13.10.05 |
Percer les
mystères de la formation des comètes |
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Une équipe européenne d'astronomes, parmi lesquels Laurent Jorda
et Philippe Lamy, du (OAMP/ CNRS / Université de Provence),
annonce la caractérisation (masse et composition) de la matière
cométaire propulsée dans l'espace suite au choc provoqué par l'impacteur
de la sonde américaine Deep Impact. Ces informations sont essentielles
car elles vont permettre de préciser la densité de la matière cométaire,
donnée indispensable pour comprendre comment ces astres se sont
formés, avant de donner eux mêmes naissance aux planètes. Les données
qui ont permis d'obtenir ce résultat ont été recueillies grâce à
la Narrow Angle Camera (OSIRIS) de la sonde Rosetta de l'agence
spatiale européenne.
Les comètes sont les seuls astres du Système Solaire à n'avoir subi
pratiquement aucune modification depuis leur création il y a 4,56
milliards d'années. Elles détiennent donc de précieuses informations
sur l'histoire du système solaire et sur sa formation et c'est notamment
pour cette raison que les astrophysiciens tentent d'en percer les
mystères. La densité et la composition de ces corps comptent parmi
les questions qui intéressent particulièrement les chercheurs. Par
exemple, connaître leur densité pourrait permettre de comprendre
comment leurs composants élémentaires se sont agrégés dans la nébuleuse
primitive pour former ces objets célestes de plusieurs kilomètres.
La mission Deep Impact de la NASA avait notamment pour objectif
d'apporter quelques éléments de réponse à ces questions. Son impacteur
de 370 kg, en heurtant le noyau de la comète Tempel 1 (le 4 juillet
2005), a dû y créer un important cratère et éjecter plusieurs milliers
tonnes de matière cométaire fraîche dans l'espace. La caractérisation
de cette matière revêt donc une importance capitale.
Le 4 juillet 2005, les télescopes du monde entier et quelques satellites
étaient braqués sur la cible de Deep Impact. Parmi eux, la sonde
européenne Rosetta, qui, bien que située à 80 millions de kilomètres
de la comète au moment de l'impact a été la seule à pouvoir suivre
l'apparition et l'évolution du nuage créé au moment de l'impact
en continu pendant plus d'une semaine. Ainsi, à défaut de pouvoir
mesurer directement le volume du cratère, l'équipe européenne de
scientifiques responsable du programme d'observation de la NAC,
parmi lesquels Laurent Jorda et Philippe Lamy a réussi à mesurer
et à caractériser la masse de gaz et de poussières éjectée. Ce sont
ainsi 5000 tonnes de glace d'eau et 15 tonnes de glace d'acide cyanhydrique
(HCN) qui ont été propulsées dans l'espace sous forme de grains
de glace très rapidement sublimés en gaz par le rayonnement solaire.
La masse des grains de poussière éjectés dépasserait elle largement
les 5000 tonnes. En comparant ces résultats aux prédictions des
modèles d'impact, les scientifiques espèrent ainsi remonter à la
densité de la matière cométaire.
OSIRIS (Optical, Spectroscopic, and Infrared Remote Imaging System)
La NAC, cette petite caméra de 12 kg conçue et réalisée par un consortium
européen auquel participent les équipes du Laboratoire d'Astrophysique
de Marseille, commence donc d'ores et déjà à prouver son efficacité.
Elle permet à l'équipe de chercheurs qui pilote cet instrument d'obtenir
ses premiers résultats significatifs. L'avenir est donc prometteur
car le voyage de la sonde
de l'agence spatiale européenne (ESA), lancée 2 mars 2004 n'atteindra
son objectif, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, qu'en 2014. En
chemin deux rencontres sont prévues avec des astéroïdes.
(flashespace.com
© (OAMP/ CNRS / Université de Provence)
Cet article est publié dans la
revue
du 13 octobre 2005
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Cette séquence d'images
a été obtenue par la camera à haute résolution NAC/OSIRIS à bord
de la sonde Rosetta de l'ESA avec le filtre orange (650 +/- 85 nm).
Elle montre l'évolution temporelle du nuage de poussière émis lors
de l'impact de l'impacteur de la sonde Deep Impact sur le noyau
de la comète 9P/Tempel 1, le 4 juillet 2005.
Une image pré-impact de la comète a été soustraite des images post-impact
afin de visualiser plus facilement le nuage de poussières émis.
Les grains de poussière sont progressivement injectés dans la queue
de poussière de la comète après avoir quittés l'atmosphère de la
comète.
Crédit
Laboratoire d’Astrophysique de Marseille
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