps est capable de mieux ou bien moins de répondre à une infection par des bactéries ou des virus.


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