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La NASA a donc décidé de reconquérir la Lune. Mais, à la différence
de l'épopée des missions Apollo, les Américains sont cette fois-ci
déterminés à s'y installer de façon durable. Pour l'explorer, y
faire de la science, préparer la première mission habitée vers Mars
et jeter les bases des étapes suivantes de la colonisation du Système
Solaire.
Mais où débuter cette colonisation et installer les premières structures
habitables ? Il s'agit de choisir une région où les ressources disponibles
sont à même de faciliter la présence humaine. On pense donc aux
réserves de glace et d'hydrogène qu'abrite vraisemblablement le
sous-sol lunaire et les planchers de certains cratères. Mais également
où la production d'énergie peut démarrer rapidement. Car, si dans
un premier temps l'oxygène et l'eau seront acheminés depuis la Terre,
la production d'énergie devrait débuter très peu de temps après
l'installation des premiers modules habitables. Cependant, le module
lunaire des premières missions pourraient rester en activité plusieurs
semaines sur la Lune et alimenté en électricité l'avant poste.
Production d'énergie
Pour produire de l'énergie, la NASA a besoin d'une région suffisamment
ensoleillée. Il faut savoir que sur la Lune, le jour dure un peu
plus de 27 jours terrestres. Pendant cette période, le Soleil est
constamment au-dessus de l'horizon pendant un peu moins de 14 jours.
Après son coucher, il fait nuit pendant une période équivalente.
Mais, il existe des régions où le Soleil est pour ainsi dire constamment
visible. Les pôles sont un emplacement de choix. Mais, si la Terre
est inclinée sous un angle d'environ de 23 degrés la Lune l'est
de seulement 1 degré. Cette faible inclinaison fait que les sommets
de quelques cratères connaissent de longues périodes d'ensoleillement.
La sonde Clémentine de la NASA qui a tourné autour de la Lune pendant
trois mois en 1994 a identifié des sites polaires constamment illuminés
par le Soleil pendant l'été lunaire et jusqu'à 80 % le reste du
temps. Notez que la sonde Smart-1 de l'Agence spatiale européenne
a découvert un site très lumineux qui se situe à 15 kilomètres du
pôle nord. Bien que cette région soit peu touchée par le Soleil,
on remarque un rempart de cratère suffisamment haut pour que le
Soleil puisse l'illuminer.
Régions polaires
Ces régions polaires sont propices à l'établissement d'une base
lunaire. Leur exposition au Soleil est suffisante pour faire fonctionner
de petites usines de production d'énergie à partir de panneaux solaires,
d'autant plus que la technologie est bien maîtrisée.
Ces régions ne sont pas soumises à des changements de température
trop brutaux, entre le entre le jour et la nuit. Elles offrent une
certaine stabilité de la température. Si au niveau de l'équateur,
la température peut passer de - 170 °C à + 110 °C, ce qui est difficilement
vivable, au niveau des pôles on note des températures d'environ
- 30°C. A de telles températures, la NASA est parfaitement capable
de mettre en place de petites stations solaires capables de maintenir
des habitats chauffés à 20 °C.
La fourniture d'énergie sera plus difficile l'hiver. Ainsi, les
activités seraient cantonnées aux alentours les plus immédiats de
la base tandis que l'été des missions d'explorations seraient envoyées
très loin de ces bases, jusqu'à des centaines de kilomètres autour.
Les régions polaires présentent également un autre avantage. On
sait que certains planchers de cratères sont constamment à l'ombre
du Soleil. De nombreux scientifiques supposent que des réservoirs
substantiels de glace d'eau existeraient et seraient assez facilement
exploitables.
Des astronomes envisagent même la construction d'un très grand observatoire
lunaire. Il serait situé à plusieurs dizaines de kilomètres de façon
à ne pas être affecté par les rayons du Soleil. Cet observatoire
serait dédié à l'observation du ciel profond et fonctionnerait sans
surveillance. La Lune ne possède pas d'atmosphère de sorte que la
lumière du Soleil n'est pas dispersée, ainsi des observations sont
possibles même la journée.
La Lune une étape avant Mars
Ce retour sur la Lune n'est qu'une étape avant la conquête de Mars
par l'homme. Les missions lunaires qui seront envoyées autour et
sur la Lune seront, pour certaines, utilisées comme bancs tests
pour les missions habitées à destination de Mars. Elles valideront
des concepts, des profils de missions et les nouvelles technologies
nécessaires pour ces missions martiennes. La NASA veut optimiser
au mieux l'utilisation de mission robotiques et humaines afin de
les dupliquer pour la Planète rouge.
Réseau de communication
Enfin, la NASA veut mettre en place un réseau de communication lunaire
et démontrer la faisabilité de l'utilisation de la Lune comme base
de lancement pour des missions robotiques planétaires. Quant on
sait que la puissance requise pour s'échapper de l'attraction lunaire
est de 1/6 de celle de la Terre on comprend mieux l'intérêt d'utiliser
notre satellite comme point de départ pour l'exploration du Système
Solaire.
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