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La NASA rend publique la vue la plus fine de la galaxie d'Andromède
(M-31) dans l'infrarouge obtenue par le télescope spatial dans l'infrarouge
Spitzer.
Cette vue n'est pas que belle. Elle fourmille de détails à même
de mieux nous faire comprendre le passé tumultueux de cette galaxie,
voisine de la Voie Lactée et située à quelque 2 millions d'années-lumière
de nous. Son aspect est méconnaissable par rapport aux longueurs
d'onde du visible. Elle montre la structure même de la galaxie,
impossible à voir dans les longueurs d'onde du visible. On y voit
de multiples asymétries, une structure spirale complexe et surtout
un anneau excentré et riche en formation d'étoiles.
Cet anneau n'est pas une surprise pour les astronomes. Mais, si
par le passé on a toujours pensé qu'il faisait partie de la structure
en spirale des bras, force est de constater que ce n'est pas le
cas. L'anneau montre une ouverture en en endroit précis, là où ils
pensent que la galaxie naine M-32 est passée après avoir traversé
le disque d'Andromède à grande vitesse.
Cette image infrarouge montre également la poussière et les
gaz interstellaires de la galaxie. Les régions centrales apparaissent
plus nettes là où l'observation dans le visible est difficile, voire
impossible, en raison de la grande concentration d'étoiles.
Le télescope spatial Spitzer
Le (observatoire dans l'infrarouge) a
été placé sur orbite le 25 août 2003 par une fusée Delta II de Boeing
depuis la base américaine de Cap Canaveral (Centre spatial Kennedy).
D'une durée de vie opérationnelle d'au moins 2 ans et demi, susceptible
d'être portée à 5, Spitzer complète la gamme des grands télescopes
spatiaux de la NASA que sont Hubble, Chandra et Compton (désorbité
en 2000).
Depuis son orbite héliocentrique, dos au Soleil, il étudiera notamment
la formation des étoiles et des planètes. Il observera l'Univers
comme il était il y a des milliards d'années et devrait aider les
scientifiques à déterminer la façon et le moment dont les premiers
objets se sont formés, ainsi que leur composition.
Il sera également capable de découvrir des objets jamais observés
auparavant car occultés par la poussière interstellaire comme les
étoiles et les galaxies les plus lointaines et observera les objets
les plus froids du Système Solaire (planètes externes, astéroïdes
et autres petits corps) et les disques de poussière présents autour
de jeunes étoiles (disque proto-planétaire).
Le télescope est doté d'un miroir de 85 centimètres et de trois
instruments à refroidissement cryogénique : une caméra fonctionnant
dans le proche et moyen l'infrarouge, un spectrographe permettant
d'analyser l'ensemble des longueurs d'ondes de l'infrarouge et un
photomètre pour la collecte d'informations sur la gamme d'infrarouge
lointain.
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